Spiritualité

31 conseils aux prédicateurs

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1- En appelant à Dieu, le prédicateur doit réviser son intention en visant uniquement et exclusivement, par sa prédication, la satisfaction de Dieu. L’imam ash-Shafi’i dit : « J’aurais aimé que les gens apprennent cette science sans m’en attribuer une seule lettre ».

2- Le prédicateur doit se doter des nobles caractères. Il doit s’imprégner d’indulgence, de patience, et de scrupule. Il doit être affable et souriant et devra se garder de la jalousie, l’ostentation, l’extrême considération de soi, l’amour du prestige et le mépris des autres.

3- Ne pas hésiter d’apprendre d’un plus jeune, d’un moins connu, d’un moins « pratiquant » ou d’un moins savant que soi. Il ne doit pas éprouver de gêne à poser des questions sur ce qu’il ne sait pas, ni s’enorgueillir devant les apprentis. Sa’id ibn Joubeïr dit : « L’homme ne cesse d’être savant tant qu’il est en quête de savoir. S’il délaisse le savoir en pensant qu’il n’en a plus besoin et en se contentant du savoir qu’il a, il est le plus ignorant qu’il soit ».

4- En se comportant avec les autres, le principe est l’intégrité morale de l’autre et sa présomption d’innocence. Les relations doivent être fondées sur le comportement apparent de l’autre sans chercher à inspecter son for intérieur. « Et nous n’avons attesté que ce que nous avons su. Et nous n’étions nullement au courant de l’inconnu » (12 : 81).

5- Respecter les plus anciens dans le domaine de la prédication et donner à chacun le rang et la considération qu’il mérite, sachant que l’importance ne réside pas en soi dans l’ancienneté mais dans la persévérance et la constance. La valeur de l’ancienneté réside dans la continuité.

6- Etre conscient que « Dieu est le but suprême ». L’objectif est que les gens adorent leur Seigneur comme il se doit. L’association ou le groupe n’est qu’un moyen et ne peut être un objectif en soi. Les moyens ne doivent pas devenir des finalités.

7- Les moyens et les méthodes de l’action islamique ne relèvent pas du sacré qui ne peut faire l’objet de modification ou de changement. Seuls les objectifs sont immuables. Quant aux moyens, ils doivent évoluer en fonction du temps, du lieu et du contexte. Rester figé sur les moyens sans avoir la capacité de les dépasser est une perte de temps, d’énergie et de récompense divine.

8- Le prédicateur doit constamment réviser les moyens de la prédication en fonction des exigences du contexte. Il doit constamment s’accuser de manquement dans l’atteinte de la forme la plus parfaite. Il doit considérer qu’il est responsable de la non-réalisation de l’objectif, bien que nous n’évaluons pas les choses en fonction de leurs résultats mais en fonction des causes qui nous y ont menées.

9- Le prédicateur ne doit pas avoir recours aux prétextes pour se convaincre qu’il ne pouvait pas mieux faire. A contraire, il doit analyser les causes du manquement en s’aidant du dialogue avec ses frères afin de bénéficier de toutes les compétences, en observant les bienséances du dialogue et en se souvenant que la légitimité réside dans les principes et les idées et non pas dans les moyens et les personnes. En effet, la conviction est la meilleure des motivations.

10- Le prédicateur doit espérer la récompense divine à travers sa prédication en supportant la nuisance et le mépris. Il ne doit jamais penser à se venger. Le prédicateur est porteur d’un message. Aussi, il n’est point vengeur et se doit de repousser la mauvaise action par la meilleure. Par ailleurs, il doit se désintéresser de ce que les gens possèdent et ne doit pas faire de l’islam un fond de commerce. En effet la société fondée par l’islam est une société qui donne mais qui ne prend pas ; une société de devoirs avant d’être une société de droits ; une société de guidance et non pas de perception d’impôts ; une société d’altruisme et non pas une société d’égoïsme.

11- Le prédicateur doit parfaitement saisir que ni lui ni son groupe n’a le monopole de l’islam. Son groupe n’est pas Le groupe des musulmans, mais un groupe parmi les groupes de musulmans. Aussi, il doit considérer les musulmans comme étant tous des frères, respectant les plus âgés, faisant preuve de compassion envers les plus jeunes, et respectant leurs savants. Il ne doit mépriser aucun d’eux et doit respecter l’effort de tout groupe œuvrant pour l’islam.

12- Il doit respecter les adeptes des autres religions et ceux qui ne se reconnaissent dans aucune religion. Il doit être conscient que tout être humain est un être honoré par Dieu. Tout être humain est soit son coreligionnaire, soit son frère dans l’humanité.

13- Ne pas accentuer le désaccord et les divergences entre les groupes œuvrant pour l’islam en manifestant la supériorité de son groupe. Le champ est si grand qu’on a besoin de l’effort de tous. Notre slogan est : Travaillons ensemble dans ce qui fait l’objet de notre accord, et que chacun de nous pardonne à l’autre ce sur quoi nous divergeons.

14- Le prédicateur doit savoir faire la distinction entre l’islam et les musulmans. Il doit attirer l’attention sur cette distinction pour ne pas confondre les deux en jugeant l’islam à travers les agissements de certains musulmans.

15- Appeler les gens en fonction du niveau de compréhension de chacun et non pas en fonction du niveau de compréhension du prédicateur, afin d’amener l’appelé vers une compréhension complète de l’islam.

16- Commence par tes proches et par celui qui est disposé à t’écouter et à te répondre, et ainsi de suite : « Et avertis les gens qui te sont les plus proches » (26 : 214).

17- Ne pas regarder les désobéissants et les pécheurs avec les yeux de celui qui désespère de les voir se réformer, pensant d’avance qu’ils ne répondront pas à son appel, oubliant ainsi, que Dieu a le pouvoir de changer les cœurs et les esprits : « Tu (Mohammad) ne guides pas celui que tu as aimé, mais c’est Dieu qui guide qui Il veut » (28 : 56).

18- Ne pas poser de conditions que doit satisfaire l’appelé, de manière à ce que si l’une d’elles venait à lui faire défaut, il conclut à l’impossibilité de sa réforme. De même, il doit tirer de lui ce qu’il a de meilleur.

19- Ne pas s’intéresser à une catégorie de la population en négligeant les autres. Par exemple, s’intéresser aux instruits et négliger ceux qui ne le sont pas ; s’intéresser à l’élite et négliger le commun des mortels ; oubliant ainsi que la prédication est adressée à tout le monde.

20- Ne pas sous-estimer l’appel des enfants, car les enfants d’aujourd’hui sont les hommes de demain.

21- Ne pas s’intéresser aux hommes en négligeant les femmes, car les femmes sont les sœurs des hommes, et la prédication est adressée aux deux sans aucune distinction.

22- Ne pas sous-estimer la bonne parole. Ne faire l’économie d’aucune bonne parole. N’oublie pas que les cœurs possèdent des clés que Dieu Seul connaît. Peut-être que ta bonne parole sera la clé d’un cœur endurci que Dieu guidera par ton biais, ce qui te vaudra mieux que toutes les richesses du monde.

23- Accepter les gens comme ils sont en mettant en évidence leurs bons côtés et en leur faisant aimer la vérité à laquelle tu les appelles.

24- Ne jamais mépriser une action accomplie par celui que tu appelles, même s’il est insignifiant. Au contraire tu dois le féliciter et l’encourager.

25- Ne le charge pas d’une tâche qui ne pourrait supporter. Ne lui fais pas sentir qu’il est incapable d’assumer la tâche qu’on lui a confiée. Au contraire, confie-lui quelques tâches simples pour qu’il sente qu’il a accomplie une action bénéfique. Puis, confie-lui des tâches progressivement.

26- Ne te moque jamais de ceux qui commettent des péchés et ne les taxent pas de perversion. Donne à chacun son rang et sache que par nature, les cœurs aiment leurs bienfaiteurs et éprouve de l’aversion envers ceux qui leurs font du mal.

27- Sois un prédicateur et non un juge. N’excommunie pas les gens et les taxent pas d’apostasie. Ta mission n’est autre que le rappel : « Eh bien rappelle ! Tu n’es qu’un rappeleur, et tu n’es pas un dominateur sur eux » (88 : 21 – 22).

28- Gagne les cœurs en offrant des livres bénéfiques en faisant en sorte que l’appelé ne soit pas attaché à ta personne mais à l’idée à laquelle tu appelles.

29- Ne cherche pas à imposer ton savoir aux autres en pensant que c’est la vérité absolue. Le maximum que tu puisses dire de ton avis est qu’il est exact mais sujet à l’erreur, et l’avis de l’autre est une erreur mais il peut être exact.

30- Appelle encore et encore car tu ne sais pas quand s’ouvriront les cœurs. Rappelle-toi de la conversion de ‘Omar lorsque certains disaient : « Par Dieu, ‘Omar ne se convertirait à l’islam que si l’âne d’al-Khattab se convertissait à l’islam ».

31- Aie confiance dans le soutien de Dieu et ne crains rien pour ta prédication car Dieu la préserve : « En vérité, c’est Nous qui avons fait descendre le rappel, et c’est nous qui en sommes gardien » (15 : 9). Par contre, crains pour toi-même de ne pas rejoindre le convoi des prédicateurs, car si la prédication n’existe pas par toi, elle existera par autre que toi. En revanche, toi, tu n’es rien sans les porteurs de la prédication.

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Extrait du livre « L’appel à Dieu » de Moncef ZENATI. Vous pouvez vous procurer cet ouvrage auprès de notre librairie en ligne (Livraison rapide en Collisimo) : http://havredesavoir-shop.fr/comprehension/256-l-appel-a-dieu-regles-et-fondements-moncef-zenati.html

 

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