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Délaisser le faux témoignage et se détourner des futilités

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Nous vivons toujours, à travers ces sermons,  à la lumière des enseignements du Coran ; en compagnie des serviteurs du Tout Miséricordieux que Dieu a mentionné dans Son Livre.

Il nous a décrit leurs qualités de jour comme de nuit. Il nous a décrit leur rapport avec eux-mêmes, leur rapport à leur Seigneur, leur rapport avec les gens et leur rapport avec leurs biens.

Il nous a décrit leur rapport avec les injonctions et les interdictions. Ce sont des gens qui accomplissent les bonnes œuvres et s’écartent des turpitudes. Ce sont des gens : « Qui n’invoquent pas d’autre dieu avec Dieu et ne tuent pas la vie que Dieu a rendu sacrée, sauf à bon droit ; qui ne commettent pas de fornication » (25 : 68). Et s’ils dévient un jour vers le péché, ils reviennent précipitamment vers Dieu en se repentant d’un repentir sincère.

Puis, Dieu énonce à leur sujet une autre qualité qui est le sujet de notre sermon. Dieu les décrit en disant : « Ceux qui ne donnent pas de faux témoignages ; et qui lorsqu’ils passent auprès d’une futilité, s’en écartent noblement » (25 :69)

Que signifie l’expression « ne donnent pas de faux témoignages » ?

Le terme arabe utilisé dans le verset est « yashhadoun » du verbe « shahida ». Or ce verbe a deux sens : « shahida » au sens de « shahada » qui correspond à l’attestation et au témoignage ; et « shahida » au sens de « shouhoud » qui signifie la présence et le fait d’assister.

Le premier sens :

C’est-à-dire que les serviteurs du Tout Miséricordieux ne produisent pas de faux témoignages ; ils ne tombent pas dans ce péché considéré comme faisant partie des plus grands péchés parmi les péchés majeurs. En effet, le Prophète (BDSL) dit : « Voulez-vous que je vous dise quel est le plus grand péché parmi les péchés majeurs ? » Les compagnons dirent : « Oui, ô Messager de Dieu ! » Il dit : « Le fait d’associer quoi que ce soit à Dieu. L’ingratitude envers les parents » Il était appuyé sur quelque chose et il se redressa et dit : « Et surtout les propos mensongers et le faux témoignage » Il ne cessa de le répéter au point que les compagnons dirent : « Il aurait été préférable qu’il garde le silence » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim)

Aussi, le musulman ne prononce pas des propos mensongers et ne produit jamais de faux témoignages. Le Prophète (BDSL) dit : « Le faux témoignage fut mis au même niveau que le fait d’associer quelque chose à Dieu » Il le répéta trois fois et récita ensuite : « Abstenez-vous de la souillure des idoles et abstenez-vous des paroles mensongères. Soyez des monothéistes sincères envers Dieu et ne lui associez rien » (22 : 30-31).

Les serviteurs du Tout Miséricordieux ne mentent pas et lorsqu’ils sont amenés à témoigner, ils ne disent que la vérité fût-ce contre eux-mêmes, contre leurs père et mère ou contre les proches parents. Ni l’absence de lien de parenté ni l’animosité qu’ils peuvent éprouver contre quelqu’un ne pourrait les empêcher de témoigner en disant la vérité. Dieu dit : « Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité ; cela est plus proche de la piété » (5 :8), « Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins véridiques comme Dieu l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents » (4 :135), « Et lorsque vous parlez, soyez équitables même s’il s’agit d’un proche parent » (6 :152)

Si l’on demande aux serviteurs du Tout Miséricordieux de témoigner, ils témoignent en toute vérité ; ils disent ce qu’ils savent ; ils ne trahissent pas ; ils ne trompent pas et ne sauraient cacher la vérité.

Et lorsque l’un d’eux est appelé à témoigner, il ne refuse pas, conformément à l’injonction divine : « Et que les témoins ne refusent pas quand ils sont appelés pour le témoignage » (2 :282)

Certains gens ne mentent pas lorsqu’ils témoignent, mais se refusent de témoigner, or, le fait de cacher le témoignage  provoque la perte des droits. En effet, combien de droits furent bafoués ? Combien de fois l’honneur fut violé et la dignité humilié ? Et tout cela à cause de certains qui cachent le témoignage ; qui préfèrent se taire plutôt que de dire la vérité ; plutôt que de témoigner lorsqu’ils y sont appelés ; or, celui qui taît la vérité est comparable à un diable muet, et comme on dit « le mal triomphe par l’inaction des gens de bien »[1]. Dieu dit : « Et ne cachez pas le témoignage : quiconque le cache a certes, un cœur pécheur. Dieu est, de ce que vous faites, Omniscient » (2 :283)

Le deuxième sens :

Le verbe « shahida » au sens de « shouhoud » qui correspond à la présence ou au fait d’assister. C’est-à-dire que les serviteurs du Tout Miséricordieux n’assistent pas aux assemblées dans lesquelles on profère des mensonges.

Les exégètes expliquent le terme « zour » utilisé dans le verset de plusieurs manières :

Pour certains, le « zour » correspond à l’idolâtrie. Pour d’autres, il s’agit du mensonge. Pendant que d’autres l’expliquent par la consommation d’alcool. D’autres explications sont avancées. Mais ce qu’il ressort de toutes ces explications, c’est que le terme « zour » correspond au péché ; à la désobéissance ; au fait de s’écarter de la vérité ; de s’éloigner des voies du bien et de l’obéissance.

C’est-à-dire que les serviteurs du Tout Miséricordieux ne se rendent pas à ce genre d’endroits et n’assistent pas aux assemblées dans lesquels on désobéit à Dieu. Ibn Kathir dit en expliquant ce verset : « Selon l’ensemble de l’énoncé, le sens le plus proche est qu’ils n’assistent pas au « zour ». C’est pour cette raison que Dieu dit ensuite « et qui lorsqu’ils passent auprès d’une futilité, s’en écartent noblement », c’est-à-dire : Ils n’y assistent pas. Et si par coïncidence, ils passaient par ce genre de chose, ils continuent leur chemin sans s’en souiller »

Ainsi, le musulman ne doit pas être présent à des endroits où l’on désobéit à Dieu car assister au mal est une façon d’encourager ses auteurs.

On amena un jour au calife ‘Omar ibn ‘Abd al-‘Aziz un groupe de gens ayant consommé de l’alcool. Il ordonna alors de leur affligé la sanction due à la consommation de l’alcool. C’est alors qu’on lui dit : « Ô Commandeur des croyants, il y a parmi eux un homme qui n’a pas consommé d’alcool avec eux. Il était assis avec eux mais lui jeûnait. » Il dit : « Il était en état de jeûne et assis avec des buveurs d’alcool ! Commencez par lui, n’a-t-il pas entendu la parole de Dieu : « Dans le Livre, Il vous a déjà révélé ceci : lorsque vous entendez qu’on renie les versets de Dieu et qu’on s’en raille, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’à ce qu’ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux » (4 :140)

Le Prophète (BDSL) dit : « Quiconque croit en Dieu et au Jour du jugement dernier, qu’il ne s’assoie par à une table à laquelle on sert de l’alcool » (rapporté par an-Nasa-y)

Le musulman se garde de ce genre d’endroit d’autant plus que le plus souvent, ces assemblées sont des moments de médisance et de colportage ; des moments dans lesquels on porte atteinte à l’honneur des gens. Alors qu’une seule parole pourrait polluer une mer entière ; une seule parole qui provoque la colère de Dieu, prononcée sans y prêter attention peut précipiter son auteur en Enfer d’une distance équivalente à une distance parcourue en soixante-dix ans !

C’est pour cette raison que l’une des qualités des serviteurs du Tout Miséricordieux est que « lorsqu’ils passent auprès d’une futilité, s’en écartent noblement » Ils ne participent pas à ce mal même par la présence. D’ailleurs, Dieu dit en décrivant les croyant qui connaîtront la réussite et à qui le Paradis « al-firdaws » a été promis : « qui se détournent des futilités » (23 :3). Ces gens-là, leur temps constitue leur capital, ils refusent de le dépenser dans la désobéissance et dans les choses futiles. Ce temps dépensé dans les futilités aurait pu servir à glorifier Dieu, à l’invoquer et à le prier. Une seule parole de bien peut remplir le registre des bonnes actions, de même qu’une mauvaise parole peut remplir le registre des mauvaises actions. L’imam Abou Hamid al-Ghazali dit dans son « ihya » (revivification des sciences de la religion) : « Si tu invoquais Dieu et le glorifiais, cela serait mieux pour toi, car combien de parole font construire un palais au paradis ? Et quiconque est capable de saisir un trésor parmi les trésors, mais prends à sa place une motte de boue dont il tira aucun profit, aura subi une perte évidente. Ceci est l’exemple de celui qui délaisse l’invocation de Dieu et se préoccupe de ce qui ne le regarde pas. Même s’il ne commet pas de péché, il aurait laissé passer un énorme gain pour se contenter d’un pierre et aura connu une perte évidente ».

Ainsi, le musulman est perdant s’il ne dépense pas son temps dans l’obéissance, même s’il ne le dépense pas dans le péché. Que dire alors de celui qui dépense son temps dans les voies de la désobéissance ?! Que dire, s’il le dépense dans les voies des choses répréhensibles qui mènent aux choses douteuses ; les choses douteuses mènent aux péchés mineurs ; les péchés mineurs mènent aux péchés majeurs ; et les péchés majeurs mènent à l’incroyance.

Les serviteurs du Tout Miséricordieux se gardent de ce genre de futilité, et même si l’on essayait de les entraîner, ils refusent de s’y laisser entrainer à l’instar de ce que Dieu dit à propos d’un groupe de croyants : « et quand ils entendent des futilités, ils s’en détournent et disent : « A nous nos actions, et à vous les vôtres. Paix sur vous. Nous ne recherchons pas les ignorants » (28 :55)

Tels sont les serviteurs du Tout Miséricordieux : « Lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : « Paix » » (25 :63), « lorsqu’ils passent auprès d’une futilité, s’en écartent noblement » (25 :72). Ils sont préoccupés par leur vie dans l’au-delà plutôt que par leur vie dans ce bas-monde : préoccupés par réformer leurs propres personnes plutôt que de dénigrer les autres ; préoccupés par la vérité plutôt que par le mensonge ; par le sérieux plutôt que par la plaisanterie, par la construction plutôt que par la destruction.

Ils ne mènent pas des batailles inutiles pour des objectifs futiles. Ils sont préoccupés par l’intérêt de leur communauté. Ils n’ont pas de temps pour les futilités. Ils n’ont pas de temps pour les querelles, ni pour les polémiques stériles. Ils dépensent leur temps pour des causes plus nobles. C’est pour cette raison que « « lorsqu’ils passent auprès d’une futilité, s’en écartent noblement ». Ibn Mas’oud disait : « Les gens qui commettent le plus de péchés sont ceux qui s’adonnent le plus aux futilités »

‘Ata ibn Rabah, ce grand tabi’i, dit : « Ceux qui étaient avant vous (c’est-à-dire les compagnons) comptaient parmi les futilités tout ce qui est en dehors du Livre de Dieu et de la Sunna du Messager de Dieu (BDSL), du commandement du bien, de la prohibition du mal, de l’invocation de Dieu ou de ce qui est nécessaire pour la vie d’ici-bas. En dehors de cela, il s’agit pour eux de futilités, car ils savaient qu’ils étaient entourés de nobles scribes « … assis à droite et à gauche. Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire » (50 :17-18). Ils avaient honte de voir exposé leurs registres qu’ils auraient rempli que de choses futiles (qui n’ont aucun intérêt pour ici-bas et dans l’au-delà)

Chers croyants, imprégnez-vous des qualités des serviteurs du Tout Miséricordieux. Soyez positifs. Dites la vérité, attestez de la vérité, n’assistez pas aux assemblées dans lesquelles on désobéit à Dieu, quelque soient leurs noms et quelque soient le lieu et si vous passez par des futilités, quelqu’en soit le contenu, écartez-vous en noblement. Ibn Mas’oud, que Dieu l’agrée passa un jour par un groupe de gens qui se donnaient aux futilités. Il continua son chemin sans s’y arrêter. Lorsque le Prophète (BDSL) en fut informé, il dit : « Ibn Mas’oud s’est ennobli du matin au soir » Puis il récita le verset « lorsqu’ils passent auprès d’une futilité, s’en écartent noblement »[2]

Sermon du vendredi

Moncef Zenati

Série : Les qualités des serviteurs du Tout Miséricordieux (13)


[1] – Edmund Burke

[2] – tafsir d’Ibn Kathir d’après Ibn Abi Hatim

1 Comment

  1. Le Prophète (BDSL) dit : « Le faux témoignage fut mis au même niveau que le fait d’associer quelque chose à Dieu »
    je n’ai pas du tout compris ce hadith cela veut dire que celui qui fait un temoignage a commis acte de chirk je pense c’est adire qu’il est devenue mecreant

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