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Du sacrifice…. au mouton

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A la veille de la fête du sacrifice, plein d’images se bousculent dans ma tête. Une fête qui célèbre la véracité et la sincérité exemplaires de deux prophètes, unis par un lien de parenté et un amour filial entretenus dans l’amour de Dieu. Un père, le prophète Ibrahim, reçoit l’ordre divin de sacrifier son fils Ismaïl, lequel fils répond sans rechigner : « Fais ce qui t’a été ordonné, tu me trouveras, par la volonté de Dieu,  parmi les endurants »[1]. Une foi et une confiance en Dieu inébranlables. La foi se mesure véritablement à l’aune des épreuves et la confiance d’un prophète ne connait pas d’hésitation…

Le test a été réussi avec succès. Le père est passé à l’acte, le cœur meurtri, pour  sacrifier son fils, et ce fils se laisse faire, non par aveugle soumission au père, mais par intime conviction en Dieu…le décret divin fut grand ; le couteau refusa d’agir et un mouton du paradis affranchît le fils. Immense récompense qui, depuis, fait de l’immolation d’une bête l’offrande rituelle en Islam.

Le sacrifice est donc l’acte rituel qui célèbre, la sacralité de l’âme humaine, la confiance en Dieu, l’endurance….

Aujourd’hui, des musulmans, du moins beaucoup d’entre-nous, ont cédé à l’hégémonie du paraître et à la primauté de la forme sur le fond.

A un acte spirituel qu’est le sacrifice où doit se manifester l’obéissance à Dieu et l’amour du prophète, d’aucuns ont substitué un acte de consommation de plus.

Du coup, deux images s’affichent devant moi ; l’image d’un mouton sacrifié après la prière de l’Aïd, dans les règles qu’impose la religion, à la tête desquelles le repos de l’animal[2], la présence spirituelle[3], et l’hygiène…Et, aux antipodes, l’image d’une vulgaire carcasse proposée par des supermarchés et des boucheries sans scrupules, un mouton égorgé avant la prière sans aucune considération de l’occasion…

Parce que faibles et désorganisés, les musulmans seront-ils prêts à accepter cet état de fait ?

Accepteront-ils que l’acte spirituel du sacrifice tombe dans les usages mercantiles, et les appels publicitaires lancés par des professionnels mus par l’aubaine que leur offre cette occasion ?

Cèderont ils aux « fatwas » sur mesure, sans ou avec fondement, pour renoncer à leur droit en tant que citoyens dignes, de célébrer leur culte pleinement et non au rabais ?

J’espère que non, mais les efforts à fournir sont colossaux, et la prise de conscience est impérative…

Hassan SAFOUI


[1] Sourate Assafat verset 2

[2] Une lame aiguisée et non un étourdissement qui, loin de reposer l’animal, repose plutôt l’homme, l’animal perd la vie dans d’atroces souffrances….

[3] Il n’est pas indispensable d’être l’acteur du sacrifice, bien que ce soit mieux, et l’on peut déléguer quelqu’un de confiance, tant que l’intention est vive…

2 Comments

  1. Pingback: Du sacrifice…. au mouton | Bouillon de culture

    • Havre De Savoir Reply

      Salam ‘alaykum,

      Si vous reprenez nos articles pour les poster sur un autre site sachez que sa ne nous dérange absolument pas cependant nous aimerions que vous nous citiez en bas de l’article avec l’adresse de notre site internet. Barakallahoufik.

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