Miss France ; voici donc un rendez-vous devenu incontournable chaque année à la téloche. Rassurez-vous (ou plutôt, je suis rassuré grâce à Dieu), il est bien entendu hors de question pour moi de regarder ce sous-programme, mais la publicité qui en est faite est tellement abondante qu’on ne peut y échapper. Sur RTL, j’ai entendu les correspondants qui font état des résultats des matchs de football faire, à la même occasion, un «fil rouge » pour suivre de près les nouvelles concernant les plus beaux spécimen d’homo sapiens de sexe féminin choisis par des hommes eux-mêmes choisis par une boite de production, elle même organisatrice dudit « concours » !
J’ai alors cherché un lien entre le foot et les miss France. J’ose un rapprochement pour le moins « osé » !
Ce qui m’insupporte dans cette élection de « miss », c’est cet unanimisme qui sévit dans les médias français, et les regards complaisants qui font passer un évènement que je trouve indigne, dégradant pour les femmes pour un « programme télévisuel » comme un autre. On n’entend pas les philosophes de bistrot, et les défenseurs borgnes des droits de l’homme et de la femme, qui n’y voient bizarrement aucune dégradation pour les femmes…
On demande surtout aux filles qui défilent dans ce programme, bien que certains se défendront qu’elles ne sont pas que des plastiques favorisés, d’étaler leurs corps et les exposer aux regards de juges, tels du bétail exposé au salon de l’agriculture !
C’est tout bonnement chosifiant pour les femmes. Quant à l’argument que celles-ci l’ont choisi, c’aurait été recevable s’il n’y avait pas une question de gros sous et si dans le lexique de l’humanité il n’y avait pas le vocable « dignité ».
Revenons donc au foot, inutile de rappeler la mainmise de l’argent sur ce qui est sensé être une activité humaine qui donne sa place aux valeurs de l’effort physique, de l’exercice collectif, et du dépassement de soi .
Aux joueurs de foot, on demande aussi de faire preuve de prouesses physiques et techniques, avec la promesse de gagner des sommes d’argent astronomiques, complétées par des sponsors, dont les plus discutables à mon sens sont les grosses boites des jeux de hasard ! A ce propos, à quand une loi Evin pour lutter contre cet étalement de publicités pour le poker, et les jeux de toutes sortes poussant des pauvres gens dans une addiction qui les ruinent, pour le seul profit de capitalistes voraces ?
L’argent est roi et constitue un argument de taille pour légitimer tous les asservissements, que ce soit de journalistes à la ligne éditoriale sur commande, des miss, ou des footballeurs….
Quelle époque !
Hassan Safoui