Il contemple la foule avec son regard fixe,
Et toute la forêt frissonne devant lui.
Pâle, il marche, au-dedans de lui-même ébloui ;
[…]
Le monde tout entier passe à travers son crible ;
Il tient toute la vie en son poignet terrible ;
Victor Hugo.
Lorsqu’on regarde la photo de Charles Baudelaire (1821-1867) prise par le photographe Carjat, on est d’abord frappé par le regard perçant et fixe du personnage dont on devine les profondeurs terribles de l’âme ; « l’œil de l’homme est une fenêtre par laquelle on voit les pensées qui vont et viennent dans sa tête » écrivait Victor Hugo dans Claude Gueux. Sur cette image, le regard de l’auteur des Fleurs du mal apparaît comme celui d’un être révolté, espèce d’adolescent éternellement rebelle, insolent et insoumis. La poésie baudelairienne est celle de la douleur, des pauvres, du spleen, de la nuit, des hivers, de la morosité âcre de la vie plongée dans la modernité. Quand le Baron Haussmann transforme Paris, Baudelaire est dans la rue et observe avec une concentration de chat les changements qui s’y opèrent. Sa poésie aura deviné avant tout le monde les conséquences de la nouvelle architecture sur les humains et tout le mode de vie qui en découlera. Les larges avenues percées opèrent l’éclatement architectural des grandes métropoles, ce qui éloignera bientôt les gens les uns des autres, plongeant l’humain dans ces solitudes infernales que l’on connaît aujourd’hui. C’est cela qui fait produire à Baudelaire ses terribles textes en vers et en prose : « c’est surtout de la fréquentation des villes énormes, c’est du croisement de leurs innombrables rapports que naît cet idéal obsédant », écrit-il dans la préface du Spleen de Paris. En fait Baudelaire entretient un rapport d’amour et de haine avec la capitale, inépuisable gisement d’inspiration, la tenant pour responsable de tous ses maux, mais y trouvant en même temps une espèce de tranquillité nerveuse dans laquelle il puise une douleur exquise : « Je t’aime, ô capitale infâme ! » s’écriera-t-il dans le poème qui referme son œuvre posthume. Lire la poésie de Baudelaire, c’est toucher de ses doigts « les froides ténèbres » dans lesquelles s’enfonce la destinée humaine, c’est dire définitivement adieu aux « vives clartés de nos étés trop courts », mais c’est également contempler de ses propres yeux la beauté dans sa perfection, c’est s’élever dans les clartés de l’azur bien au-delà des misères humaines.
Ainsi, le poète observe la vie et nous livre ses impressions qui sont toujours justes et plus pénétrantes que la réalité. Son esprit est capable d’embrasser bien plus de détails sur nos vies malheureuses que nous-mêmes. Quand l’homme a quarante ans, le poète qui vit en lui a mille ans :
J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C’est une pyramide, un immense caveau,
« Un immense caveau » nous dit le dernier vers. Le dessin est sombre mais réel, car l’âme sensible est un crible par où passe chaque image de la vie et l’impression qui en ressort est un tableau qui ébranle le cœur. Cette âme baudelairienne, le poème « la cloche fêlée » nous la dépeint, et c’est celle d’un être souffrant, « d’un blessé qu’on oublie » :
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
II arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.
Cette blessure est également le fruit du comportement cruel des humains à l’égard du cœur subtil du poète dont ils n’entendent guère le langage. Le domaine de ce cœur est donc le ciel, car c’est seulement en prenant de la hauteur qu’on peut percevoir la vie autrement qu’un être vulgaire ; ce qui convient à cet esprit sensible, c’est l’élévation ! Baudelaire la conseille à son âme :
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!
Comprendre « le langage des fleurs et des choses muettes !» voila le summum de l’existence, le triomphe par excellence ! En d’autres termes, devenir interlocuteur de la nature pour jeter un autre regard sur l’œuvre divine. Mais pour cela il nous faudra d’abord pouvoir aimer pour aimer pouvoir !
Mais c’est également cette même hauteur qui fait du poète baudelairien un être souffrant ayant du mal à trouver sa place parmi les êtres humains qui se rient de lui comme les hommes d’équipage de l’albatros lorsqu’il tombe entre leurs mains :
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Le vers nous parle d’exil ! Tout être tutoyant l’azur doit irrémédiablement s’apprêter à vivre son passage sur terre comme un exil, au milieu des huées, des animadversions et des bassesses de ses semblables qui font le choix de la terre fangeuse quand la pureté du ciel leur est offerte. Enfin le dernier vers est terrible : ce qui fait la force de l’albatros dans le ciel, ses ailes, son principal atout pour braver la tempête, devient un lourd handicap sur terre : les hommes ont définitivement déclaré la guerre à la grandeur et au sublime ! Le poète tente en dépit de tout de se faire sa place quelque part ailleurs sur cette terre, en un endroit capable de l’accueillir de manière bienveillante, mais quand il demande à son âme de se choisir le lieu où elle voudrait séjourner, elle répond : « N’importe où, n’importe où pourvu que ce soit hors de ce monde ! » Alors, n’ayant pu faire sa place dans cette vie qui « est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit », le poète se comporte en étranger. Et quand on tente de le faire choisir entre les valeurs de ce monde que sont la famille, les amis, la patrie, l’or, il refuse tout et répond : « J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! » Eh bien oui ! Il a raison puisque l’amour de la famille restreinte pousse à être violent envers le reste de la famille humaine, puisque l’amour de la patrie pousse au patriotisme et parfois au racisme, puisque l’amour des biens pousse à
l’égoïsme et à l’individualisme. Et il a raison d’aimer les nuages puisqu’ils embrassent tout le monde, ne connaissent pas de frontières, ne sont pas objet de convoitise comme l’or, s’opposant ainsi à toutes nos misérables valeurs en même temps !
Finalement, à bien y regarder on s’ennuie ici, l’âme sensible est en proie à la mélancolie – au spleen nous dira Baudelaire – dans ce monde terne et insipide ; ses aspirations sont ailleurs, quand tout vous quitte jusqu’à l’espoir dès fois :
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Ainsi, le poète n’ayant définitivement pu faire sa place dans ce bas monde et dans l’espoir de trouver autre chose, de trouver du nouveau, est poussé par le désir de partir. Définitivement ! Et quand l’être vulgaire est effrayé par la mort, le poète se permet de la tutoyer, et même de la provoquer :
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l’ancre!
Ce pays nous ennuie, ô Mort! appareillons!
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons!
Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte!
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe, au fond de
L’Inconnu pour trouver du nouveau!
Mais comment trouver du charme à la mort, ce grand gouffre de l’inconnu ? La vie n’est-elle finalement pas plus lumineuse ? N’est-elle pas une chance ? Ô poète réponds-nous ! Pourquoi la mort ? Quel est le but ?
C’est la Mort qui console, hélas! et qui fait vivre;
C’est le but de la vie, et c’est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu’au soir;
Dans l’attente de cette mort qui tarde toujours à venir, le poète fréquente en attendant la nuit, les pauvres, les vieilles désespérées et le port qui est « un séjour charmant pour une âme fatiguée des lutes de la vie », puisqu’ « il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n’a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s’enrichir. » Et puisque ne pouvant concevoir de « soleil noir versant la lumière et le bonheur », il contemple la lune mais « non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d’une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent ». Toutes ces belles et terribles images sont la vérité même, bien à l’opposé de cette réalité et des illusions dans lesquelles nous nous complaisons à vivre. En faisant sienne cette vérité, le poète parvient à échapper à notre fausse réalité où,
Sous une lumière blafarde
Court, danse et se tord sans raison
La Vie, impudente et criarde.
Laissant aux autres la désolation humaine qui n’engendre qu’amertume et serrement de cœur, le poète se retire pour vivre son deuil seul, il contemple le monde et sonde sa douleur, elle est profonde et douce, il l’apprivoise et en fait sa confidente, sa douce :
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Mais que reste-t-il sur terre ô poète ? Il reste la vérité qui s’offre à celui qui veut sincèrement la trouver, c’est le langage des fleurs, des fruits, des océans. Ce sont les étoiles au dessus de nos têtes, les ailes des oiseaux, le bruit du vent. Notre univers est un vaste espace de signes, c’est un beau langage qu’entendent le cœur sensible, l’esprit fin et l’âme délicate. Dans ce monde où tout est voué à la destruction, il reste à chercher la vérité, et elle est omniprésente, il suffit d’ouvrir les yeux du cœur pour la voir …
Abderrahim Bouzelmate
7 Comments
Merci à Monsieur Bouzelmate de nous avoir invité dans le monde de Baudelaire. Tellement rare de lire de si belles choses. Votre plume est un bienfait de Dieu. Que Dieu vous Garde.
les « commentaires » de certains sont bien le reflet d’une communauté qui stagne.
d’un côté il y a Abderrahim Bouzelmate qui a fait ses études sur l’auteur et de l’autre Didon qui ne connait Baudelaire que part ses poèmes étudiés à l’école…
c’est comme si moi qui est nul en math je reprenais un mathématicien sur une formule scientifique hyper complexe…
il faut connaître son sujet avant de débattre.
D’ailleurs ce n’est pas la première fois que je vois ce Didon à l’oeuvre. il t’arrive de dire des choses absurdes…
Apprends avant de débattre ou poster un commentaire ou sinon fait précéder ton commentaire par « mon avis n’ayant pas de référence littéraire ou scientifique est »
c’est pour ton bien que je dis ça et surtout pour les autres
M. ou Mme Didon, j’ai consacré une partie de mes études à Baudelaire, et votre vision de ce poète n’est que partiellement celle que vos professeurs vous ont transmise. Il y a chez ce poète des choses à discuter certes (comme chez n’importe quel être humain, à commencer par moi et vous-même), mais vous ne pourrez jamais nier le génie poétique de l’un des meilleurs poète au monde. Allez plus profondément dans la lecture, et tâchez de mieux comprendre. La poésie est une extraordinaire chose, et l’un à reconnaître publiquement cela, n’est autre que le Prophète (psl) lui-même…
Bonjour,
A la question: » que reste t-il? », je souhaite répondre en vous offrant mon modeste poème. Je vous souhaite un agréable moment poétique et je vous remercie pour vos contributions qui nous permettent de nous interroger, de nous enrichir et de grandir. Que la paix et la miséricorde de Dieu nous accompagnent en toutes circonstances.
Danse dans cette vie, tel le vent qui emporte les feuilles,
Danse, au son de ton cœur languissant.
Danse, dans la mélodie de ton âme
Laisse les soupirs te bercer, t’envoûter, te ravir
Laisse l’extase te saisir
L’amour te brûler, ardent brasier
Flammes incandescentes, rougeurs tournoyantes, mélodies saisissantes….
Apprivoise l’essence de ton être
Ecoute ta cadence intérieure
Mélodie enchanteresse, extase rêvée….
Ton cœur se languit de Moi
Je suis pourtant le Très Proche,
Celui qui répond à l’invocation de l’opprimé
Murmure ou clameur qui s’élève dans l’obscurité.
Lumière dans les ténèbres, je suis un trésor caché
Aux mille contours, aux milles couleurs, aux milles éclats
Et pourtant je ne brille que d’un seul feu
Eternel, flamboyant, ravissant…
Accueille-moi, tel un réceptacle à la contenance infinie
Et je t’emporterai vers des méandres inconnus de ton âme et de ton être,
Des contrées secrètes et jalousement gardées, scellées du sceau de ma Toute Puissance et de ma Majesté.
Accepte de cheminer en terre vierge, désert aride et hostile
Aux mirages continuellement repoussés, jusqu’à l’horizon,
Ce point de fuite, où tout s’engloutit et s’anéantit dans l’ardeur de mon Amour.
Que sur cette longue traversée « l’Amour soit ta loi, l’Amour soit ta foi »,
Qu’il épouse tous les contours de ton être
Qu’il te brûle, t’anéantisse, et te fasse à chaque moment fort du périple renaître de nouveau,
Tel le Phénix de ses cendres…
Certes tu es poussière et tu retourneras poussière,
Mais tu es aussi pluie d’étoiles vivifiante
qui coule dans des jardins verdoyants, où dansent des enfants d’une éternelle jeunesse…
Que l’amour te guide et qu’il porte chacun de tes pas
Chacune de tes actions, chacun de tes mouvements
Afin que ton existence soit une éternelle partition, composée au rythme des vagues de ton océan intérieur.
Chérie au plus profond de toi-même cette intimité,
Elle est ta marque, le joyau de ton élection
La Terre Promise tant convoitée,
Le repos de ton être, la délectation et la saveur des beaux jours…
Puisses-tu vivre selon cette loi que te dicte ton cœur, ton âme, Ton sanctuaire inviolé,
Niche de lumière, Réceptacle de diamant qu’il te faudra apprendre à tailler dans le secret de tes nuits jalousement préservées…
Oui, il est temps que tu frappes à ta porte et que tu accueilles,
Dans le silence de ton être, ton véritable moi,
Non pas celui que tu crois être, mais celui qui t’échappe et que pourtant tu portes tel un enfant à venir, promesse d’avenir…
Célèbre tes noces car aujourd’hui tu as rendez-vous avec toi-même.
C’est le début d’une intense et étrange aventure que cette réconciliation,
C’est un surgissement qui excède tout d’abord ta capacité de réception ;
Mais patience, accepte cette soumission,
Elle te rendra d’autant plus libre de vibrer au son de cette musique céleste, que tout un chacun porte en soi…
Nous ne répondons pas si promptement à l’appel de ce chant si envoûtant, il faut du temps, laisser faire le temps…
Puisses-tu un jour exaucer ma prière, telle une imploration émanant du plus profond de ce sanctuaire dans lequel j’accepte d’entrer pour accéder à l’Unité tant recherchée.
Je sais que la route est sinueuse parcourue d’embûches et de tentations, de mirages et de faux-semblants …
Mais j’ai confiance en ton appui, Seigneur
Puisse ta main me guider
Ta lumière m’éclairer
Ton souvenir me donner la force de parvenir
Jusqu’au terme de la voie qui se déverse dans l’océan de ta Miséricorde et de ta Beauté inaltérable, ineffaçable, inoubliable…
Amen
Amoura
l’important n’est pas de s’arrêter à qui il est mais à ce qu’il dit, alors reniez Einstein et Aristote, Newton …. Les grands savants musulmans ont repris les écrits et les travaux de nombreux penseurs, intellectuels et penseurs non musulmans, comme les philosophe grecs qui faisaient l’éloge de la pédérastrie. Vos propos sont démesurés et à l’opposé des chercheurs de science
Elévation pour un homme qui fustige la famille ,sacré en islam et qui prônait la débauche dans ses écrits… permettez-moi d’en douter .Ceci dit,j’ai déjà vu des regards aussi perçants que celui-ci de gens qui étaient des veaux intégraux.Baudelaire a vécu durant la période du romantisme ou les mythos étaient légions.Quand les auteurs de cette période parlent d’élévation,c’est leur côté mytho qui ressort
Havre de savoir,vous filez un mauvais coton .Serait-ce le spleen qui vous titille ?Parler d’élévation,là où il n’y a que fange ,c’est ardu ,vous ne trouvez pas ?
Bonjour à tous,
Je souhaite partager avec vous la considération suivante et je serais très heureuse de vous lire en retour pour ceux et celles qui souhaitent réagir; je trouve que c’est plus intéressant que de monologuer toute seule….Ceci dit, le silence est également une façon de répondre peut être beaucoup plus parlante et expressive aussi…
Pour moi la poésie s’adresse avant tout au cœur, c’est du ressenti nous accrochons ou pas avec certains poèmes, ç’est une façon de mettre des émotions dans des mots et ça part d’une envie de partager cela avec les gens qu’on aime par delà les considérations et réflexions intellectuelles, au contraire pour moi ça doit nous permettre de faire sauter les verrous de notre « intellect » pour goûter les choses avec notre coeur (retrouver quelque chose d’instinctif) …. C’est quelque chose qui nourrit notre être, notre âme, notre intériorité loin de la bien pensance et des choses trop rationnelles (la rationalité est nécessaire mais il ne faut pas qu’elle se transforme en despote) et de toutes les cases et les moules dans lesquels on souhaite nous ranger; ou où l’on souhaite soi-même se ranger parfois parce qu’on n’est pas justement à l’écoute de cette musique intérieure qui est la nôtre, qui est singulière et qui est un chant de liberté….ces considérations valent pour l’art en général et il faut avouer que notre monde serait dénué de beauté car uniforme (l’uniformité c’est la violence car c’est le refus de l’altérité) s’il n’existait pas ces multiples voies ou voix qui donnent à admirer, écouter, contempler, lire l’expression de la sensibilité singulière de chaque être, note de musique de chacun apportée à la grandiose symphonie jouée par l’Homme…
l’art nous rend service car il permet de faire sauter les carcans dans lesquels notre soi-disant intellect souhaite nous enfermer parfois…
Qu’en pensez- vous?
Bonne journée et restons à l’écoute de ce qui se tait en nous….