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Le mérite des dix premiers jours de Dhoul Hijja
  • Al-Boukhari rapporte d’après Ibn ‘Abbas, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où les actions de bien sont plus aimés de Dieu que ces jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de Dhoul Hijja) ».
  • Al-imam Ahmed rapporte d’après Ibn ‘Omar, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où l’action est plus méritoire et plus aimée de Dieu que ces dix jours. Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».
  • Ibn Hibban rapporte d’après Jabir ibn ‘Abdillah, que le Prophète (BDSL) dit : « Le meilleur jour de l’année est le jour de ‘Arafat ».
Les actions recommandées durant ces dix jours

1- Accomplir le Pèlerinage et la ‘Omra. Il s’agit là de la meilleure des actions conformément à plusieurs hadiths dont : « La ‘Omra efface les péchés jusqu’à la ‘Omra suivante, et le Pèlerinage pur de tout péché « al-hajj al-mabrour » n’a autre récompense que le Paradis ».

2- Jeûner ces dix jours, ou quelques uns, dans la mesure du possible, particulièrement le jour de ‘Arafat. D’une manière générale, le jeûne constitue, sans doute, l’une des actions les plus méritoires, que Dieu s’attribue comme l’indique le hadith divin « qoudousi » : « Le jeûne m’appartient, et c’est Moi qui en donne la rétribution. Il (le jeûneur) délaisse, en effet, pour Moi, sa passion, sa nourriture et sa boisson».

D’après Sa’id al-Khoudri, que Dieu l’agrée, le Prophète (BDSL) dit : « Chaque fois que quelqu’un jeûne un jour par amour de Dieu, Dieu éloigne grâce à ce jour son visage du feu de l’Enfer d’une distance égale à ce qu’on parcourt en soixante-dix ans ».

Mouslim rapporte d’après Qatada, que le Prophète (BDSL) dit à propos du jour de ‘Arafat: « Il fait absoudre les péchés de l’an passé et de l’année en cours ».

3- Faire le « takbir » et invoquer Dieu abondamment durant ces jours. Dieu dit : « … et pour invoquer le nom d’Allah aux jours bien déterminés … » (Sourate 22, Verset 28). Les « jours bien déterminés » évoqués par le verset furent interprétés comme étant les dix premiers jours de Dhoul Hijja. C’est pour cette raison que les savants jugent recommandé le fait d’invoquer Dieu en abondance durant ces jours, et conformément au hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Ibn ‘Omar : « Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».

4- Se repentir et abandonner toute sorte de péché afin que les actions provoquent le Pardon et la Miséricorde de Dieu. Les péchés sont, en effet, la cause de l’éloignement et du rejet, de même que les actes d’obéissance sont causes de rapprochement et d’amour. Dans le hadith relaté par Abou Hourayra, que Dieu agrée, le Prophète (BDSL) dit : « Dieu se montre jaloux, et Sa jalousie se manifeste lorsque quelqu’un commet ce que Dieu interdit » (al-Boukhari et Mouslim).

5- Multiplier les bonnes actions parmi les actes surérogatoires tels que la prière « salat », l’aumône, l’effort intime sur soi, la lecture, le commandement du bien et l’interdiction du mal et autres actions, car la rétribution de ces actes se multiplie durant ces jours.

6- Durant ces jours, il est recommandé de faire le « takbir » d’une manière absolue (at-takbir al-moutlaq), à n’importe quel moment, de jour comme de nuit, et ce, jusqu’à la Prière de l’Aïd. Il est également recommandé d’accomplir le « takbir » dit « mouqayyad » (limité) qui a lieu au terme de chaque Prière obligatoire. En dehors du pèlerin, ce dernier takbir commence à la Prière du « fajr » le jour de ‘Arafat, à partir du « dhohr » pour les pèlerins. Il s’étend ensuite jusqu’à la Prière du ‘Asr du troisième jour de « tashriq » (le 13ème jour de dhoul-hijja).

7- Il est recommandé de sacrifier une bête (ovins, caprins, bovins ou chameaux) le jour du sacrifice (le 10ème jour de Dhoul Hijja) ou pendant les trois jours de « tashriq » (11, 12 et 13 Dhoul Hijja). Ceci constitue une « sunna » (voie) établie par notre père Ibrahim, que la Paix de Dieu soit sur lui, lorsque Dieu racheta la vie d’Ismaïl par une offrande. Il est également établi que « le Prophète (BSDL) sacrifia deux béliers, gros, blancs, cornus. Il évoqua le nom d’Allah (en disant bismillah), prononça le takbir (Allahou akbar), posa son pied sur leur flancs et les immola de sa main » (al-Boukhari et Mouslim).

8- Mouslim et d’autres rapportent d’après Oummou Salama (que Dieu l’agrée), le Prophète (BSDL) dit : « Lorsque vous voyez la nouvelle lune du mois de dhoul-hajja, et si l’un de vous envisage de  sacrifier une bête, qu’il s’abstienne de se couper les cheveux et les ongles ». Dans une autre version : « qu’il ne coupe ni ses cheveux, ni ses ongles jusqu’à ce qu’il accomplisse le sacrifice ». C’est probablement pour ressembler aux pèlerins qui acheminent leurs offrandes au lieu du sacrifice. Dieu : « Et ne rasez pas vos têtes avant que l’offrande n’ait atteint son lieu d’immolation » (Sourate 2, Verset 196).

9- Le musulman doit se déployer à accomplir la prière de l’Aïd, et à assister au prêche pour en tirer profit. Il doit s’efforcer à connaître la finalité de l’instauration de l’Aïd, car il s’agit, en effet, d’un jour de reconnaissance et de bienfaisance. Il ne doit pas en faire un jour d’insolence et d’arrogance, ni une occasion de désobéissance et de s’adonner aux interdits qui pourraient être la cause de l’anéantissement des bonnes actions réalisées en ces jours.

10- En conclusion, il est du devoir du musulman et de la musulmane de tirer profit de ces jours en obéissant à Dieu, en l’invoquant, en le remerciant, en s’acquittant des devoirs et en s’écartant des interdits ; profiter de cette occasion offerte par Dieu afin d’obtenir la satisfaction de son Seigneur, et c’est certainement Dieu qui fait parvenir à la réussite, et c’est Lui qui guide dans le chemin droit. Que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur le Prophète, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

 Texte arabe de Abdoullah ibn Abderrahman al-Jebrin traduit par Havre De Savoir

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« Ô peuple ! Prêtez-moi une oreille attentive, car je ne sais pas si je serai encore parmi vous l’an prochain. Alors, écoutez ce que je dis avec beaucoup d’attention et transmettez ces mots à ceux qui ne pouvaient être présents aujourd’hui.

Ô peuple ! Tout comme vous considérez ce mois, ce jour, cette cité sacrée, considérez aussi la vie et la propriété de tout Musulman comme sacrées. Rendez les biens qu’on vous a prêtés à leurs propriétaires de droit. Ne faites de mal à personne de façon à ce qu’on ne vous fasse pas de mal. Souvenez-vous qu’un jour vous rencontrerez votre Seigneur et Il vous demandera des comptes sur vos actions en ce monde. Dieu vous a interdit l’usure. Alors, toute obligation usuraire doit désormais être annulée. Votre capital est à vous. Vous n’infligerez ni souffrirez d’aucune iniquité. Dieu a jugé qu’il n’y devait pas y avoir d’intérêt et que tout intérêt du à Abbas Ibn ‘Abd ‘Al Muttalib doit être annulé.

Tous les droits (à la vengeance) découlant des homicides de la période pré-islamique sont désormais annulés et les premiers que j’abolis sont ceux qui découlent du meurtre de Rabiah Ibn Al Harith.

Ô peuple ! Les incroyants jouent avec le calendrier afin de rendre permissible ce que Dieu a interdit et interdire ce que Dieu a permis. Selon Dieu, les mois sont au nombre de douze. Quatre d’entre eux sont saints. Trois d’entre eux sont successifs et un survient entre les mois de Jumada et de Shaban.

Faites attention au Diable, pour le bien de votre religion. Il a perdu tout espoir de vous égarer par les grands péchés, alors faites attention de le suivre dans les petits péchés.

Ô peuple ! Il est vrai que vous avez des droits sur vos femmes, mais elles ont aussi des droits sur vous. Souvenez-vous que vous les avez prises comme femmes seulement avec la permission et de Dieu et en remplissant un pacte avec Lui. Si elles vous restent fidèles, alors il leur revient le droit d’être nourries et vêtues dans la gentillesse. Traitez bien vos femmes et soyez gentils avec elles, car elles sont vos partenaires et vos assistantes dévouées. Et c’est votre droit qu’elles ne fréquentent pas des gens que vous n’approuvez pas, ainsi que de ne jamais être infidèles. O peuple ! Écoutez-moi avec sincérité. Adorez Dieu, accomplissez vos cinq prières quotidiennes, jeûnez pendant le mois du Ramadan et donnez de votre bien en Zakat (charité). Faites le Hajj (pèlerinage), si vous le pouvez.

Toute l’humanité descend d’Adam et Eve. Un Arabe n’est pas supérieur à un non-Arabe et un non-Arabe n’est pas supérieur à un Arabe. Un blanc n’est pas supérieur à un noir et un noir n’est pas supérieur à un blanc – seulement par la piété et la bonne action. Sachez que chaque Musulman est le frère de chaque Musulman et que les Musulmans constituent une fraternité. Le bien d’autrui n’est pas légitime pour un Musulman excepté celui que son frère lui donne de plein gré. Alors, ne vous faites pas d’injustice à vous-mêmes. Souvenez-vous qu’un jour vous rencontrerez Dieu et répondrez pour vos actions en ce monde. Alors faites attention ! Ne vous égarez pas du chemin de la piété après mon départ.

Ô peuple ! Aucun prophète ou messager ne viendra après moi et aucune nouvelle croyance ne naîtra. Raisonnez bien alors, O peuple, et comprenez les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses : le Coran et ma Sounna et si vous les suivez, vous ne vous égarerez jamais.

Tous ceux qui écoutent devront transmettre mes paroles aux autres et les autres, à d’autres encore, de façon à ce que les derniers comprennent mes paroles encore mieux que ceux qui m’écoutent directement. Sois témoin, O Dieu, que j’ai transmis Ton message à Ton peuple ».

Le Prophète Muhammad (saws), le dernier des messagers …

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Muhammad Ali, boxeur américain, trois fois Champion du Monde de Boxe, catégorie Poids Lourds. Converti à l’Islam en 1965 :

« J’ai eu beaucoup de grands moments dans ma vie. Mais les sensations que j’ai éprouvées tandis que j’étais sur Le mont Arafat, le jour du Hadj (pèlerinage musulman), étaient les plus forts de ma vie. Je me suis senti exalté par l’atmosphère spirituelle indescriptible qui y régnait: lorsqu’un million et demi de pèlerins invoquaient Dieu pour le pardon de leurs péchés et pour leur accorder Sa Grâce et Ses bénédictions. C’était une expérience poignante que de voir des gens appartenant à des couleurs, races et nationalités différentes, rois, hommes d’états et hommes ordinaires de pays très pauvres, tous enveloppés de deux draps blancs simples, le même pour tous, priant Dieu. Priant Dieu sans aucun complexe de supériorité ou d’infériorité entre eux. C’était une des manifestations pratiques et concrètes du concept d’égalité de l’homme en Islam. »

Interview du quotidien “Al-Madinah”, Jeddah, 15 Juillet 1989

Le nom « hijra », du verbe « hajara » signifie émigration, exode. A chaque fois qu’un prophète exalta son peuple à adorer un Dieu unique sans rien lui associer, une partie adoptait une attitude belliqueuse envers ce dernier et l’excluait de sa ville.

C’est le 15 juillet 622 de notre ère que le verset de l’hégire fut révélé. Il incita les musulmans à quitter la Mecque pour s’installer à Médine. Cette date correspond aussi au début du calendrier musulman, l’an 1 de l’ère islamique.

La Hijra, entre confiance et planification

Les musulmans quittèrent la Mecque en secret, seuls ou en groupes. Lorsque tous les croyants eurent quitté la Terre Sainte de la Mecque et s’installèrent en sécurité à Yathrib (Médine à l’arrivée du prophète), le prophète Mohammad reçut la révélation d’émigrer à son tour. Après avoir été traité de menteur et avoir été victime de calomnies pendant plus de 13 ans, la prescription divine d’émigrer fut une miséricorde d’Allah.

Les Qourayches furent hostiles au message de l’Islam. Ils persistèrent dans leur combat et leurs persécutions, ce qui provoqua une inertie du côté de la da’wa (invitation à l’Islam).

Pourtant les gens de la Mecque vivaient sur la Terre de la Révélation, ne fut-ce pas sur leur terre qu’Ibrahim proclama l’unicité d’Allah ? Bien que l’arrivée des prophètes chez eux ne leur soit pas étrangère, ils n’acceptèrent pas le message du prophète Mohammad.

L’épreuve fut de taille lorsque les habitants de Taïf et les tribus arabes environnantes ont refusé et rejeté l’aide sollicitée par le prophète (psl). Mais SoubhanAllah, la vague de conversion à Médine apporta un soutien non négligeable au prophète. D’ailleurs, de nombreuses délégations de Yathrib lui rendirent visite.

Cet exil marque l’étape la plus significative de l’histoire de l’islam. On assistera à l’essor d’un système de valeurs et d’idéaux qui parcourront les terres et traverseront les siècles.

L’islam est arrivé comme un souffle de vie à l’humanité entière.

I. La Hijra du prophète (psl) : un exode planifié

Tous les compagnons du prophète se trouvaient à Yathrib et l’attendaient avec impatience.

Pour quitter la Mecque, le Prophète dû préparer son départ avec prudence, discrétion et stratégie. Il entreprit donc un départ nocturne de la Mecque à Thawr (ville située au sud de la Mecque).

Accompagné d’Abu Bakr As-siddiq, ils séjournèrent dans une grotte de Thawr durant quatre jours entiers afin de n’éveiller aucun soupçon.  Asmae et Abdallah, les enfants d’Abou Bakr, étaient chargés de rapporter des vivres et des informations à propos des intentions des Qoraychites qui tentaient de nuire au prophète.

L’envoyé d’Allah a donc été prévoyant en se protégeant de l’ennemi et en tentant de percevoir leurs stratégies pour pouvoir les contourner.

II. La notion du Tawaqqoul

L’exemple de la planification stratégique met en évidence le devoir d’analyse et de vision permettant à l’Homme de se projeter sur le court comme sur le long terme, en évaluant les risques et les dangers à éviter avant d’entamer toute entreprise.

Or, à l’idée de planification et d’organisation vient s’imbriquer la notion de Tawaqqoul.

Qu’est-ce que Attawaqqoul ?

Attawaqqoul traduit le fait de placer sa confiance en Allah tout en étant dans l’action et d’être sûr de son soutien à toute épreuve.

Les concepts de planification et tawaqqoul ne peuvent être isolés. Par exemple, dans la grotte, le sens du Tawaqqoul prit sa pleine signification lorsque le prophète (psl) dit à son compagnon « Ne t’attristes pas, Allah est avec nous ». Mohammad (psl) fit l’effort de se protéger et Allah le protégea.

Enfin, le croyant doit faire l’effort lorsqu’il se retrouve face à une épreuve et surtout placer sa confiance en Allah. En effet l’action de l’homme doit fusionner avec la confiance en Allah.

III. La notion de Sacrifice

Les Mecquois donnèrent toutes leurs richesses et des familles furent déchirées. Pour quelles raisons ? Pour l’amour d’Allah et l’envoyé d’Allah. Pour l’amour d’Allah et son messager ils préférèrent soutenir financièrement l’islam et abandonnèrent leur titre de noblesse. Abou Bakr Assidique, Omar Ibn AlKhattab et bien d’autres compagnons donnèrent tous leurs biens pour la cause d’Allah et de son messager. Ils étaient les nobles et les riches de Qourayches, face à leur amour pour Mohammad plus rien ne paraissait avoir de l’importance. Ils sont devenus les principaux soutiens financiers de cette cause.

Certains ont sacrifié leur famille pour la hijra. L’un des premiers émigrés fut Abou Salama qui dut malheureusement quitter la Mecque sans sa femme et ses enfants et dont la femme Oum salama fut complètement affligée par cet événement.

Voilà un exemple de famille qui fut marquée par le sacrifice.

Un autre exemple de sacrifice : Ali Ibn Abi Talib, qui n’hésita pas à dormir dans le lit du prophète alors que les Qourayches avaient planifié de tuer le prophète dans son sommeil cette nuit là. N’y -a-t-il pas un plus grand sacrifice que de donner sa propre vie ?

Hommes, femmes et jeunes se dévouèrent pour la cause d’Allah et de son messager.

VI. Médine : un espace d’épanouissement

L’envoyé d’Allah se tourna vers une nouvelle ère géographique, l’asphyxie à la Mecque cantonna les musulmans à une immobilisation du message de l’Islam.

C’est alors que le prophète (psl) décida de chercher un nouvel espace où les musulmans trouveraient la paix et pourraient vivre leur foi en toute liberté.

C’est alors que le prophète Muhammad trouva un nouvel espace où les musulmans étaient en paix et pouvaient vivre leur foi sans contrainte puisqu’ils étaient sous la protection des Ansars (population de Yathrib). Le prophète (psl) participa à la stabilité de Yathrib en réconciliant les Ansars entre eux et en intégrant les Mouhajirins.

Cette stabilité contribua à la construction et l’épanouissement d’une nation. Cette nouvelle nation islamique basée sur l’amour, la fraternité, la solidarité, le partage… constitua un nouvel ordre équilibré qui répandra des valeurs universelles.

Il est à noter que le nouveau système économique de cette nation basé sur la justice interdira l’usure qui favorisait de trop grandes inégalités entre les riches et les pauvres.

D’autre part naîtra à Médine (l’ancienne Yathrib) la première constitution que l’humanité ait connue dans laquelle on verra apparaitre les statuts personnels, les bases de citoyenneté, les droits et les devoirs de tous. Elle précisa aussi le devoir du musulman de ne pas persécuter ceux qui sont différents, de les consulter et les concerter pour le vivre ensemble. Cette constitution établit de règles sociales justes et équitables pour que l’Homme puisse vivre en harmonie dans son environnement. Ainsi, le prophète (psl) construisit une nation où le respect et les valeurs de citoyenneté se propagèrent dans l’espace et dans le temps.

IV. Que signifie pour nous l’Hégire, musulmans d’aujourd’hui ?

Le prophète s’est battu pour que les choses changent. Il est un puissant modèle de leadership. Il avait dans l’esprit d’accomplir la mission qu’Allah lui confia.

Malgré le rejet et l’arrogance de certains, il fit preuve de patience et d’endurance en toutes circonstances.

De Yathrib, qui deviendra Medinat Rassoulilah puis Almedina, Il présentera son message à l’humanité entière. Il sollicitera les tribus arabes, interpellera les peuples et s’adressera aux rois.

Le prophète (psl) trouva en Médine un lieu de paix, d’amour, de solidarité et d’union.  Cette paix à Médine traduira et assurera un retour victorieux vers la Mecque.

La hijra nous concerne- t- elle ? Notre hijra est symbolique. Il n’y a pas de hijra après celle du prophète et de ses compagnons ; par contre notre hijra à nous consistera à s’éloigner et déserter tout ce qui déplait à Allah, biidniLah.

Asmae B.

L’Unicité de Dieu

Dieu est Un. Il n’a point d’associé ni de semblable dans Son Essence, dans Ses Attributs ou dans Ses Œuvres : « Dis : Dieu est Un. Dieu est Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n’a jamais engendré, et n’a pas été engendré non plus. Et Il n’a point d’égal. » [1]… « Votre Dieu est un Dieu unique, point de divinité sinon Lui, le Clément, le Miséricordieux » [2].

Toute la beauté et l’ordonnancement renfermés de l’univers indiquent que le Créateur et le Régulateur est Un. S’il y avait à l’origine de cet univers plusieurs esprits qui le régissent, ou plusieurs mains qui l’organisent, son ordre serait déréglé et ses lois perturbées. Vraie est la Parole de Dieu : « S’il y avait d’autres divinités en dehors de Dieu, ils (le ciel et la terre) seraient corrompus ; Gloire à Dieu le Seigneur du Trône, au-dessus de ce qu’ils décrivent » [3]… « Dieu ne prit point d’enfant et il n’y a point de divinité avec Lui, sinon chacun emporterait sa création et les uns surpasseraient les autres, Gloire à Dieu, au-dessus de ce qu’ils décrivent » [4].

Il est – Exalté soit-Il – Un dans Sa Seigneurerie [6] car il est le Seigneur des cieux et de la terre et de tous ceux qu’ils renferment. Il créa toute chose et lui donna sa mesure, Il donna à toute chose sa forme puis la guida. Personne parmi Ses créatures ne peut prétendre être le Créateur, ni le Pourvoyeur, ni le Régulateur d’un atome dans le ciel ou dans la terre : « Il n’est point de leur ressort et ils n’en ont point la capacité » [5].

Il est – Exalté soit-Il – Un dans Sa Divinité [6] ; personne sauf Lui ne mérite d’être adoré. Il n’est permis de s’adresser à quiconque avec crainte et espérance sinon à Lui. Aucune humilité n’est due sauf à Lui, aucun espoir sauf en Sa Miséricorde, aucune confiance sauf en Lui et aucune obéissance sauf à Son Jugement.

Tous les hommes, fussent-ils des Prophètes et des Véridiques ou des Rois et des Sultans, sont des Serviteurs de Dieu. Ils ne peuvent infliger le mal à eux-mêmes, ni apporter le bien. Ils ne peuvent donner la mort, ni la vie, ni la résurrection. Quiconque divinise l’un de ceux-là, ou baisse la tête devant lui, lui aura conféré un rang supérieur à ce qu’il mérite et se sera rabaissé lui-même. D’où le message de l’islam à l’humanité dans son ensemble et aux gens du Livre en particulier : « Accordons-nous sur une Parole médiane entre nous, que nous n’adorions que Dieu sans rien Lui associer, et que nous ne nous prenions point mutuellement pour des seigneurs en dehors de Dieu. » [7]

Muhammad, le Prophète de l’islam, ne fut décrit par le Coran que comme étant « un Messager ayant fait suite à d’autres Messagers » [8]. Il ne se décrivit lui-même qu’en tant que « Serviteur et Messager de Dieu ». Tous les Prophètes ne sont, du point de vue du Coran, que des êtres humains comme nous, élus par Dieu pour porter Son Message à Ses créatures et les appeler à L’adorer et à proclamer Son Unicité. En découle naturellement la devise du credo musulman, cette parole magnifique, désignée tour à tour chez les musulmans par « la parole du monothéisme » (kalimat at-tawhîd), « la parole de la sincérité » (kalimat al-ikhlâs) ou « la parole de la piété » (kalimat at-taqwâ), cette parole qui n’est autre que lâ ilâha illâ Allâh : « Il n’y a de divinité que Dieu ». Lâ ilâha illâ Allâh annonça une révolution contre les despotes de la terre et les tyrans de l’obscurantisme (jâhiliyyah), une révolte contre toute idole et toute prétendue divinité en-dehors de Dieu, fût-ce un arbre, un rocher ou un être humain.

Lâ ilâha illâ Allâh fut un appel universel pour libérer l’homme de toute servitude envers les hommes, envers la nature et envers toute créature de Dieu. Lâ ilâha illâ Allâh fut l’emblême d’une voie nouvelle, qui n’est pas le fait d’un gouvernant ni d’un philosophe. C’est la voie de Dieu pour Qui les visages sont exclusivement soumis et dont le Jugement et le Pouvoir recueillent l’adhésion et l’obédience des cœurs. Lâ ilâha illâ Allâh annonça la naissance d’une société nouvelle, différente des sociétés de l’ère de l’obscurantisme. Cette société se distinguait par sa croyance, par son organisation, par son exemption de toute forme de racisme, de régionalisme, de castes, et ayant pour unique appartenance son appartenance à Dieu et n’ayant de loyauté que pour Lui – Glorifié soit-Il. Les chefs et les despotes de l’obscurantisme comprirent que l’appel de lâ ilâha illâ Allâh portait en son sein la destruction de leurs trônes, l’annihilation de leur puissance et de leurs injustices et le soutien des faibles à leur détriment. Ainsi lui livrèrent-ils une guerre sans merci et s’attachèrent, avec force menaces, à détourner les croyants, à obstruer leur chemin et à le rendre tortueux. La calamité majeure qui frappa l’humanité fut que certaines personnes firent d’elles-mêmes, ou des tiers firent d’elles, des divinités sur terre ou des semi-divinités, envers qui les gens se soumettent et se recueillent, pour qui l’on s’incline et on se prosterne et à qui l’on se soumet et on obéit.

Mais le Credo du monothéisme éleva les esprits des croyants qui ne reconnurent plus de divinité à un être humain, ni de semi-divinité, ni même un tiers de divinité, ni un fils de Dieu, ni la moindre forme où Dieu viendrait s’incarner. L’être humain ne devait plus se prosterner ni s’incliner devant un autre être humain, ni baiser la terre foulée par cet être humain. Telle est l’origine de la vraie fraternité humaine, de la vraie liberté, de la vraie dignité. Il ne saurait exister en effet de fraternité entre un adorant et un adoré. Il ne saurait exister de liberté pour un homme devant un dieu ou un soi-disant dieu. Il ne saurait exister de dignité pour celui qui s’incline ou se prosterne devant son semblable ou qui prend ce dernier pour un juge en dehors de Dieu.

Extrait du livre Madkhal Li-Ma`rifat Al-Islâm de Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî,

 

Notes

[1] Sourate 112, intitulée le Monothéisme pur, Al-Ikhlâs.

[2] Sourate 2, intitulée la Génisse, Al-Baqarah, verset 163.

[3] Sourate 21, intitulée les Prophètes, Al-Ambiyâ’, verset 22.

[4] Sourate 23, intitulée les Croyants, Al-Mu’minûn, verset 91.

[5] Sourate 26, intitulée les Poètes, Ash-Shua`arâ’, verset 211.

[6] La distinction de la Seigneurie (rubûbiyyah) et de la Divinité (ulûhiyyah) de Dieu remonte à Sheikh Ibn Taymiyah, qu’Allâh lui fasse miséricorde. Cependant, une telle distinction ou formalisation ne fait pas l’unanimité des savants, comme le rappellent un texte critique de Sheikh Yûsuf Ad-Dijwî, grand savant d’Al-Azhar, et une fatwâ de Sheikh Al-Bûtî. En effet, d’autres savants musulmans contestent cette distinction, sur la base de versets du Coran qui établissent pour la Seigneurie des qualités attribuées à la Divinité par les tenants de la première opinion et, inversement, qui établissent des qualités pour la Divinité alors qu’elles sont attribuées à la Seigneurie toujours par la première opinion. Ainsi cette distinction relativement récente serait artificielle et non avenue selon les tenants de la seconde opinion.

[7] Sourate 3, intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 64.

[8] Sourate 3, intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 144.

Lettre de Malcolm X lors de son pèlerinage

« Jamais je n’ai connu d’hospitalité aussi sincère, de fraternité aussi bouleversante que celles des hommes et de femmes de toutes races réunis sur cette vieille Terre Sainte, patrie d’Abraham, de Mohamed et des autres prophètes des Saintes Écritures. Jamais je n’ai été honoré comme ici. Jamais je ne me suis senti plus humble et plus digne.

L’Amérique a besoin de comprendre l’islam, parce que c’est la seule religion qui ignore le racisme. Ce pèlerinage m’a obligé à réviser certaines idées qui étaient miennes, à rejeter certaines conclusions auxquelles j’étais parvenu. Au cours des onze journées que j’ai passé ici, dans le monde musulman, j’ai mangé dans le même plat, bu dans le même verre, dormi dans le même lit (ou sur le même tapis) j’ai prié le même Dieu que mes coreligionnaires aux yeux les plus bleus, aux cheveux les plus blonds, à la peau la plus blanche. Dans leurs paroles comme dans leurs actes, les musulmans  » blancs  » sont aussi sincères que les musulmans  » noirs « d’Afrique nigériens, soudanais, ghanéens. Nous sommes véritablement frères. Parce qu’ils croient en un seul Dieu, ils excluent toutes considérations de race de leur esprit, de leurs actes, de leurs comportements.

J’ai pensé en les voyant que si les blancs américains admettaient l’Unicité de Dieu, ils pourraient peut-être admettre l’unicité de l’homme et ils cesseraient de s’affronter, de nuire à autrui pour des raisons de couleur. Le racisme étant le véritable cancer de l’Amérique, nos  » chrétiens  » blancs devraient se pencher sur la solution islamique du problème ; solution qui a fait ses preuves, et qui pourrait peut-être intervenir à temps pour sauver l’Amerique d’une catastrophe imminente. Celle-la même qui s’est a abattue sur l’Allemagne raciste et qui finit par détruire les allemand eux-mêmes.

Chaque heure passe ici en Terre Sainte m’a permis de mieux comprendre le problème racial en Amérique. On ne saurait blâmer le noir pour son agressivité dans ce domaine. Il ne fait que réagir à quatre siècles de racisme conscient de la part des blancs. Mais si le racisme américain mène au suicide, je crois que les jeunes blancs de la nouvelle génération, ceux des universités, verront ce qui crève les yeux. Je crois que nombre d’entre eux opteront pour la vérité spirituelle. C’est le seul moyen qu’ait encore l’Amérique d’éviter le désastre. »

Tiré de l’ouvrage The Autobiography of Malcolm X

Lettre de Malcolm X lors de son pèlerinage

Peut-on jeûner le samedi le jour de Arafat sans le faire précéder d’un (autre jour de) jeûne ?

Le jeûne du jour de Arafat correspond cette année à un samedi. Jeûner ce jour-là pour les non pèlerins a deux mérites :

Il fait partie des dix premiers jours du mois de dhul hijja. Dans un hadith, le Prophète (paix et bénédiction sur lui) dit : « il n’y a pas de jours plus importants auprès d’Allah et au cours desquels les œuvres sont les plus aimées de Lui que durant ces dix jours. Ils demandèrent (les compagnonnons) : « même pas le jihad ? », il répondit : « même pas le jihad, sauf une personne qui est sorti avec sa richesse et ses biens et il n’est pas revenu » (c’est-à-dire qu’elle y perdrait sa vie et sa fortune) rapporté par Mouslim.

Le jeûne de ce jour a un mérite spécifique car il expie les pêchés de deux années, comme il a été rapporte par le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) selon Abou Qatada : « j’espère la récompense d’Allah telle que ce jeûne (du jour de Arafat) efface tes péchés de l’année écoulée et ceux de l’année à venir » rapporté par Mouslim.

Les bonnes actions en ces jours bénis n’ont pas d’équivalence le reste de l’année, à savoir la lecture du Coran, le Dhikr, les invocations (pour soi, ses parents et sa communauté…), la demande de pardon, la glorification de Dieu, les prières (surtout les veilles nocturnes), l’aumône, la réconciliation entre les gens etc

Les musulmans sont invités à s’empresser d’accomplir toutes ces bonnes actions et à se concurrencer, car il n’y a rien de plus méritoire que la compétition dans le bien.

Jeûner le jour de Arafat un samedi ?

Pour certains savants, jeûner un samedi seul n’est pas autorisé, le Prophète (paix et bénédiction sur lui) a dit : « Ne jeûnez pas le samedi seul, sauf s’il s’agit d’un jeûne prescrit (obligatoire) » (rapporté par Ahmad et les auteurs des six recueils de la tradition prophétique (sunnan)).

Mais cette position n’est valable que si l’on jeûne un samedi sans raison juridique. Dans ce cas, il est seulement déconseillé par d’autres illustres savants. Par contre, si le jeûne est justifié par une occasion comme le jour de Arafat ou le jour de Achoura, ou par une habitude d’observer le jeûne un jour sur deux (le jeûne de Dawoud), dans ce cas-là, il est tout à fait permis de jeûner le samedi et cela ne pose pas de problème. Cependant il est préférable de faire précéder le jour de Arafat par un jour de jeûne.

Aux musulmans de redoubler d’efforts afin de profiter des bienfaits de ces jours bénis notamment le jour de Arafat, et de multiplier les bonnes œuvres et les invocations ce jour-là. Prions Allah de nous faciliter l’accomplissement de ces bonnes œuvres et de les accepter.

Cheikh Ounis Guergah

Professeur de Droit musulman à l’IESH de Paris

Lien : http://www.uoif-online.com/v3/spip.php?article1091

Quel est le but de la purification spirituelle ? Purifier son coeur de ses souillures, de ses défauts afin qu’il devienne le réceptacle et le reflet de la lumière divine.

Afin de nous détourner de cet objectif, notre âme utilise plusieurs types de ruses en fonction de notre niveau de pratique (par exemple les ruses de l’âme diffère en fonction que l’on soit musulman pratiquant ou théologien).

Connaitre ces ruses et les identifier est primordial, afin de cheminer vers Dieu et ainsi éviter de suivre les pas du diable.