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Les musulmans ne sont plus les indigènes d’une époque révolue, n’attendant bien malgré eux qu’à être civilisés. Ils ne forment pas non plus une catégorie de citoyens qui ne méritent de la part des hommes politiques que des lois de circonstances. Ce sont des citoyens comme les autres, et dans notre République, leur liberté de consci- ence, qui va de pair avec le respect de leurs pratiques religieuses doit être garantie.

En 2010, le politologue Patrick Haenni parlait dans L’Islam de marché de jeunes en- trepreneurs européens fiers d’être musulmans et en phase avec leur époque. Nommé « Muslim Pride », ce phénomène a inspiré Raphaël Liogier, professeur de sociologie à Science-Po Aix, la création d’un mouvement du même nom.

Son objectif : rendre la culture musulmane tendance pour mettre fin à ce qu’il nomme la « paranoïa anti-musulmans ».

Comme les générations qui nous ont précédées ont écrit quelques unes des pages de l’histoire de ce pays, les signataires de cet Appel souhaitent affirmer leur volonté de participer à l’avenir de la France.

Nous appelons les candidat(e)s à la présidence de la République Française à faire de la devise de ce pays
« Liberté, Egalité, Fraternité » une réalité pour chacun plutôt qu’un vestige sur le fronton des mairies.

Les musulmans de France sont abasourdis par les déclarations de Monsieur Claude Guéant, ministre de l’intérieur chargé des cultes, par lesquelles il affirme que « toutes les civilisations ne se valent pas » en choisissant des exemples se rapportant à la religion musulmane.

Aspirant à vivre leurs pratiques religieuses dans la sérénité et la paix, les musulmans de France sont lassés et indignés de voir ressurgir, à chaque rendez-vous électoral important, une atmosphère d’islamophobie et de stigmatisation, d’autant plus que ces déclarations émanent d’un ministre …

Et si les extrêmes, par leur crispation maladive, imposent insidieusement leur vision et leurs sujets de préoccupation aux acteurs politiques, médiatiques et intellectuels de notre pays ?

Comment, autrement, peut-on comprendre que le discours pétri de haine et de peur que véhiculent les acteurs xénophobes et racistes de notre pays devient à ce point banalisé alors qu’il fut, il n’y a pas si longtemps, unanimement rejeté ?