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« Ô peuple ! Prêtez-moi une oreille attentive, car je ne sais pas si je serai encore parmi vous l’an prochain. Alors, écoutez ce que je dis avec beaucoup d’attention et transmettez ces mots à ceux qui ne pouvaient être présents aujourd’hui.

Ô peuple ! Tout comme vous considérez ce mois, ce jour, cette cité sacrée, considérez aussi la vie et la propriété de tout Musulman comme sacrées. Rendez les biens qu’on vous a prêtés à leurs propriétaires de droit. Ne faites de mal à personne de façon à ce qu’on ne vous fasse pas de mal. Souvenez-vous qu’un jour vous rencontrerez votre Seigneur et Il vous demandera des comptes sur vos actions en ce monde. Dieu vous a interdit l’usure. Alors, toute obligation usuraire doit désormais être annulée. Votre capital est à vous. Vous n’infligerez ni souffrirez d’aucune iniquité. Dieu a jugé qu’il n’y devait pas y avoir d’intérêt et que tout intérêt du à Abbas Ibn ‘Abd ‘Al Muttalib doit être annulé.

Tous les droits (à la vengeance) découlant des homicides de la période pré-islamique sont désormais annulés et les premiers que j’abolis sont ceux qui découlent du meurtre de Rabiah Ibn Al Harith.

Ô peuple ! Les incroyants jouent avec le calendrier afin de rendre permissible ce que Dieu a interdit et interdire ce que Dieu a permis. Selon Dieu, les mois sont au nombre de douze. Quatre d’entre eux sont saints. Trois d’entre eux sont successifs et un survient entre les mois de Jumada et de Shaban.

Faites attention au Diable, pour le bien de votre religion. Il a perdu tout espoir de vous égarer par les grands péchés, alors faites attention de le suivre dans les petits péchés.

Ô peuple ! Il est vrai que vous avez des droits sur vos femmes, mais elles ont aussi des droits sur vous. Souvenez-vous que vous les avez prises comme femmes seulement avec la permission et de Dieu et en remplissant un pacte avec Lui. Si elles vous restent fidèles, alors il leur revient le droit d’être nourries et vêtues dans la gentillesse. Traitez bien vos femmes et soyez gentils avec elles, car elles sont vos partenaires et vos assistantes dévouées. Et c’est votre droit qu’elles ne fréquentent pas des gens que vous n’approuvez pas, ainsi que de ne jamais être infidèles. O peuple ! Écoutez-moi avec sincérité. Adorez Dieu, accomplissez vos cinq prières quotidiennes, jeûnez pendant le mois du Ramadan et donnez de votre bien en Zakat (charité). Faites le Hajj (pèlerinage), si vous le pouvez.

Toute l’humanité descend d’Adam et Eve. Un Arabe n’est pas supérieur à un non-Arabe et un non-Arabe n’est pas supérieur à un Arabe. Un blanc n’est pas supérieur à un noir et un noir n’est pas supérieur à un blanc – seulement par la piété et la bonne action. Sachez que chaque Musulman est le frère de chaque Musulman et que les Musulmans constituent une fraternité. Le bien d’autrui n’est pas légitime pour un Musulman excepté celui que son frère lui donne de plein gré. Alors, ne vous faites pas d’injustice à vous-mêmes. Souvenez-vous qu’un jour vous rencontrerez Dieu et répondrez pour vos actions en ce monde. Alors faites attention ! Ne vous égarez pas du chemin de la piété après mon départ.

Ô peuple ! Aucun prophète ou messager ne viendra après moi et aucune nouvelle croyance ne naîtra. Raisonnez bien alors, O peuple, et comprenez les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses : le Coran et ma Sounna et si vous les suivez, vous ne vous égarerez jamais.

Tous ceux qui écoutent devront transmettre mes paroles aux autres et les autres, à d’autres encore, de façon à ce que les derniers comprennent mes paroles encore mieux que ceux qui m’écoutent directement. Sois témoin, O Dieu, que j’ai transmis Ton message à Ton peuple ».

Le Prophète Muhammad (saws), le dernier des messagers …

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L’Unicité de Dieu

Dieu est Un. Il n’a point d’associé ni de semblable dans Son Essence, dans Ses Attributs ou dans Ses Œuvres : « Dis : Dieu est Un. Dieu est Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n’a jamais engendré, et n’a pas été engendré non plus. Et Il n’a point d’égal. » [1]… « Votre Dieu est un Dieu unique, point de divinité sinon Lui, le Clément, le Miséricordieux » [2].

Toute la beauté et l’ordonnancement renfermés de l’univers indiquent que le Créateur et le Régulateur est Un. S’il y avait à l’origine de cet univers plusieurs esprits qui le régissent, ou plusieurs mains qui l’organisent, son ordre serait déréglé et ses lois perturbées. Vraie est la Parole de Dieu : « S’il y avait d’autres divinités en dehors de Dieu, ils (le ciel et la terre) seraient corrompus ; Gloire à Dieu le Seigneur du Trône, au-dessus de ce qu’ils décrivent » [3]… « Dieu ne prit point d’enfant et il n’y a point de divinité avec Lui, sinon chacun emporterait sa création et les uns surpasseraient les autres, Gloire à Dieu, au-dessus de ce qu’ils décrivent » [4].

Il est – Exalté soit-Il – Un dans Sa Seigneurerie [6] car il est le Seigneur des cieux et de la terre et de tous ceux qu’ils renferment. Il créa toute chose et lui donna sa mesure, Il donna à toute chose sa forme puis la guida. Personne parmi Ses créatures ne peut prétendre être le Créateur, ni le Pourvoyeur, ni le Régulateur d’un atome dans le ciel ou dans la terre : « Il n’est point de leur ressort et ils n’en ont point la capacité » [5].

Il est – Exalté soit-Il – Un dans Sa Divinité [6] ; personne sauf Lui ne mérite d’être adoré. Il n’est permis de s’adresser à quiconque avec crainte et espérance sinon à Lui. Aucune humilité n’est due sauf à Lui, aucun espoir sauf en Sa Miséricorde, aucune confiance sauf en Lui et aucune obéissance sauf à Son Jugement.

Tous les hommes, fussent-ils des Prophètes et des Véridiques ou des Rois et des Sultans, sont des Serviteurs de Dieu. Ils ne peuvent infliger le mal à eux-mêmes, ni apporter le bien. Ils ne peuvent donner la mort, ni la vie, ni la résurrection. Quiconque divinise l’un de ceux-là, ou baisse la tête devant lui, lui aura conféré un rang supérieur à ce qu’il mérite et se sera rabaissé lui-même. D’où le message de l’islam à l’humanité dans son ensemble et aux gens du Livre en particulier : « Accordons-nous sur une Parole médiane entre nous, que nous n’adorions que Dieu sans rien Lui associer, et que nous ne nous prenions point mutuellement pour des seigneurs en dehors de Dieu. » [7]

Muhammad, le Prophète de l’islam, ne fut décrit par le Coran que comme étant « un Messager ayant fait suite à d’autres Messagers » [8]. Il ne se décrivit lui-même qu’en tant que « Serviteur et Messager de Dieu ». Tous les Prophètes ne sont, du point de vue du Coran, que des êtres humains comme nous, élus par Dieu pour porter Son Message à Ses créatures et les appeler à L’adorer et à proclamer Son Unicité. En découle naturellement la devise du credo musulman, cette parole magnifique, désignée tour à tour chez les musulmans par « la parole du monothéisme » (kalimat at-tawhîd), « la parole de la sincérité » (kalimat al-ikhlâs) ou « la parole de la piété » (kalimat at-taqwâ), cette parole qui n’est autre que lâ ilâha illâ Allâh : « Il n’y a de divinité que Dieu ». Lâ ilâha illâ Allâh annonça une révolution contre les despotes de la terre et les tyrans de l’obscurantisme (jâhiliyyah), une révolte contre toute idole et toute prétendue divinité en-dehors de Dieu, fût-ce un arbre, un rocher ou un être humain.

Lâ ilâha illâ Allâh fut un appel universel pour libérer l’homme de toute servitude envers les hommes, envers la nature et envers toute créature de Dieu. Lâ ilâha illâ Allâh fut l’emblême d’une voie nouvelle, qui n’est pas le fait d’un gouvernant ni d’un philosophe. C’est la voie de Dieu pour Qui les visages sont exclusivement soumis et dont le Jugement et le Pouvoir recueillent l’adhésion et l’obédience des cœurs. Lâ ilâha illâ Allâh annonça la naissance d’une société nouvelle, différente des sociétés de l’ère de l’obscurantisme. Cette société se distinguait par sa croyance, par son organisation, par son exemption de toute forme de racisme, de régionalisme, de castes, et ayant pour unique appartenance son appartenance à Dieu et n’ayant de loyauté que pour Lui – Glorifié soit-Il. Les chefs et les despotes de l’obscurantisme comprirent que l’appel de lâ ilâha illâ Allâh portait en son sein la destruction de leurs trônes, l’annihilation de leur puissance et de leurs injustices et le soutien des faibles à leur détriment. Ainsi lui livrèrent-ils une guerre sans merci et s’attachèrent, avec force menaces, à détourner les croyants, à obstruer leur chemin et à le rendre tortueux. La calamité majeure qui frappa l’humanité fut que certaines personnes firent d’elles-mêmes, ou des tiers firent d’elles, des divinités sur terre ou des semi-divinités, envers qui les gens se soumettent et se recueillent, pour qui l’on s’incline et on se prosterne et à qui l’on se soumet et on obéit.

Mais le Credo du monothéisme éleva les esprits des croyants qui ne reconnurent plus de divinité à un être humain, ni de semi-divinité, ni même un tiers de divinité, ni un fils de Dieu, ni la moindre forme où Dieu viendrait s’incarner. L’être humain ne devait plus se prosterner ni s’incliner devant un autre être humain, ni baiser la terre foulée par cet être humain. Telle est l’origine de la vraie fraternité humaine, de la vraie liberté, de la vraie dignité. Il ne saurait exister en effet de fraternité entre un adorant et un adoré. Il ne saurait exister de liberté pour un homme devant un dieu ou un soi-disant dieu. Il ne saurait exister de dignité pour celui qui s’incline ou se prosterne devant son semblable ou qui prend ce dernier pour un juge en dehors de Dieu.

Extrait du livre Madkhal Li-Ma`rifat Al-Islâm de Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî,

 

Notes

[1] Sourate 112, intitulée le Monothéisme pur, Al-Ikhlâs.

[2] Sourate 2, intitulée la Génisse, Al-Baqarah, verset 163.

[3] Sourate 21, intitulée les Prophètes, Al-Ambiyâ’, verset 22.

[4] Sourate 23, intitulée les Croyants, Al-Mu’minûn, verset 91.

[5] Sourate 26, intitulée les Poètes, Ash-Shua`arâ’, verset 211.

[6] La distinction de la Seigneurie (rubûbiyyah) et de la Divinité (ulûhiyyah) de Dieu remonte à Sheikh Ibn Taymiyah, qu’Allâh lui fasse miséricorde. Cependant, une telle distinction ou formalisation ne fait pas l’unanimité des savants, comme le rappellent un texte critique de Sheikh Yûsuf Ad-Dijwî, grand savant d’Al-Azhar, et une fatwâ de Sheikh Al-Bûtî. En effet, d’autres savants musulmans contestent cette distinction, sur la base de versets du Coran qui établissent pour la Seigneurie des qualités attribuées à la Divinité par les tenants de la première opinion et, inversement, qui établissent des qualités pour la Divinité alors qu’elles sont attribuées à la Seigneurie toujours par la première opinion. Ainsi cette distinction relativement récente serait artificielle et non avenue selon les tenants de la seconde opinion.

[7] Sourate 3, intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 64.

[8] Sourate 3, intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 144.

Sa lignée et sa naissance

Al-Hasan Ibn Abî Al-Hasan Yasâr Abû Sa`îd Al-Basrî, l’Imâm de Bassora, l’emblème de la piété, le modèle des soufis, naquit en 21 A.H. à Médine, sous le califat de `Umar Ibn Al-Khattâb. Son père était un esclave affranchi de Zayd Ibn Thâbit, et sa mère une esclave affranchie de la Mère des Croyants, Umm Salamah. Lorsque sa mère s’absentait pour accomplir une tâche qu’Umm Salamah lui avait demandée, Al-Hasan pleurait ; Umm Salamah le portait et l’allaitait. On dit que cet allaitement fut une bénédiction pour Al-Hasan. Dans son enfance, il allait s’asseoir avec les Compagnons du Prophète – paix et bénédiction de Dieu sur lui. Notre maître `Umar Al-Fârûq invoqua Dieu d’accorder à Al-Hasan une profonde compréhension de la religion et l’amour des gens. Il apprit le Coran sous le califat de `Uthmân Ibn `Affân.

Ses qualités

Il fut connu pour son strict respect et son application de la Sunnah du Prophète – paix et bénédiction sur lui -, pour son savoir immense, son austérité, son ascétisme et son caractère charismatique qui force l’admiration et le respect.

Il fut le scribe du gouverneur de Khorasân, Ar-Rabî` Ibn Ziyâd, à l’époque de Mu`âwiyah. Il s’illustra par son courage dans les conquêtes. Il participa avec des Compagnons du Prophète à une bataille à Khorasân.

Il se distingua par sa piété, son éloquence et sa sagesse. Il ne craignait que Dieu et n’hésitait pas à rappeler les gouverneurs et les princes au droit chemin en critiquant leurs travers. Plusieurs fois, il s’opposa fermement à la déviance d’Al-Hajjâj.

Il fut considéré par le Salaf comme l’un des quarante « Saints-Substituts » (Al-Abdâl). AtTabarâni narre dans Al-Awsat que Anas rapporta que le Prophète dit : « La terre portera toujours quarante hommes similaires à l’Ami de Dieu [Abraham], grâce auxquels les hommes reçoivent la pluie et sont secourus. Chaque fois que l’un d’eux meurt, Allah le remplace par un autre. » Qatâdah, un disciple d’Ibn `Abbâs, dit : « Il est certain qu’Al-Hasan est l’un d’eux. »

Il est l’un des grands maîtres du Hadîth. Il rapporta des hadiths de `Imrân Ibn Al-Husayn, d’Al-Mughîrah Ibn Shu`bah et d’An-Nu`mân Ibn Bashîr. Mâlik Ibn Dînâr, Humayd AtTawîl et Abû Al-Ashhab ont narré ses hadiths. Ses hadîths sont rapportés dans les Six Recueils : Al-Bukhârî, Muslim, An-Nasâ’î, At-Tirmidhî, Abû Dawûd et Ibn Mâjah.

Abû Nu`aym Al-Asfahâni mentionne dans son ouvrage encyclopédique Hilyat Al-Awliyâ’ que `Abd Al-Wâhid Ibn Zayd, l’un des disciples d’Al-Hasan, fut le premier à bâtir une maison des hôtes et une école soufie à Abadân (actuellement à la frontière entre l’Iran et l’Irak). La réputation et la piété d’Al-Hasan Al-Basrî et de ses disciples amenèrent Sheikh Ibn Taymiyah à écrire : « Le soufisme a pour origine Bassora. » (At-Tasawwuf dans Al-Fatâwâ Al-Kubrâ). Plus précisément, Bassora est l’un des premiers centres où apparurent des écoles d’auto-discipline, de purification des cœurs et d’ascétisme, fondées sur le Coran et la Sunnah, connues plus tard sous le nom de soufisme sunnite (at-tasawwuf as-sunnî).

Ibn Al-Jawzî écrivit un livre d’une centaine de pages intitulé Adab Ash-Shaykh Al-Hasan Ibn Abî Al-Hasan Al-Bas, dans lequel il décrit les vertus d’Al-Hasan Al-Basrî. Aussi, dans son livre Sifat AsSafwah, il cite certaines narrations selon lesquelles Al-Hasan aurait laissé à sa mort une cape en laine qu’il a portée pendant vingt ans, en hiver comme en été, et qui était restée propre, belle impeccable.

L’Imâm donne le bon exemple

Dans son livre Discours du cœur, Sheikh `Abd Al-Hamîd Kishk, qu’Allâh lui fasse miséricorde, consacre le chapitre sur « la foi et le bon exemple » à un extrait de la vie de l’Imâm Al-Hasan Al-Basrî.

« Il me vient à l’esprit un spectacle grandiose, à savoir cette noble attitude du pieux Al-Hasan Al-Basrî, l’Imâm des prédicateurs, qu’Allâh l’agrée, vis-à-vis des esclaves de Bassora.

Un jour, ils se dirigèrent vers lui et dirent : Ô pieux de la religion ! Nos maîtres nous maltraitent, leurs cœurs ont durci envers nous et nous sommes venus à toi pour que tu incites à l’affranchissement des esclaves dans ton prochain sermon du vendredi. Il accepta leur demande et promit de donner suite à leur souhait. Des vendredis se succédèrent sans qu’Al-Hasan évoque le souhait des esclaves. Un vendredi, il monta sur la chaire et donna un sermon sur l’affranchissement des esclaves. Chaque fidèle ayant entendu le sermon dans la mosquée libéra son esclave après la prière.

Une fois affranchis, ils se réunirent chez Al-Hasan et lui parlèrent en ses termes : « Ô pieux de la religion, nous avons un reproche à te faire ». « A quel sujet ? », répondit-il. Ils dirent : « Pourquoi as-tu attendu toutes ces semaines pour parler de notre affranchissement alors que tu savais à quel point nous en avions besoin ? » Il leur répondit en des termes qui méritent d’être écrits sur des feuilles de lumière avec des lettres d’or. Il répondit avec la certitude de la foi et de la vérité manifeste : « Ce qui m’a retardé, c’est que je n’avais pas d’esclaves ni de quoi en acheter un. Lorsque Allah m’a accordé un peu d’argent, j’ai acheté un esclave et je l’ai affranchi. Ainsi, lorsque j’ai appelé les gens à affranchir leurs esclaves dans mon sermon, leur cœur étaient ouverts à ma parole, car j’avais appliqué en premier lieu ce que je demandais à autrui. »

Quelques-unes de ses paroles
  • Il disait : « Quiconque vénère le dirham, Dieu le rabaisse. » ; « Le paradis n’a jamais été aussi embelli pour une communauté comme il l’a été pour cette communauté, et pourtant tu ne lui trouves pas d’amoureux. »
  • Il éprouvait une très grande crainte révérencielle envers Dieu et craignait de mériter le châtiment divin après la mort. C’est pourquoi il disait : « La mort a fait éclater au grand jour la vérité de la vie ici-bas si bien qu’elle n’a laissé de place à la joie que pour ceux qui sont doués d’intelligence. » Un jour, on le vit pleurer, on lui en demanda la raison. Il répondit : « Je crains que demain, Dieu me jette en enfer sans s’y attarder. »
  • L’Imâm Al-Ghazâlî dit dans son épître Mon Fils : « On rapporte qu’on donna de l’eau fraîche à Al-Hasan Al-Basrî, qu’Allâh lui fasse miséricorde. Quand il prit le verre ou le récipient, il s’évanouit et le verre tomba de sa main. Quand il se réveilla, on lui dit : « Qu’as-tu ô Abû Sa`îd ? », il répondit : « Je me suis souvenu des vœux des gens du Feu quand ils diront aux gens du Paradis : « ‹Déversez sur nous de l’eau, ou de ce qu’Allah vous a attribué.› » [1] »
  • On relate que lorsque `Umar Ibn `Abd Al-Azîz devint calife, il écrivit à l’Imâm Al-Hasan : « Je suis éprouvé par cette responsabilité, conseille-moi des gens qui m’aideront à l’honorer ». Al-Hasan lui répondit : « Quant aux gens attachés à la vie présente, tu n’en veux pas, et quant ceux attachés à l’au-delà, ils ne veulent pas de toi. Cherche donc secours auprès de Dieu. »
  • Il dit également : « Nous badinons, mais qui sait ? Peut-être que Dieu a regardé une partie de nos œuvres et a dit : « Je n’en agrée aucune ». Malheur à toi fils d’Adam ! Combats-tu Dieu ? Quiconque désobéit à Dieu, il Le combat ! Par Dieu ! J’ai vu des vétérans de Badr. Leurs vêtements étaient pour la plupart de laine. Si vous les aviez vu, vous auriez dit qu’ils avaient perdu la raison, et s’ils voyaient les meilleurs parmi vous ils diraient : « Ces gens ne cherchent pas de part dans l’au-delà. » et s’ils voyaient les pires ils diraient : « Ces gens ne croient pas au Jour du Jugement. » J’ai vu des hommes pour qui le monde avait moins de valeur que la poussière sous leurs pieds. J’ai connu des hommes qui, revenant le soir chez eux et ne possédant que leur propre repas, auraient dit : « Je ne dois pas manger tout cela. Je dois en donner une partie pour l’amour Dieu. » (conférer Hilyat Al-Awliyâ’ de Abû Nu`aym).
  • Al-Hasan Al-Basrî dit aussi : « Quel mauvais Serviteur de Dieu ! Je parle d’un Serviteur qui correspond à la description suivante : Il demande le pardon alors qu’il se complait dans le péché et les actes de désobéissance. Il se comporte d’une façon humble et soumise afin de paraître loyal aux yeux des autres, alors qu’en réalité il feint pour dissimuler sa perfidie. Il interdit le blâmable, mais il ne s’abstient pas de le faire lui-même. – Il recommande ce qui est bien, mais ne se conforme pas à ses propres recommandations. – S’il donne, il le fait avec avarice, et s’il refuse de donner, il le fait sans s’excuser. – S’il est en excellente santé, il se sent tranquille, mais s’il tombe malade, il est plein de remords. – S’il est pauvre, il se sent triste, et s’il devient riche, il est sujet à la tentation. – Il espère le salut, mais n’agit pas en conséquence. – Il craint le châtiment, mais ne cherche pas à s’en prémunir. – Il souhaite recevoir plus de bienfaits, mais il ne remercie pas pour ce qu’il a déjà reçu. – Il aime l’idée de la récompense spirituelle, mais il ne s’astreint pas à la patience. – Il s’empresse de dormir et remet son jeûne à plus tard. »
Témoignages à son sujet

L’Imâm An-Nawawî dit : « Al-Hasan fut une sommité, un érudit raffiné, un jurisconsulte, un homme de confiance, un dévot, un ascète au savoir abondant, au discours éloquent et au visage gracieux. »

L’Imâm Al-Ghazâli dit : « Al-Hasan est celui dont les paroles étaient les plus proches de celles des Prophètes et celui dont l’exemple se rapprochait le plus des Compagnons du Prophète – paix et bénédictions sur lui. »

Yazîd Ibn Hawshab décrit la piété d’Al-Hasan, disant : « Je n’ai vu plus craintif envers Dieu qu’Al-Hasan Al-Basri et `Umar Ibn `Abd Al-`Azîz, à croire que l’enfer n’a été créé que pour eux. »

Maslamah Ibn `Abd Al-Malik disait : « Comment peuvent s’égarer des gens qui comptent parmi eux un homme comme Al-Hasan… »

Quand on évoque « Al-Hasan » sans autre précision, dans les livres traitant de jurisprudence, de hadiths, de personnages éminents, d’ascétisme, de soufisme et de bonnes manières, c’est de lui qu’il s’agit.

Il composa une exégèse du Coran intitulée Tafsîr Al-Qur’ân et un ouvrage traitant des vertus de La Mecque, Fadâ’il Makkah.

Ce géant de l’islam retourna à Dieu en 110 A.H. à l’âge de 89 ans.

 Source : http://www.islamophile.org/spip/L-Imam-Al-Hasan-Al-Basri.html

 

[1] Sourate 7 intitulée les Limbes, Al-A`râf, verset 50.

La parole de l’unicité pure (al kalimat ul ikhlâs) comporte des bienfaits immenses qu’il serait impossible d’énumérer dans leur totalité, nous n’en citerons que quelques-uns :

1 – C’est la parole de piété, comme l’ont dit ‘Umar [Ibn Al Khattâb] (qu’Allah soit satisfait de Lui) et bien d’autres.

2 – C’est la parole de sincérité, de l’attestation et de l’appel à La Vérité, du désaveu de l’association et de sa délivrance. Et c’est la raison première de la création. Allah dit : « Je n’ai créé les génies et les hommes que pour qu’ils M’adorent » [Sourate51 – Verset 56].

3 – C’est pour cette parole également que les Messagers ont été envoyés et que les Livres ont été révélés. Allah dit : « Et nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n’ayons révélé : « Point de divinité en dehors de Moi. Adorez-Moi donc. ». » [Sourate 21 – Verset 25].

Il dit également :  « Il fait descendre, par Son ordre, les Anges, avec la Révélation, sur qui Il veut parmi Ses serviteurs : « Avertissez qu’il n’est d’autre divinité que Moi. Craignez-Moi donc. ». » [Sourate 16 – Verset 2].

Ce verset est le premier qu’Allah a compté comme bienfait dans la Sourate Les abeilles également nommée la Sourate des bienfaits.

C’est ce qui a fait dire à Ibn ‘Uyaynah : « Il n’y a pas meilleur bienfait qu’Allâh a octroyé à  Son serviteur que de lui enseigner la parole « Lâ ilâha illa Llâh ». Certes cette parole est pour les gens du paradis ce que l’eau fraîche est pour les gens d’ici-bas. » C’est pour cette parole qu’ont été préparées la demeure de la récompense et celle du châtiment.

4 – C’est également au nom de cette parole que les Messagers ont reçu l’ordre de combattre l’oppression. Celui qui prononce cette parole sera préservé, par contre celui qui s’y refuse, court à sa perte.

5 – Elle est la clef du Paradis, l’élément principal de la prédication des Messagers, et c’est par elle que Mûsâ a parlé à Son Seigneur face-à-face. Al Bazzâr rapporte dans son Musnad selon ‘Iyâd Al Ansârî que le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit : « « Lâ ilâha illa Llâh » est une parole honorable pour Allâh, elle a sa place auprès de Lui, et Allâh fait entrer au Paradis celui qui la prononce avec sincérité. Quant à celui qui la dit avec hypocrisie, cette parole obstrue son sang et entrepose son argent, et il rencontrera Son Seigneur qui lui demandera des comptes. »

6 – Elle est le prix du Paradis. Al Hasan Al Basrî l’a dit mais on l’attribue également au Prophète avec des degrés d’authenticité faibles.

7 – Si c’est sa dernière parole, l’être humain entrera au Paradis.

8 – Cette parole est une protection contre l’Enfer. Le Prophète a entendu un jour un muezzin dire : « Lâ ilâha illa Llâh – J’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allâh », le Prophète dit alors : « Tu es sorti de l’Enfer. » [Muslim].

9 – Elle implique le pardon : dans le Musnad (de l’Imâm Ahmad) selon Shaddâd Ibn Aws et ‘Ubâdah Ibn As Sâmit (qu’Allâh soit satisfait d’eux), le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit à ses Compagnons : « « Levez vos mains et dites : « Lâ ilâha illa Llâh. » Nous levâmes donc nos mains un moment, puis Le Prophète abaissa Sa main et dit : « Louange à Allâh, ô Seigneur ! Tu M’as envoyé avec cette parole et Tu M’as ordonné [de la propager], Tu M’as promis par celle-ci le paradis, et certes Tu ne manques pas à Ta promesse. » Puis Il dit : « Rependez la bonne nouvelle car Allâh vous a d’ores et déjà pardonnés. ». »

10 – C’est la meilleure des actions : Abû Dharr a dit : « J’ai dit : « Ô Envoyé d’Allâh ! Enseigne-Moi une action qui Me rapproche du paradis et M’éloigne de l’enfer. » Il dit : « Si Tu commets une mauvaise action, fais-là suivre d’une bonne action, car elle vaut 10 fois sa valeur. » Je dis alors : « Ô Envoyé d’Allâh ! [La parole] « Lâ ilâha illa Llâh » fait-elle partie des bonnes actions ? » Il répondit : « C’est la meilleure des bonnes actions. ». »

11 – Elle efface les péchés : Selon Umm Hânî, le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « [La parole] « Lâ ilâha illa Llâh » ne laisse pas un péché [sans qu’il ne soit pardonné] et pas une action ne la devance. » [Sunan Ibn Mâjah].

Quelqu’un vit un pieux prédécesseur en rêve après sa mort et l’interrogea sur son état, il répondit : « La parole « Lâ ilâha illa Llâh » n’a rien laissé [comme péché]. »

12 – Elle renouvelle dans le cœur ce qui a disparu de la foi : Le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit à ses Compagnons : « Renouvelez votre foi. » Ils dirent :« Et comment renouveler notre foi ? » Il répondit : « Dites : « Lâ ilâha illa Llâh ». » [Musnad].

13 – Rien n’égale cette parole sur la balance. Et si on la comparait aux cieux et à la terre, elle l’emporterait. Selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin (qu’Allâh soit satisfait d’eux) que le Prophète Nûh, à Sa mort, dit à Son fils : « Je t’ordonne [de transmettre] « Lâ ilâha illa Llâh » car certes, si l’on mettait dans le plateau d’une balance les sept cieux et les sept terres, et que l’on mette « Lâ ilâha illa Llâh » dans l’autre plateau, ce dernier l’emporterait. Et si les sept cieux et les sept terres formaient un chaînon hermétique, « Lâ ilâha illa Llâh » l’aurait brisé. » [Musnad].

On rapporte également selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin (qu’Allâh soit satisfait d’eux) que le Prophète a dit : « Mûsâ a dit : « Ô Seigneur ! Enseigne-Moi ce qui Me permettrait de Te mentionner et de T’invoquer. » Allâh dit : « Ô Mûsâ ! Dis : « Lâ ilâha illa Llâh ! ». » Mûsâ dit : « Ô Seigneur ! Tous tes serviteurs disent cela. » Il dit : « Dis : « Lâ ilâha illa Llâh ! ». » Mûsâ dit alors : « Il n’y a de dieu que Toi, ô Seigneur ! Je voudrais cependant quelque chose qui me soit particulier. » Allâh reprit : « Ô Mûsâ ! Si les sept cieux et ce qu’ils contiennent et les sept terres étaient sur le plateau d’une balance, et que « Lâ ilâha illa Llâh » était sur l’autre, la balance pencherait du côté de « Lâ ilâha illa Llâh ». ». »

Cette parole prévaudra également dans les feuillets des péchés comme il a été cité dans le hadîth rapporté par Ahmad, An Nasâ’î et At Tirmidhî, selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin.

14 – C’est elle qui brise les voiles jusqu’à parvenir à Allâh, Puissant et Majestueux : At Tirmidhî rapporte selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Il n’y a aucun voile entre Allâh et [la parole] « Lâ ilâha illa Llâh », jusqu’à ce que cette dernière parvienne à Allâh. »

Il rapporte également selon Abû Hurayrah (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas un serviteur qui évite les grands péchés, et dit « Lâ ilâha illa Llâh » sincèrement, sans que les portes du Paradis ne s’ouvrent à elle [cette parole], jusqu’à parvenir au trône d’Allâh. »

On rapporte selon Ibn ‘Abbâs (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète a dit : « Il n’y a pas une chose sans qu’il n’y ait entre elle et Allâh un voile excepté la parole « Lâ ilâha illa Llâh ». De même que tes lèvres ne l’empêchent de sortir, rien ne l’empêche de parvenir à Allâh Puissant et Majestueux. »

Abû Umâmah a dit : « Il n’y a pas un serviteur qui dit : « Lâ ilâha illa Llâh » sans qu’elle ne parvienne jusqu’au Trône. »

15 – Allâh regarde celui qui la prononce et exauce son invocation : An Nasâ’î rapporte, dans Kitâb Ul Yawm wa Al Layla, le hadîth des deux Compagnons et dans lequel le Prophète dit :

« Il n’y a pas un serviteur qui dise « Lâ ilâha illa Llâhu, wahdahu lâ sharîkalahu, lahul Mulku wa lahul hamdu, wa Huwa ‘alâ kulli shay°in qâdîr – Il n’y a de divinité qu’Allâh, L’Unique et sans associé, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange, et Il est Omnipotent » sincèrement, de toute son âme, son cœur authentifiant sa parole, sans qu’on ne fende mes portes du ciel afin qu’Allâh voit celui qui la prononce. Et il est du droit du serviteur qu’Allâh a vu, que sa demande soit exaucée. »

16 – Allah approuve celui qui prononce cette parole : An Nasâ’î, At Tirmidhî et Ibn Hibbân rapportent selon Abû Hurayrah et Abû Sa’îd que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Lorsque le serviteur dit : « Lâ ilâha illa Llâh wa Allâhu Akbar – Il n’y a de divinité qu’Allah et Allah est Grand », son Seigneur l’approuve et dit : « Il n’y a de dieu que Moi et Je suis Le Plus Grand ». Et lorsqu’il dit : « Lâ ilâha illa Llâh, wahdahu lâ

Sharîkalah – Il n’y a de divinité qu’Allâh, unique et sans associé », Allâh dit : « Il n’y a de dieu que Moi, Je Suis L’Unique, sans associé ». Et lorsqu’il dit : « Lâ ilâha illa Llâh wahdahu lâ sharîkalahu, lahul mulku wa lahul hamdu – Il n’y a de divinité qu’Allâh, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange », Allâh dit :

« Il n’y a de dieu que Moi, à Moi La Royauté et à Moi Les Louanges ». Et lorsque le serviteur dit : « Lâ Ilâha Illa Llâh wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi Llâh – Il n’y a de divinité qu’Allâh et il n’y a de force et de puissance qu’en Allâh », Allâh dit : « Il n’y a de dieu que Moi, et il n y a de force et de puissance si ce n’est Moi. ». »

17 – C’est la meilleure parole que les Prophètes avaient prononcée, comme cela est mentionné dans l’invocation du jour de ‘Arafah.

18 – C’est le meilleur dhikr, comme cela est rapporté dans le hadith de Jâbir qui l’attribue au  Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) : « Le meilleur des dhikr est « Lâ ilâha illa Llâh ». »

Selon Ibn ‘Abbâs, le Prophète a dit : « La parole la plus aimée d’Allâh est « Lâ ilâha illa Llâh ». Sans celle-ci, Allâh n’accepte aucune action. »

19 – C’est la meilleure des actions, et celle qui les multiplie à leur maximum. Elle égale l’affranchissement d’esclaves et c’est une protection contre Satan.

Selon Abû Hurayrah, le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Celui qui dit : « Lâ ilâha illa Llâhu, wahdahu lâ sharîkalahu, lahul Mulku wa lahul hamdu, wa Huwa ‘alâ kulli shay°in qâdîr – Il n’y a de divinité qu’Allâh, L’Unique et sans associé, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange, et Il est Omnipotent » 100 fois, cela lui est compté comme l’affranchissement de 10 esclaves ; on lui inscrit en outre cent bonnes actions et on lui efface 100 péchés. Cela lui est aussi une protection contre le diable durant toute cette journée jusqu’au soir. Et personne n’a fait meilleur que lui sauf celui qui en fait plus. » [Al Bukhari – Muslim].

Selon Ayyûb Al Ansârî, Le Prophète a dit : « Celui qui prononce 10 fois (cette parole) a la même récompense que celui qui affranchit quatre esclaves des Fils d’Ismâ’îl. » [Al Bukhari – Muslim].

At Tirmidhî rapporte selon Ibn ‘Umar que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Celui qui la prononce (Lâ ilâha illa Llâh) en entrant au marché et ajoute : « Il fait vivre et fait mourir, Il est Vivant et ne meurt jamais, les biens sont dans Sa main et Il est omnipotent », Allâh lui inscrit un million de bonnes actions, Il lui efface un million de péchés, et l’élève d’un million de degrés. » Et dans une autre version : « Et on lui construit une maison au Paradis. »

20 – Parmi ses mérites, elle est une protection contre la solitude de la tombe et contre la frayeur de la Résurrection :

On rapporte dans le Musnad et dans d’autres [recueils] que le Prophète a dit : « Les Partisans du Tawhîd (muwahhidûn) ne seront pas pris dans la solitude dans leurs tombes, ni lorsqu’ils ressusciteront. Ils se lèveront et tapoteront [de leurs mains] pour enlever la terre de leurs têtes tout en s’exclamant : « Louange à Allâh qui a supprimé en nous la tristesse ! ». »

Dans un hadîth considéré comme mursal (dont la chaîne de transmission est altérée), il est dit : « Celui qui dit : « Il n’y a de dieu qu’Allâh, Le Roi, La Vérité Claire », 100 fois par jours, cette parole sera pour lui une protection contre la pauvreté, une agréable compagnie contre la solitude de la tombe, comme elle entraînera la suffisance et lui permettra de frapper à la porte du Paradis. »

21 – Elle sera le dogme des croyants lorsqu’ils se dresseront de leurs tombes : An Nadr Ibn Al ‘Arabî a dit : « Il m’est parvenu que les gens, lorsqu’ils se dresseront de leurs tombes auront pour dogme « Lâ ilâha illa Llâh ». »

At Tabarânî rapporte selon le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) : « Sur le Sirât , le dogme de cette communauté sera : « Lâ ilâha illa Llâh ». »

22 – Parmi ses bienfaits, elle ouvrira à celui qui la prononce les huit portes du Paradis, il y entrera par celle qu’il veut : Certes cela est rapporté par Muslim (selon un hadîth transmis par ‘Umar) concernant celui qui prononce la profession de foi lorsqu’il achève ses ablutions.

Selon ‘Ubâdah Ibn As Sâmit, le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit : « Celui qui atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allâh et que Muhammad est Son serviteur et Envoyé, que ‘Îsâ (Jésus) est le serviteur d’Allâh et Son envoyé – Il envoya Sa Parole à Maryam (Marie), et un souffle émanant de Lui – que le Paradis et l’Enfer sont une vérité, Allâh le fait entrer au Paradis avec ce qu’il possède comme actions, par l’une des huit portes de son choix. »

‘Abd Ur Rahmân Ibn Samra (qu’Allâh soit satisfait de lui) rapporte le hadîth d’une histoire longue et dans laquelle le Prophète a dit : « J’ai vu un homme de ma Communauté, qui, parvenu aux portes du Paradis, vit celles-ci se refermer devant lui. C’est alors que l’attestation « Lâ ilâha illa Llâh – Il n’y a de dieu qu’Allâh » lui est venue et lui a ouvert les portes pour le faire entrer au Paradis. »

23 – Parmi ses bienfaits : si les adeptes de cette parole entrent en Enfer par négligence envers ses droits, ils en sortiront indubitablement :

Le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit selon Anas (qu’Allâh soit satisfait de lui) : « Allâh dit : « Par Ma Puissance et Ma Majesté ! Par Ma Fierté et Ma Grandeur ! Je ferai sortir de l’Enfer quiconque dit « Lâ ilâha illa Llâh. ». ». » [Al Bukhârî – Muslim].

At Tabarânî rapporte selon Anas (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète a dit : « Des adeptes de la parole « Lâ ilâha illa Llâh » entreront en Enfer par leurs péchés. C’est alors que les adeptes d’Al Lât et d’Al Uzza diront : « A quoi vous a servi la parole « Lâ ilâha illa Llâh » ? », ce qui entraînera la colère d’Allâh qui fera sortir ces premiers de l’Enfer et les fera entrer au Paradis. »

Si Celui Qui est en colère se montre bon, qu’en est-il lorsqu’Il est satisfait ? Celui qui considère Allâh Unique – même s’il se montre négligent envers les droits de cette unicité – n’est pas semblable à l’associateur.

Un pieux prédécesseur disait : « Ibrâhîm (que La Paix soit sur lui) disait : « Ô Seigneur ! Ne considère pas équivalent celui qui T’associe à celui qui ne T’associe pas. ». »

Un autre disait quand il invoquait : « Ô Seigneur ! Tu as dit des gens de l’Enfer qu’ils jurent par Allâh de toute la force de leurs serments qu’Allâh ne fera pas ressusciter celui qui meurt. Et nous, nous jurons par Allâh de toute la force de nos serments qu’Allâh fera effectivement ressusciter celui qui meurt. Ô Seigneur ! Ne rassemble pas tous ceux qui jurent dans la même demeure ! »

Abû Sulaymân disait : « S’Il me reproche mon avarice, je Lui réclame Sa largesse, s’Il me reproche mes péchés, je Lui réclame Son pardon, et s’Il me fait entrer en Enfer, j’informe les gens de l’Enfer que je L’aime. »

Un pieux connaisseur d’Allâh (‘Arîf) pleurait toute la nuit et disait : « Si Tu me châties, je demeure à T’aimer et si Tu me fais miséricorde, je demeure à T’aimer. » Les  Connaisseurs (‘Ârifûn) craignent plus le voile  que le châtiment.

Dhu Nnûn a dit : « La peur de l’Enfer devant la peur de la séparation est telle une goutte devant une mer immense. »

L’un d’eux disait : « Ô mon Dieu, Seigneur et Souverain ! Si Tu me châtiais de tout Ton châtiment, me priver de T’avoisiner me serait plus désagréable que Ton châtiment. »

Ô Mes frères ! Concentrez à présent vos efforts dans la réalisation du tawhîd (l’Unicité Pure), car on ne saurait être sauvé du châtiment Divin sans celle-ci. Il n’y a pas meilleure parole que les gens aient prononcée : « LÂ ILÂHA ILLA LLÂH »

Source : Tahqîq Kalimat al Ihlâs Par l’imâm ‘Abd ar-Rahmân Ibn Ahmed Ibn Rajab Al-Hanbal

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Les hommes justes parmi les intellectuels non-musulmans sont les premiers à reconnaître qu’à travers leur histoire, les musulmans ont montré une tolérance inégalable à l’égard de ceux qui ne partagent pas leur foi. En effet, il suffit de lire le témoignage de Gustave Le Bon, tiré de son ouvrage « La civilisation des Arabes »[1] : « Nous avons vu par les passages du Coran cités plus haut que Mahomet montre une tolérance excessive et bien rare chez les fondateurs de religion pour les cultes qui avaient précédé le sien, le judaïsme et le christianisme notamment, et nous verrons plus loin à quel point ses prescriptions à cet égard ont été observées par ses successeurs. Cette tolérance a été reconnue par les rares écrivains sceptiques ou croyants, qui ont eu l’occasion d’étudier sérieusement de près l’histoire des Arabes. Les citations suivantes que j’emprunte à plusieurs d’entre eux montreront que l’opinion que nous professons sur ce point ne nous est nullement personnelle :

Les musulmans sont les seuls enthousiastes qui aient uni l’esprit de tolérance avec le zèle du prosélytisme, et qui prenant les armes, pour propager la doctrine de leur prophète, aient permis à ceux qui ne voulaient pas le recevoir de rester attachés aux principes de leur cultes (Robertson, Histoire de Charles-Quint).

Le Coran qui commande de combattre la religion avec l’épée, est tolérant pour les religieux. Il a exempté de l’impôt les patriarches, les moines et les serviteurs. Mahomet défendit spécialement à ses lieutenants de tuer les moines, parce que ce sont des hommes de prière. Quand Omar s’empara de Jérusalem, il ne fit aucun mal aux chrétiens. Quand les croisés se rendirent maîtres de la ville sainte, ils massacrèrent sans pitié les musulmans et brûlèrent les juifs. (Michaud, Histoire des croisades).

Il est triste pour les nations chrétiennes que la tolérance religieuse, qui est la grande loi de charité de peuple à peuple, leur ait été enseignée par les musulmans. C’est un acte de religion que de respecter la croyance d’autrui et de ne pas employer la violence pour imposer une croyance. (L’abbé Michou, Voyage religieux en Orient) ».

De son côté Marcel Boisard dit : « dans son sens le plus moderne, la tolérance correspond à une disposition d’esprit ou à une règle de conduite consistant à s’interdire tout moyen coercitif à l’égard de ceux qui ne partagent pas des convictions identiques. Elle n’est pas indifférence, dans la mesure où elle n’implique pas une abstention de manifester des idées ou de les défendre sans violence. Elle exprime, aussi, le respect d’une idée que l’on réprouve, en la considérant cependant comme une contribution à la vérité totale. Dans ce sens, force est de reconnaître que l’Islam a été tolérant sur le plan religieux, et même davantage, puisqu’il respecte et protège les adeptes des révélations divines antérieures » [2]

Les fondements idéologiques de la tolérance en islam

L’esprit de respect et de tolérance vivement affirmé chez les musulmans plonge ses racines dans la religion musulmane qui démontre que :

– Le musulman doit reconnaître et respecter la dignité de l’être humain quelque soit sa religion, sa culture, son ethnie ou sa couleur, conformément au verset : « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam »[3]. Faire preuve de respect et de tolérance envers tout être humain n’est qu’une conséquence de la reconnaissance de la dignité humaine établie par Dieu.

– Dieu ordonne et aime l’équité et les équitables, qu’Il appelle aux nobles caractères dans la façon de se comporter avec l’autre, d’une façon absolue, en dépit des différences de chacun et qu’Il réprouve l’injustice, et punit les injustes quelque soit l’origine ou l’appartenance de celui qui a subi l’injustice. Dieu dit : « Dis : « Mon Seigneur a commandé l’équité »[4], « Certes, Allah commande l’équité et la bienfaisance »[5], « Que l’aversion que vous ressentez pour certaines personnes ne vous incite pas à commettre des injustices ! Soyez équitables ; cela est plus proche de la piété »[6].

La diversité des religions, ethnies et pensées correspond à la volonté divine, qui ne peut être dépourvue de Sagesse. Dieu dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus »[7], « Et si ton Seigneur l’avait voulu, Il n’aurait fait des hommes qu’une seule communauté (de même confession). Or, ils ne cessent d’êtres différents, à l’exception de ceux auxquels ton Seigneur a accordé sa miséricorde. Et c’est bien pour être si différents qu’Il les a créés »[8], « Et si ton Seigneur l’avait voulu, tous les hommes peuplant la terre auraient, sans exception, embrassé Sa foi. Est-ce à toi de contraindre les hommes à devenir croyants ? »[9]. Finalement, cette diversité n’est autre que le résultat du « libre choix » que Dieu a accordé aux hommes : « Croira qui voudra et niera qui voudra »[10]. Ainsi, réprouver la diversité revient, à remettre en cause la Volonté et la Sagesse de Dieu.

Les degrés de tolérance

Dans son excellent ouvrage « Les non musulmans dans la société musulmane »[11], son éminence cheikh Youssef al-Qaradawi dit que la tolérance religieuse et intellectuelle varie selon divers degrés :

– Le degré le plus bas consiste à laisser à celui qui ne partage pas ta foi ou ta pensée, jouir de sa liberté religieuse et sa liberté de conscience, sans le contraindre à adopter ni ta religion ni ta pensée en exerçant sur lui des pressions d’ordre physique ou psychologique. Par contre, tu ne lui permets pas de pratiquer les rites cultuels et ce qu’il considère comme étant impératif dans sa religion.

– Le degré intermédiaire consiste à accorder à autrui la liberté religieuse sans le contraindre à renoncer à une pratique qu’il considère obligatoire, ni à faire une chose qu’il considère illicite. Ainsi, si le juif croit qu’il est interdit de travailler le jour du « sabbat », il n’est pas permis de le charger d’un travail ce jour-là, car il ne pourra le faire sans avoir le sentiment de commettre un interdit. De même, si le chrétien considère obligatoire de se rendre à l’église le dimanche, il n’est pas permis de l’en empêcher ce jour-là.

– Le degré le plus haut consiste à ne pas imposer à autrui de restrictions dans ce qu’il considère permis dans sa religion, quand bien même ceci est considéré comme illicite dans ta religion. Telle fut l’attitude des musulmans vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas leur religion, atteignant ainsi le plus haut degré du respect et de la tolérance.

Marcel Boisard dit : «  Les membres  d’un groupe minoritaire sont soumis à leurs lois propres et ne sont pas tenus, hormis certaines dispositions protégeant la sécurité publique, d’observer la règle islamique au même titre que les musulmans. La tolérance est, alors, acceptation. Elle devait permettre l’établissement d’un système garantissant la personne et les biens des éléments minoritaires dans la société, en assurant le respect de leur religion, de leurs mœurs et de leurs institutions » [12]

Moncef ZENATI


[1] – « La civilisation des Arabes » de Gustave Le Bon p 472 (en marge de la page 85)
[2] – Marcel A. Boisard, l’Humanisme de l’Islam, p 197
[3] – Coran s 17 v 70
[4] – Coran s 7 v 29
[5] – Coran s 16 v 90
[6] – Coran s 5 v 8
[7] – Coran s 49 v 13
[8] – Coran s 11 v 118-119
[9] – Coran s 10 v 99
[10] – Coran s 18 v 29
[11] – « ghayroul-mouslimin fil-moudjatam’il-islami » de Dr. Youssef al-Qaradawi p 45-46
[12] – Marcel A. Boisard, l’Humanisme de l’Islam, p 178

Cinq cents années d’adoration
(Rapporté par al-Bayhaqi)

Il y a bien longtemps, vivait un homme qui avait trouvé refuge sur le sommet d’une montagne. Notre homme n’était plus tout jeune. C’était un temps où la vie était bien plus longue qu’aujourd’hui et notre homme, lui, avait cinq cents ans ! Sa vie durant il avait été un adorateur sincère et fervent, là, au sommet de cette montagne cernée par l’océan à perte de vue.

Dieu lui avait juste accordé un courant d’eau douce qui arrivait jusqu’au pied de la montagne, ce qui permettait à notre homme de s’abreuver, et il aimait s’en servir aussi pour se purifier et faire ses ablutions.

Dieu avait aussi fait pousser un grenadier duquel poussait chaque nuit une grenade afin que l’homme puisse s’en nourrir le lendemain. Ainsi, chaque jour, notre homme descendait au pied de la montagne. Il faisait ses ablutions puis allait cueillir la grenade dont il faisait son repas.

L’homme était comblé des bienfaits de Dieu et personne ne connaissait mieux que lui la sérénité du cœur. Oui, il était heureux, mais il sentait ses forces lui échapper un peu plus chaque jour. Il se dit que sa fin était bientôt proche. Alors il demanda à Dieu :

– Seigneur, quand Tu décideras de mettre fin à ma vie ici-bas, je T’en supplie, reprends mon âme alors que je suis prosterné devant Toi. Et ne laisse rien ni quiconque me détourner de cet objectif !

Certes notre homme aimait beaucoup la prière et ses prosternations étaient nombreuses. C’est ainsi qu’un jour, l’ange Jibril (Gabriel) descendit sur terre pour venir à la rencontre de l’homme. Il le trouva en état de prière. Jibril lui dit alors :

– Il est temps pour toi de rencontrer ton Seigneur.

Et il se saisit de l’âme de l’homme qu’il fit monter dans les cieux et déposa au creux de la Main de Dieu.

Dieu ordonna alors à Ses anges :

– Faites entrer Mon serviteur au Paradis par Ma miséricorde !

Mais l’homme osa contredire Dieu :

– Non, Seigneur, je n’entre au Paradis que par mes seuls actes.

Mais Dieu répéta :

Faites entrer Mon serviteur au Paradis par Ma miséricorde!

Là encore, l’homme s’obstina, et malgré son respect et son amour de Dieu, il objecta encore :

– Non, Seigneur, c’est grâce à mes actes que j’entre au Paradis.

Dieu, par miséricorde, ignora une troisième fois la remarque de l’homme et dit :

– Faites entrer Mon serviteur au Paradis par Ma miséricorde !

Mais l’homme ne voulait pas comprendre :

– Ce sont mes actes qui me font entrer au Paradis, insista-t-il.

Alors Dieu décida de Se prêter au jeu de Son adorateur et accepta de ne juger l’homme que sur ses seuls actes. Il ordonna donc au anges de faire venir la Balance et dit :

Prenez les cinq cents années d’adoration de Mon serviteur et comparez-les à tous les bienfaits dont Je l’ai gratifié sa vie durant.

Les anges s’exécutèrent et l’homme vit alors que ses cinq cents années d’adoration ne valaient même pas la vue qu’Allah lui avait accordée. Que dire alors des autres facultés et innombrables bienfaits dont il avait profité chaque jour de sa longue vie!

Alors Dieu ordonna aux anges de le jeter dans les flammes de l’Enfer. Paniqué, l’homme se mit à crier :

– Seigneur, pardonne-moi ! Je me suis fourvoyé. Je t’en supplie, fais-moi entrer au Paradis par Ta seule miséricorde !

Dieu le Miséricordieux lui demanda alors :

  • Dis-moi, Mon serviteur, qui donc ta créé alors que tu n’étais rien ?
  • C’est Toi, Seigneur !
  • Penses-tu avoir été créé grâce aux actes de bien que tu étais prédisposé à accomplir ou grâce à Ma miséricorde?

L’homme, en larmes, répondit :

– Seigneur, je le sais désormais, je n’ai été créé que grâce à Ta miséricorde.

Dieu continua :

  • Dis-moi encore, qui t’a donné la force et le pouvoir de M’adorer pendant cinq cents années ?
  • C’est Toi, Seigneur. C’est Toi Seul.
  • Et qui donc t’a installé sur cette montagne cernée par l’océan ? Qui a acheminé jusqu’à toi un courant d’eau douce en plein milieu d’un eau salée ? Qui faisait pousser chaque nuit une grenade pour que tu puisses te nourrir, alors qu’elle ne pousse normalement qu’une fois par an ? Et qui t’a enfin permis de mourir en prière, le front au sol ?

L’homme, dans un murmure de regret, répondit :

  • C’est Toi, Seigneur. Toi Seul…

Dieu alors dit :

  • Oui, c’est Moi. Et Je ne l’ai fait que par miséricorde. Car, oui, cela n’est dû qu’à Ma seule miséricorde ! Et certes, c’est par miséricorde que Je te fais entrer dans Mon Paradis car quel excellent adorateur as-tu été, Mon serviteur !

Et c’est ainsi que notre homme entra au Paradis… Grâce à l’infinie miséricorde de son Seigneur…

Extrait de «La science des priorités» – Disponible à l’achat sur ce lien : http://havredesavoir-shop.fr/personnages-celebres/333-30-histoires-de-la-tradition-musulmane-sans-illustration-siham-andaluci.html


Lisez, méditez et partagez autour de vous !

Parmi les actes d’adoration en islam, certains sont externes, d’autres sont internes. Certains sont relatifs aux actions des sens, d’autres relèvent des actions du cœur. Malheureusement, la plupart des gens ne se préoccupent que des actes d’adoration externes. Dans la plupart des cas, ils négligent les actes d’adoration internes qui sont, en réalité, l’essence même de la religion et la quintessence de l’islam.

Les gens se préoccupent uniquement de la Prière, du jeûne et des actes d’adoration externes, alors que tous ces actes ne sauraient être acceptés par Dieu que s’ils sont accompagnés d’un acte d’adoration interne qui est la sincérité : « Et ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Dieu, en toute sincérité, en Lui vouant un culte exclusif » (Sourate 98, Verset 5), « Les actes ne valent que selon les intentions qui les animent » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim).

Nous avons précédemment parlé de l’un des actes d’adoration interne, à savoir, le scrupule (al-wara’). Aujourd’hui, nous abordons un autre acte d’adoration interne qui est le renoncement (az-zouhd).

Le scrupule c’est éviter les interdits et les choses douteuses. Quant au renoncement, en général, c’est éviter  l’excédent des choses licites.

Le renoncement du cœur

Le renoncement le plus important est celui du cœur. En effet, l’être peut être privé des richesses de ce monde et de ses passions ; privé de ce dont jouit beaucoup de gens ; privé d’argent, d’enfants, de prestige, de pouvoir, mais en dépit de cette privation, il n’est pas du nombre des ascètes, car il vit avec ce bas-monde et ses désirs ; souhaite posséder les richesses de ce bas-monde pour jouir comme jouissent les esclaves de la vie éphémère. Beaucoup de gens sont du nombre de ceux qui appartiennent à ce bas-monde même s’ils n’en possèdent rien. Le Prophète (saws) dit : « Les biens de ce monde appartiennent à l’un de ces quatre individus :

  • Quelqu’un à qui Dieu a octroyé une fortune et une science. Il craint ainsi Dieu dans la façon de la dépenser. Il en donne à ses proches et il sait que Dieu a une part dans cette fortune. Cet homme occupe la position la plus enviable.
  • Quelqu’un à qui Dieu a octroyé une science sans lui donner de fortune. Or, son intention est sincère quand il dit : « Si j’avais de l’argent, je le dépenserais à la manière d’untel (celui dont on vient de parler) ». Il est alors jugé selon son intention, lui et le précédent sont égaux dans le salaire.
  • Quelqu’un à qui Dieu a octroyé une fortune sans lui donner de science. Le voilà dépensant son argent à tort et à travers, sans craindre son Seigneur dans ses dépenses et sans rien donner à ses parents. Il ne reconnaît non plus à Dieu aucun droit dans sa fortune (c’est-à-dire pour les pauvres). Celui-là occupe la position la plus mauvaise.
  • Quelqu’un à qui Dieu n’a donné ni fortune ni science. Il ne fait que dire : « Si j’avais la richesse d’untel (le précédent), je la dépenserais à sa manière ». Il est alors jugé sur son intention et sa rétribution est la même que celui du précédent » (rapporté par at-Tirmidhi).

Ainsi, le véritable renoncement (zoud) est celui du cœur.

Exemples de prophètes ascètes
  • David et Salomon, que la Paix de Dieu soit sur eux

Dieu a donné la royauté à David. Il a octroyé à son fils Salomon un royaume que nul n’a et ne pourrait jamais posséder. Il lui assujetti « le vent qui, par son ordre, soufflait modérément partout où il voulait. De même que les diables, bâtisseurs et plongeurs de toutes sortes. » (Sourate 38, Versets 36 – 37). Malgré cela, Salomon était ascète car ce bas-monde ne l’a pas détourné de l’au-delà. La royauté ne l’a pas détourné de Dieu. Il côtoyait les pauvres et les indigents et disait : « un pauvre qui côtoie un pauvre ».

Un jour, lorsque son armée composée d’hommes, de djinns et d’oiseaux défila, un paysan dit : « Que le royaume que l’on-t-a donné est immense, ô fils de David ! Dieu t’a octroyé un immense royaume ». Lorsque cette parole parvint à Salomon, il dit : « Par Dieu, une glorification inscrite dans le registre des actions du croyant est meilleure que ce qu’a reçu le fils de David ! La glorification dans le registre du croyant est éternelle, et ce qu’a reçu le fils de David est éphémère ».

Ainsi, la royauté n’a pas empêché Salomon d’être ascète. Il disait dans ses invocations : « Permets-moi Seigneur, de rendre grâce pour le bienfait dont Tu m’as comblé ainsi que mes père et mère, et que je fasse une bonne œuvre que tu agrées et fais-moi entrer, par Ta miséricorde, parmi Tes serviteurs vertueux » (Sourate 27, Versets 19).

David et Salomon étaient des rois. Pourtant, étant prophètes, ils étaient des ascètes.

  • Joseph, que la Paix de Dieu soit sur lui

Dieu a donné à Joseph le pouvoir et la richesse. Joseph devint le ministre d’Egypte qui contrôlait les finances et l’agriculture du pays. Malgré cela, il était ascète. On rapporte que lorsqu’il mangeait, il ne mangeait pas jusqu’à satiété ! Lorsqu’on lui posa la question : « Pourquoi ne manges-tu pas jusqu’à satiété alors que tu contrôles les richesses de la terre ? » Il dit : « Je crains qu’en étant rassasié, je puisse oublier la faim des pauvres ! »

Exemples de compagnons ascètes
  • Abou Bakr, ‘Othman ibn ‘Affan, ‘Abd ar-Rahman ibn ‘Awaf, az-Zoubeïr ibn al-‘Awwam et autres

Il y avait parmi les compagnons des hommes très riches tels qu’Abou Bakr, ‘Othman ibn ‘Affan, ‘Abd ar-Rahman ibn ‘Waf, az-Zoubeïr ibn al-‘Awwam et d’autres, que Dieu les agrées tous. Pourtant, ils faisaient partie des plus ascètes, car ils ont acquis ces biens d’une voie licite et les ont dépensés dans le sentier de Dieu. ‘Othman ibn ‘Affan ainsi que ‘Abd ar-rahman ibn ‘Awf ont équipé l’armée pour la bataille de Tabouk. ‘Omar a fait don de la moitié de ce qu’il possédait. Abou Bakr vint avec la totalité de ses biens. Le Prophète (saws) lui dit : « Qu’as-tu laissé à ta famille, ô Abou Bakr ? » Il dit : « Je leur ai laissé Dieu et Son Messager ! »

Le véritable ascétisme (zouhd)

Le véritable ascétisme (zouhd), c’est de posséder ce bas-monde et ne pas se laisser posséder par ce bas-monde ; de contrôler le bas-monde et ne pas se laisser contrôler par le bas-monde ; de faire en sorte que le bas-monde soit entre tes mains et n’habite pas ton cœur.

L’islam n’a pas établi le monachisme. L’homme pur ou idéal en islam n’est pas celui qui se coupe de ce monde dans les monastères, se privant des bonnes choses, s’interdisant le mariage, la bonne nourriture et les beaux vêtements.

En islam, jouir des bonnes choses de la vie ne contredit pas la vie d’ascète. Au contraire, l’islam a permis d’exploiter ce bas-monde et de jouir de ses bienfaits : « Dis : « Qui a interdit la parure de Dieu qu’Il a produite pour Ses serviteurs, ainsi que les bonnes nourritures ? » » (Sourate 7, Verset 32), « Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de salat portez vos habits. Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès » (Sourate 7, Verset 31)

Mais en permettant les belles choses de ce bas-monde, l’islam n’accepte pas d’en faire une fin. L’islam n’accepte pas que ce bas-monde soit la raison de vivre, ou l’objectif pour lequel les êtres humains ont été créés. L’islam n’accepte pas que ce monde éphémère soit la préoccupation principale des gens. L’islam veut que leur préoccupation principale soit l’au-delà. L’au-delà doit être le but pour lequel ils œuvrent ; la destination finale pour laquelle ils vivent. Ils doivent faire de ce bas-monde un champ de culture pour l’au-delà. Ils sèment ici, pour récolter là-bas. Le bas-monde est une demeure d’action tandis que l’au-delà est une demeure de rétribution. Aujourd’hui, c’est l’action sans jugement. Demain, sera le jugement sans action.

L’essentiel est donc la volonté : où est orientée ta volonté ?

En fonction de cette volonté, le Coran a divisé les gens en deux catégories : une catégorie qui veut ce bas-monde ; qui veut la vie présente, et une catégorie qui veut l’au-delà.

  • Premièrement : ceux qui veulent le bas-monde

Dieu dit : « Quiconque désire la vie immédiate, Nous nous hâtons de donner ce que Nous voulons, à qui Nous voulons » (Sourate 17, Verset18). Celui qui veut la vie immédiate, c’est-à-dire, ce bas-monde ; celui qui la préfère à l’au-delà et en fait sa plus grande préoccupation et son but suprême, il n’en prendra pas ce qu’il veut, mais « Nous nous hâtons de donner ce que Nous voulons, à qui Nous voulons ». Voilà ce que l’homme aura : ce que Dieu veut à qui Il veut. « Puis, Nous lui assignons l’Enfer où il brûlera méprisé et repoussé » (Sourate 17, Verset 18). Dieu dit dans une autre sourate : « Ceux qui veulent la vie présente avec sa parure, Nous les rétribuerons exactement selon leurs actions sur terre, sans que rien leur en soit diminué. Ceux-là qui n’ont rien dans l’au-delà que le Feu. Ce qu’ils auront fait ici-bas sera un échec, et sera vain ce qu’ils auront œuvré » (Sourate 11, Verset 15 – 16). Ceux-là sont les gens qui appartiennent à ce bas-monde, qui ne pensent pas à l’au-delà et ne croient pas en l’au-delà : « Ceux qui n’espèrent pas Notre rencontre, qui sont satisfaits de la vie présente et s’y sentent en sécurité, et ceux qui sont inattentifs à Nos signes, leur refuge sera le Feu, pour ce qu’ils acquéraient » (Sourate 10, Versets 7 – 8).

D’autres ont foi en l’au-delà, mais cette foi est faible ; une foi qui se meurt. Ils n’ont pas atteint le degré de certitude vis-à-vis de l’au-delà comme dans le cas de ceux que Dieu a décrit : « qui croient fermement à la vie future » (Sourate 2, Versets 4) ; une certitude constamment présente. Ils vivent dans le souvenir permanent de l’au-delà. Ceux-là appartiennent véritablement à l’au-delà.

Quant aux autres, ils ont foi en l’au-delà, mais vivent dans cette vie comme s’ils étaient éternels ; dans l’oubli de la mort ; dans l’oubli de la tombe ; dans l’oubli de ce qu’il y a après la mort ; dans l’oubli de la résurrection, du jugement, de la balance, du pont, du Paradis et de l’Enfer.

  • Deuxièmement : Ceux qui croient fermement et avec certitude en l’au-delà

Cette foi en l’en-delà a un impact sur le comportement de l’individu. C’est la foi de celui qui vit dans  le souvenir permanent de l’au-delà, dans tout ce qu’il dit, ouvertement ou secrètement ; dans chaque pas qu’il fait ; dans toute action qu’il accomplie, seul ou accompagné, chez lui, dans la rue, à l’école, à l’université ou dans son lieu de travail.

De quelle catégorie es-tu ? De ceux qui veulent la vie présente ou de ceux qui veulent l’au-delà ? Dieu dit : « Ecarte-toi donc de celui qui détourne le dos à Notre rappel et qui ne désire que la vie présente. Voici toute la portée de leur savoir » (Sourate 53, Versets 29 – 30)

Le véritable ascétisme consiste donc à préférer l’au-delà à la vie présente. C’est ce que déclare clairement le Coran : « Quant à celui qui aura dépassé les limites et aura préféré la vie présente, alors, l’Enfer sera son refuge. Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion, le Paradis sera alors son refuge » (Sourate 79, Versets 37 – 41), « Et ceux qui recherchent l’au-delà et fournissent les efforts qui y mènent, tout en étant croyant … alors l’effort de ceux-là sera reconnu » (Sourate 17, Verset 19).

Le problème de la civilisation moderne

Le problème du monde actuel ; le problème de la civilisation moderne, c’est qu’elle ne connaît que ce bas-monde ; elle ne connait que cette demeure. C’est pour ce bas-monde que les gens se querellent et s’entretuent. C’est pour cette vie éphémère que le sang coule ; c’est pour cette vie qu’on porte atteinte aux biens, aux vies et à tout interdit. C’est pour cette vie que le frère trahit son propre frère, que le fils manque de respect à son père, que les proches se déchirent.

Le problème de la civilisation d’aujourd’hui est son matérialisme ; une civilisation matérialiste dans laquelle il n’y a aucune place pour l’au-delà.

Il est malheureux de voir les musulmans touchés par ce matérialisme. Désormais, leur seule préoccupation est la vie présente et les richesses qu’ils peuvent y amasser. Ils se sont lancés dans une compétition acharnée dépassant toutes les limites établies par Dieu, sans se préoccuper du licite ou de l’illicite.

Ces gens oublient que cette vie, comme la décrit le Prophète (saws) : « Ne vaut pas auprès de Dieu l’aile d’un moustique » (rapporté par at-Tirmidhi). Toute la terre avec ses richesses, son argent, son or, son pétrole, tout l’univers ne vaut pas auprès de Dieu une aile d’un moustique. Quelle que soit ta richesse, quelle part de cette aile auras-tu ?

On demanda à ‘Ali ibn Abi Talib (rad) de décrire ce bas-monde, il dit : « Quelle demeure vais-je te décrire : son début est des pleurs, son milieu est souffrance et son terme est finitude. Ses choses licites sont soumises au jugement, les choses illicites au châtiment et les choses douteuses au blâme ».

  • Son début est des pleurs : le nouveau-né accueille cette vie par des pleurs, ce qui présage qu’il s’agit d’une vie pleine de difficulté et de peine « Nous avons, certes, créé l’homme pour une vie de lutte» (Sourate 90, Verset 4). Un sage a dit : « A ta naissance, tu pleurais alors que les gens riaient autour de toi (de joie). Œuvre donc dans ta vie, pour qu’à ta mort, les gens pleurent autour de toi, alors que toi,  tu ries de joie ».
  • Son milieu est souffrance : La vie dans ce bas-monde n’est que souffrance. On demanda à un vertueux : « qu’est-ce qui t’a fait renoncer à ce bas-monde ? » Il dit : « le manque de loyauté de sa part, l’abondance de sa cruauté et la bassesse de ses associés ». Ceux qui convoitent ce bas-monde sont tes associés, ils peuvent te piétiner sans remords pour leur intérêt.
  • Son terme est finitude : « Vis le temps que tu veux, tu finiras par mourir, et aime ce que tu veux, tu finiras par le quitter » (rapporté par al-Hakim), construis ce que tu veux, il est voué à devenir des ruines … Les gens donnent à cette vie plus d’importance qu’elle en a en réalité. Ce n’est qu’un ensemble de jours bien déterminés, un nombre de soupirs fixés, puis tu la quittes sans retour. Ce bas-monde n’est pas ton véritable chez toi. Tu n’es ici qu’un invité et l’invité finit par partir quelle que soit la durée de son séjour ; il finira par rentrer chez lui. Notre réelle demeure est dans l’au-delà.
  • Ses choses licites sont soumises au jugement, les choses illicites au châtiment et les choses douteuses au blâme : Mêmes les choses licites dans ce bas-monde t’exposent au jugement et à rendre des comptes : la manière dont tu les as acquises et dans quoi tu les as dépensées. Le jugement de celui qui ne possède que peu de chose sera court. Celui dont les richesses sont abondantes verra son jugement prolongé. Chacun sera jugé en fonction de ce que Dieu lui octroyé.

Ainsi, le musulman doit vivre dans ce-bas monde. S’il jouit des biens de ce bas-monde, c’est avec un cœur attaché à l’au-delà comme fut le cas des compagnons, ils vivaient dans ce bas-monde avec le cœur des gens appartenant à l’au-delà. Ils marchaient sur terre, mais leurs yeux fixaient le ciel, côtoyaient les créatures avec une âme fortement liée au Créateur.

Les degrés du renoncement (zouhd)

L’imam Ahmed considère que le renoncement a trois niveaux :

  • Le renoncement (zouhd) à l’illicite ; qui est le renoncement du commun des musulmans.
  • Le renoncement au surplus du licite ; qui est le renoncement de l’élite.
  • Le renoncement à tout ce qui détourne de Dieu ; qui est le renoncement des ascètes connaisseurs de Dieu.

Ce qui est attendu de la masse des musulmans, c’est tout d’abord le premier niveau : le renoncement à l’illicite. Puis, selon le cheminement spirituel de chacun, il s’élèvera dans les niveaux du renoncement jusqu’à atteindre le niveau des ascètes connaisseurs de Dieu.

Les conséquences de l’amour de ce bas-monde

Aimer ce bas-monde et le préférer à l’au-delà a poussé les gens à transgresser tous les interdits et à piétiner tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin. La notion de « valeur » n’a plus de sens ; le licite et l’illicite ne sont plus. Lorsque les gens se mettent à préférer la vie présente et à s’attacher à ses jouissances, ils seront dominés par leurs bas instincts. Le fort méprisera le plus faible ; le riche dominera le pauvre ; l’injustice se répandra. L’injustice et la tyrannie ne gêneront plus car les intérêts priment sur les principes moraux. Les pieux-prédécesseurs disaient : « l’amour du bas-monde est la tête de tout mal, et l’amour de l’au-delà est la tête de toute vertu ».

Les conséquences de l’amour de l’au-delà

Lorsque les cœurs sont habités par l’amour de l’au-delà et par le fait de préférer l’au-delà à la vie présente, les gens relativisent toute chose. L’amour de l’au-delà engendre l’amour du prochain, la générosité, l’altruisme et la justice.

Le problème de beaucoup de gens aujourd’hui est qu’ils sont dominés par ce bas-monde. D’ailleurs, le Prophète (saws) nous a indiqué que la pire des choses qui pouvait toucher la communauté musulmane, qui affaiblira sa volonté et sa force, et l’affaiblira face aux autres nations, est l’amour de ce bas-monde et la répréhension de la mort. Il dit : « Dieu enlèvera du cœur de votre ennemi la peur de vous, et projettera dans vos cœurs l’atonie (wahan) » Ils dirent : « Et qu’est-ce l’atonie, ô Messager de Dieu ? » Il dit : « L’amour de ce bas-monde et la répréhension de la mort » (rapporta par Ibn ‘Asakir).

Les musulmans doivent renoncer, par leur cœur, à ce bas-monde, tel un divorce sans révocation. ‘Ali ibn Abi Talib (rad) dit : « Ô bas monde ! Je prononce à ton encontre un triple divorce sans révocation : Ta durée de vie est courte ; ta vie est méprisable ; tes provisions sont peu. Ah que les provisions sont peu ; que le voyage est long ; et que le chemin est angoissant ! »

Moncef Zenati