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Histoire de Rabi’a al Adawiyya

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La place Rabi’a al Adawiyya au Caire où se trouve la mosquée qui porte le même nom, fut témoin des horribles massacres commis par l’armée criminelle égyptienne. Mais avant ces massacres ignobles, il y a eu le mois de Ramadan où les égyptiens s’étaient rassemblés afin de manifester contre le coup d’état du 3 juillet 2013. Durant plus d’un mois des égyptiens se sont réunis sur cette place et ont montré au monde que l’amour était plus fort que la tyrannie. Que la patience et la piété vaincront la dictature. Car Allah soutient la Verité.

Nous vous proposons aujourd’hui l’histoire de cette noble femme pour comprendre toute la symbolique d’amour qui règne autour de cette place et du combat que mènent les égyptiens depuis de trop nombreuses semaines.

Rabi’a al Adawiyya serait née en l’an 95 de l’Hégire. Quatrième fille d’une famille très pauvre, elle se serait très tôt retrouvée orpheline. Vendue comme esclave, elle fut remise en liberté, rapporte la tradition, par son maître qui la découvrit un jour absorbée dans la prière et enveloppée de lumière.

Puis un jour, Rabi’a se serait retirée dans le désert, puis à Basra (dans l’actuel Irak). Là, un petit cercle de disciples commence à se former autour d’elle, recueillant ses enseignements et ses conseils. Peu à peu, la renommée de Rabi’a s’étend et les plus grands savants et politiques de son temps s’honorent de lui rendre visite dans sa modeste habitation.

Sa vie d’extrême ascétisme et de réclusion attire le respect de tous. Son enseignement suscite étonnement et admiration. L’amour et la communion avec la Divinité en constituent les thèmes centraux. Bien avant Hallaj et les grand soufis, Rabi’a est ainsi l’une des premières à dépasser la démarche ascétique traditionnelle pour appeler à l’union parfaite avec Dieu et la célébrer dans des poèmes d’une brûlante ferveur :

« Je T’aime de deux amours: l’un, tout entier d’aimer,
L’autre par ce que tu es digne d’être aimé.

Le premier, c’est le souci de me souvenir de Toi,
De me dépouiller de tout ce qui est autre que Toi.

Le second, c’est l’enlèvement de tes voiles,
Afin que je Te voie.

De l’un ni de l’autre, je ne veux être louée,
Mais pour l’un et pour l’autre, louange à Toi! »

 

« Ô ma joie, mon désir, ô mon appui,
Mon compagnon, ma provision, ô mon but,

Tu es l’esprit du cœur, Tu es mon espoir,
Tu es mon confident, mon désir de Toi est mon viatique.

Sans Toi, ô ma vie, ô ma confiance,
Je ne serais jamais lancée dans l’immensité du pays.

Combien de grâce s’est montrée,
Combien de dons et de faveurs Tu as pour moi!

Désormais ton amour est mon but et mon délice
Et la splendeur de l’œil de mon cœur assoiffé.

Tant que je vivrai, je ne m’éloignerai pas de Toi.
Tu es le seul maître de l’obscurité de mon cœur.

Si Tu trouves satisfaction en moi,
Alors, ô désir du cœur, ma joie débordera! »

Rabi’a fut la figure qui illustre par excellence la sensibilité de l’amour spirituel féminin. Elle refusa la demande en mariage, faite par de riches et pieuses personnes, et mena une vie de célibat consacrée exclusivement à la dévotion, à la contemplation et au pur Amour de Dieu.

On raconte que lorsqu’elle faisait la prière du soir, et se tenait debout sur le toit de sa maison,
elle disait : « Mon Dieu, les étoiles resplendissent, les yeux dorment, les rois ferment leurs portes, chaque amant se retire avec son aimée. Et me voici : je demeure entre Tes mains. »
Puis elle s’adonnait à la prière jusqu’à l’aube.

Grâce à ses nombreux disciples, son rayonnement spirituel demeure vivace et son expérience personnelle continue de susciter bien des vocations jusqu’à nos jours. Ces disciples ont su transmettre sa doctrine d’Amour que résume cette confidence de Râbi’a : «Mon Dieu, si je t’adore par crainte de ton Enfer, brûle-moi dans ses flammes, et si je t’adore par convoitise de Ton Paradis, prive m’en. Je ne t’adore, Seigneur, que pour Toi. Car Tu mérites l’adoration. Alors ne me refuse pas la contemplation de Ta Face majestueuse.»

Rabi’a mourut à Basra, âgée de près de quatre-vingt dix ans, en l’an 185 de l’Hégire.

Lounès A.

6 Comments

  1. Oulidazouz Yacine Reply

    Bonjour.
    Quand nous apprendrons à faire toute la différence entre la vérité et la réalité.
    Il y aura une civilisation.
    La vérité,est une réalité. La réalité ne porte pas toujours la vérité:

    Subtilité de la vie.

  2. Oulidazouz Reply

    Bonjour
    C’est elle qui était dans la vie.
    Nous , nous sommes en enfer.et nous ne le savons pas.
    Croyant que c’est la vie.
    La vie se perçoit avec les yeux du coeur. Les yeux de la tête,ne voient que mirages.

    • Oulidazouz Reply

      Bonjour Véronique, je trouve vôtre réaction très subtile. C’est beau ! Très beau.
      La subtilité, est une intelligence. de l’ÂME. Vous êtes un personnage…
      merci.

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