Dans le cadre de mes activités au Centre islamique de Genève, j’ai souvent été témoin de drames familiaux dont l’issue pouvait aller jusqu’au divorce, ou également de tensions graves entre des parents et leurs enfants sous un même toit. Le premier conseil que je me suis appliqué à donner à chacun est précisément de mener une réflexion saine sur le sens de la famille.
Si Dieu a conçu la famille ou chacun assume son rôle, c’est afin de L’adorer. Comment donc peut-on supposer qu’une famille puisse prospérer dans l’harmonie et le bonheur, si ses membres délaissent la prière et les commandements divins ?
L’obéissance de nos enfants découle de notre obéissance à Dieu. Autant nous nous conformons à Sa loi et respectons Ses prescriptions, autant nous sommes respectés de ceux dont nous avons la charge. Un sage disait ainsi en substance : «Il m’arrive de désobéir à Dieu, et je le vois aussitôt au comportement rebelle de mon épouse, ou au caractère récalcitrant de ma monture!» En tant que parents, il convient de vivre réellement dans l’adoration de Dieu et le respect de Ses commandements. C’est à ce prix que nos propres enfants auront la conviction que nous sommes crédibles dans notre volonté de les conduire à adorer le Créateur.
J’invite ainsi ceux qui vivent ces troubles familiaux à revenir tout simplement à l’application des préceptes les plus élémentaires, et il m’arrive de leur donner un exemple facile à saisir: «Lorsque vous quitterez cette pièce, vous allez emprunter ce couloir, descendre les escaliers, puis sortir par la porte principale. Rien ne viendra obstruer votre parcours. Mais si vous décidiez, pour gagner selon vous du temps, de sauter par la fenêtre, ou encore de frapper avec votre tête contre le mur pour qu’il se fissure et que vous puissiez ainsi sortir, vous pouvez être sûrs que le mur restera intact, tel qu’il est, et que vos blessures seront profondes, parce que vous vous êtes entêtés dans une mauvaise voie.»
En ce monde et en toute chose, il y a une voie qu’il convient de suivre selon la norme naturelle. Telle est la loi de Dieu : elle nous indique le chemin auquel il convient de se conformer, et si nous le transgressons, c’est nous qui finissons par en subir les néfastes conséquences.
Au sein du couple, l’homme se doit d’être fidèle et de subvenir aux besoins de sa famille. La femme se doit d’être la gardienne du foyer, et de s’interdire, comme cela est demandé à son mari, toute aventure extraconjugale. Telle est la loi de Dieu, et qui enfreint ses règles conduit sa maisonnée à connaître tôt ou tard une profonde fracture.
Les enfants qui n’honorent pas leurs parents s’attirent la colère de Dieu et peuvent s’exposer eux-mêmes à être rejetés plus tard par leurs propres enfants, qui les mépriseront; à moins qu’ils ne se repentent ou que Dieu ait décidé de leur pardonner.
Autre règle éducative : il ne faut se représenter la famille musulmane comme étant patriarcale, avec un père dominateur auquel femme et enfants obéissent sans discernement. Les parents ont pour obligation de faire comprendre à leurs enfants que tous les membres de la maisonnée, adultes et petits, parents et enfants, obéissent à Dieu Seul. S’ils exercent une autorité légitime sur leurs progénitures, il convient cependant de tout ramener à Dieu. A titre d’exemple, les parents qui demandent à leur fille de porter le voile le moment venu, lui rappellent que cette prescription n’est pas la leur, mais celle de Dieu, inscrite dans le Coran et la Sunna. Le père explique ainsi qu’il est lui-même soumis à des contraintes, tout comme la mère, tout comme chaque adorateur de Dieu. C’est avant tout une affaire entre Dieu et chacun d’entre nous. Il nous faut donc, pour assurer leur indépendance d’esprit, ramener nos enfants au rapport direct d’amour, d’obéissance et de confiance qu’ils doivent avoir avec leur Créateur. Car l’homme n’est libre que dans sa soumission à Dieu, et à Dieu Seul.
Extrait de «La famille en Islam, structure et finalité»
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