Connaître le Prophète (SAWS)

La patience du Prophète (saws)

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« Tu es certes d’une moralité éminente »

Sa patience face à la persécution 

Transmettre le message de son Seigneur ne fut pas sans peine. Le Prophète (saws) a dû endurer pour cela les persécutions, l’adversité, l’affamement, le bannissement, la moquerie et l’humiliation. Il endura tout cela avec patience et endurance et il enseigna ceci à ses disciples qui subirent le même sort.

Mounabbit al-Ouzdi dit : «J’ai vu le Prophète (saws) en période de paganisme dire aux gens : « Dites : Il n’est de dieu que Dieu, vous connaîtrez le succès ! ». Des gens lui crachèrent au visage, d’autres lui jetèrent de la terre et d’autres l’insultèrent jusqu’à l’heure du midi. C’est alors qu’une femme vint à lui avec de l’eau. Il se lava le visage et les mains et dit : « Ma fille ne t’inquiète pas pour ton père ! ». C’était sa fille Zeyneb[1]».

Assis à l’ombre de la Kaaba, pendant que le Prophète (saws) priait, les notables de la Mecque envisagèrent de le tuer. ‘Oqba ibn Abi Ma’it se leva et étrangla violemment le Prophète (saws) avec son pagne jusqu’à le faire tomber sur les genoux. Les gens crièrent et pensèrent que Mohammad (saws) était mort.  Abou Bakr, que Dieu l’agrée, arriva et dit : « Tuez-vous un homme juste parce qu’il dit « Mon Seigneur est Dieu » ?! ». Ils laissèrent le Prophète (saws) qui reprit sa Prière.[2]

Un jour les mecquois frappèrent le Prophète (saws) au point qu’il s’évanouît. Abou Bakr arriva en disant: « Tuez-vous un homme juste parce qu’il dit « Mon Seigneur est Dieu » ?! » .Ils dirent : « Qui est cet homme ? ». Ils dirent : « C’est Abou Bakr, le possédé ! ». Ils laissèrent le Prophète (saws) et s’en prirent à Abou Bakr[3].

Sept notables parmi les mecquois se trouvaient dans « al-hijr » pendant que le Prophète (saws) se prosterna longuement. Abou Jahl dit alors : « qui de vous ira prendre les entrailles des bêtes sacrifiées et les mettre sur les épaules de Mohammad (saws) ? ». ‘Oqba ibn Abi Ma’it se proposa. Il prit les entrailles et les posa sur les épaules du prophète (saws) alors que celui-ci était en prosternation. Ibn Mas’oud, que Dieu l’agrée, dit : « J’étais debout mais je ne pouvais rien dire car je n’avais personne pour me protéger ». C’est alors que Fatima arriva et enleva les entrailles de sur le Prophète (saws) qui se leva et continua sa Prière[4].

Lorsqu’Abou Talib, l’oncle protecteur du Prophète (saws), mourut, les préjudices subis par le Prophète (saws) s’intensifièrent. Il décida alors de se rendre à at-Taïf afin de solliciter la protection et le soutien de la tribu de Thaqif. Mais ils l’accueillirent avec des moqueries et des pierres. Les pieds ensanglantés, le Prophète (saws) retourna à la Mecque.

La patience face à la perte des proches

La patience est éprouvée particulièrement lors de la perte des enfants et des proches. Le Prophète (saws) a enduré tout cela avec patience, sans se plaindre et sans angoisse.

Tenant son fils Ibrahim agonisant dans ses bras, le Prophète (saws) versa des larmes et dit : « L’œil pleure et le cœur s’attriste, mais nous ne disons que ce qui plait à notre Seigneur. Par Dieu, Ibrahim nous sommes triste de te quitter »[5].

Lorsque Ibrahim mourut, ‘Abd ar-Rahman ibn ‘Awf vit le Prophète (saws) verser des larmes. ‘Abd ar-Rahman lui dit : « C’est ce dont tu interdis les gens. Si les musulmans te voient pleurer, ils pleureront ! ». Le Prophète (saws) dit : « Il s’agit d’une miséricorde, et celui qui ne fait pas preuve de miséricorde, on ne fera pas preuve de miséricorde à son égard. Ce qui est interdit aux gens, c’est la lamentation »[6].

Après la bataille d’Ouhoud, lorsque le Prophète  (saws) vit le corps de son oncle bien-aimé Hamza, il s’arrêta devant, attristé, et dit : « Je ne subirai jamais un tel malheur. Je n’ai jamais été dans une situation qui m’est aussi détestable que celle-ci ». Mais s’en remettre à Dieu permet de dissiper les épreuves.

Un jour alors qu’il se trouvait avec ses compagnons, l’une de ses filles lui envoya quelqu’un pour lui demander de venir chez elle car l’un de ses enfants était mourant. Le Prophète (saws) lui dit : « retourne chez elle et dit qu’à Dieu appartient ce qu’Il a pris et à Dieu appartient ce qu’Il donne, et toute chose a un délai bien déterminé. Qu’elle patiente et espère la récompense divine ». L’homme revint à nouveau et dit : « elle insiste pour que tu viennes ». Le Prophète (saws) se leva en compagnie de Sa’d ibn ‘Oubada, Mou’adh ibn Jabal, Oubey ibn Ka’b, Zeyd ibn Thabit et d’autres. En arrivant, le Prophète (saws) prit l’enfant dans les bras, le souffle coupé, ses yeux débordèrent de larmes. Sa’d lui dit alors : « Qu’est-ce que c’est que ça ? ». Il dit : « C’est une miséricorde que Dieu met dans les cœurs de Ses serviteurs, et Dieu ne fait miséricorde qu’aux miséricordieux »[7].

La patience face à la maladie, la faim et la pauvreté

Un jour Fatima donna au Prophète (saws) un morceau de pain d’orge. Il dit : « Qu’est-ce que c’est ? ». Elle dit : « Du pain que j’ai fait. Je n’ai pas voulu en manger avant de t’en donner un morceau ». Il dit : « C’est la première chose que je mange depuis trois jours ! »[8].

Un jour le Prophète (saws) avait tellement faim qu’il s’attacha une pierre au ventre[9].

An-No’man ibn Bashir dit : « Ne mangez-vous pas et ne buvez-vous pas ce que vous souhaitez ! J’ai vu votre Prophète (saws) n’arrivant pas à trouver, ne serait-ce que des dattes sèches, pour emplir son ventre »[10]. D’après une autre version, an-No’man ibn Bashir dit : « ‘Omar dit : « J’ai vu le Messager de Dieu (saws) un jour se plier de faim, il ne trouva même pas de dattes sèches pour emplir son ventre » »[11] .

Abou Hourayra, que Dieu l’agrée, dit : « J’entrai un jour chez le Prophète (saws) alors qu’il priait assis. Je lui dis : « Ô Messager de Dieu, je te vois prier debout, qu’as-tu ? ». Il dit : « La faim, Ô Abou Hourayra ! ». Abou Hourayra se mit à pleurer. Le Prophète (saws) lui dit alors : « Ne pleure pas, Abou Hourayra. La dureté du jugement le Jour de la Résurrection ne touchera pas l’affamé s’il patiente dans le bas-monde en espérant la récompense divine »[12].

Abou Bakr, que Dieu l’agrée sortit un jour en plein après-midi (le moment le plus chaud de la journée) pour se rendre à la mosquée. Il entendit ‘Omar, que Dieu l’agrée, lui dire : « Ô Abou Bakr, qu’est-ce qui t’a fait sortir à cette heure ? ». Il dit : « Seule la faim qui m’a touché m’a fait sortir ! ». ‘Omar : « Par Dieu, moi aussi ! ». C’est alors que le Prophète (saws) arriva et leur dit : « Qu’est-ce qui vous a fait sortir à cette heure ? ». Ils dirent : « La faim que nous éprouvons ». Il dit : « Par Celui qui tient mon âme dans Sa main, rien d’autre que la faim ne m’a fait sortir »[13].

Abou Sa’id al-Khoudri, que Dieu l’agrée, entra chez le Prophète (saws) alors que celui-ci était fiévreux, couvert d’une couverture. Il mit la main sur la couverture et dit : « Ta température est très élevée, Ô Messager de Dieu ! ». Il dit : « C’est ainsi que l’épreuve s’endurcit pour nous et que notre récompense est multipliée »[14].

C’est ainsi que la patience du Prophète (saws) a été éprouvée dans toutes les situations qui constituent une épreuve pour la patience. Et à chaque fois, il a enduré ces épreuves avec une belle patience sans aucune plainte ni angoisse. Telles sont les nobles caractères de la prophétie qui sont au plus haut niveau de la perfection humaine.

Moncef Zenati

[1] – Rapporté par at-Tabarani
[2] – Rapporté par Ibn Abi Shayba
[3] – Rapporté par Abou Ya’la et al-Bazzar
[4] – Rapporté par al-Bazzar et at-Tabarani
[5] – Rapporté par Ibn Sa’d
[6] – Rapporté par Ibn Sa’d
[7] – Rapporté par Ahmed, Abou Daoud, at-Tirmidhi, Ibn Majah et Ibn Hibban
[8] – Rapporté par Ahmed et at-Tabarani
[9] – Rapporté par Ibn Abi ad-Dounya
[10] – Rapporté par Mouslim et at-Tirmidhi
[11] – Rapporté par Mouslim
[12] – rapporté par Abou Nou’aïm, al-Khatib et Ibn ‘Asakir
[13] – Rapporté par Ibn Hibban et at-Tabarani
[14] – Rapporté Ibn Majah et Ibn Abi ad-Dounya

2 Comments

  1. ibn Hubert Reply

    Salam aleykoum

    Patience est un mot que beaucoup d’entre nous avons oublié. La Sunna du Prophète sws ne réside pas que les hadiths mais aussi dans son comportement sws.

    Mais à l’inverse il faut également ne pas abuser de la patience d’un frère

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