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L’homme et l’erreur en l’islam

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Selon la tradition islamique, l’homme naît porteur d’une aspiration naturelle vers la transcendance (al-fitra), immaculée de toute souillure et pure de toute erreur.

Contrairement au christianisme, l’islam ne considère pas que l’homme naît en étant responsable de la faute de son père Âdam lorsqu’il mangea le fruit de l’arbre interdit. Cette perspective islamique s’explique par plusieurs éléments:

– Premièrement: Selon l’islam, Âdam s’est repenti de cette erreur et Allâh a accepté son repentir. Il s’est purifié définitivement de sa faute comme cela est indiqué dans le Coran: {Âdam désobéit ainsi à son Seigneur et il s’égara. Son Seigneur l’a ensuite élu, agréé son repentir et l’a guidé(Coran 20; 121-122); {Puis Âdam reçut de son seigneur des paroles, et Allâh agréa son repentir car c’est Lui certes, Le Repentant, Le Miséricordieux} (Coran 2; 37).

– Deuxièmement: La justice d’Allâh ne permet nullement de faire porter la responsabilité d’un péché d’une personne à une autre, même s’il s’agit de son père. Comment l’homme pourrait-il alors porter la responsabilité de l’erreur d’une autre personne qu’il n’a jamais vue et qui n’est ni son père, ni son grand-père? Bien davantage des milliers d’années ̶ dont seul Allâh connaît le nombre exact ̶ les séparent. Allâh Tout-Puissant affirme: {Chacun n’acquiert [le mal] qu’à son détriment: personne ne portera le fardeau d’autrui} (Coran 6; 164); {Toute âme est l’otage de ce qu’elle a acquis} (Coran 74; 38). Le Coran indique que cette règle est établie depuis des temps immémoriaux, depuis les feuilles d’Ibrâhîm et de Mûsa {Ne lui a-t-on pas annoncé ce qu’il y avait dans les feuilles de Mûsâ et celles d’Ibrâhîm qui a tenu parfaitement [sa promesse de transmettre] qu’aucune [âme] ne portera le fardeau d’autrui} (Coran 53; 36-38).

L’homme acquiert ses erreurs par sa volonté et sa capacité, son choix et son effort. Il demeure l’unique responsable de ses fautes. La personne qui participe à sa faute  ̶  en le tentant, en lui facilitant ou en l’aidant d’une manière quelconque à l’accomplir  ̶  assumera avec lui la responsabilité de cette erreur en fonction de son niveau d’implication.

– Troisièmement: L’homme naît avec une nature (al-fitra) saine. Cette nature est prédisposée au bien mais elle reste susceptible de faire le mal. Elle est prédisposée à la piété mais demeure toujours capable d’immoralité. L’environnement et l’éducation influent sur la nature de l’homme. Mais cette influence ne l’exempte point de sa responsabilité de la nécessaire purification de son âme, de l’éloigner des souillures et des pollutions comme le souligne Allâh Tout Puissant: {Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée; et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété! À certes réussi celui qui la purifie. Et est certes perdu celui qui la corrompt(Coran 91; 7-10). Allâh, exalté soit-Il, annonce également: {Dirige tout ton être vers la religion exclusivement [pour Allâh], telle est la nature qu’Allâh a originellement donnée aux hommes} Le Prophète Mohammed (صلى الله عليه وسلم) a indiqué que: «Chaque nouveau-né vient au monde selon la fitra».

– Quatrièmement: Selon l’islam, une erreur est considérée comme telle dès lors que les éléments du choix et de l’intention sont présents en elle. Allâh a écarté le péché de l’homme qui oublie, faute ou est contraint. Cet avis est confirmé par le hadîth prophétique: «De ma communauté, Allâh a absous l’erreur, l’oubli et ce que [ses membres] font sous la contrainte». Dans le Coran, en conclusion de la sourate La vache, Allâh apprend aux musulmans une supplication contre l’erreur et l’oubli:

{Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur} (Coran 2;  286).

Il est rapporté dans le Sahîh, d’après Ibn Abbas (رضي الله عنه ), qu’Allâh aurait répondu à cette supplication: «C’est fait».

Nous pouvons également lire dans le Coran: {Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais [vous serez blâmés pour] ce que vos cœurs font délibérément} ( Coran 33; 5).

Concernant la personne contrainte de prononcer des mots de mécréance, le Coran précise: {Quiconque a renié Allâh après avoir cru… ̶ sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi} ( Coran 16; 106).

Concernant l’homme agissant délibérément mais sous une contrainte, comme celle de la faim par exemple, Allâh ne considère pas son acte comme un péché: {Dis: «Dans ce qui m’a été révélé, je ne trouve d’interdit, à aucun mangeur d’en manger, que la bête (trouvée) morte, ou le sang qu’on a fait couler, ou la chair de porc  ̶  car c’est une souillure  ̶  ou ce qui, par perversité, a été sacrifié à autre qu’Allah». Quiconque est contraint, sans toutefois abuser ou transgresser, ton Seigneur est certes Pardonneur et Miséricordieux} (Coran 6; 145); {Certes, Il vous interdit la chair d’une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre qu’Allâh. Il n’y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Allâh est Pardonneur et Miséricordieux(Coran 2; 173).

Comment l’homme pourrait-il assumer la responsabilité d’une erreur qu’il n’a ni commise, ni observée, ni eue l’intention d’accomplir et avec laquelle il n’a aucun rapport?

 

Extrait de «Le repentir envers Allâh»Disponible à l’achat sur ce lien

 

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