La réforme est un passage nécessaire à quiconque souhaite bousculer ses habitudes et impulser un changement réel et effectif dans sa vie. Abordons ce nouveau ramadan avec bienveillance et intelligence et n’ayons pas peur de nous retrouver avec nous-mêmes, loin de ce qui peut conforter notre âme, près de ce qui la bouscule…
L’autocritique nourrit notre conscience et notre cœur, elle nous permet de ne jamais stagner et d’éviter l’autosatisfaction. Elle est à la réforme, ce que la foi est au cœur.
Exercice indispensable au cheminement spirituel de chacun, elle est un examen intérieur et profond qui nous permet de constater nos failles et d’y remédier.
Le mois de Ramadan est propice à ce travail sur soi. C’est un mois béni qui, bien au-delà de l’abstention de boire ou de manger, nous abreuve d’enseignements, nous pousse au dépassement de soi, à sortir de notre zone de confort habituelle et nous ramène à l’essentiel.
Cette prise de conscience interne nous amène à nous surpasser dans notre pratique religieuse, la mise en application de la parole divine : « Rivalisez donc dans les bonnes œuvres » (Sourate 2, Verset 148) prend alors tout son sens.
Grâce à cette force spirituelle nouvelle qui nous anime, nous découvrons l’abondance de bonnes actions qui sont à notre portée au quotidien et nous les entreprenons aisément durant ce mois béni. Cette détermination et cette aisance soudaines s’opposent nettement à la faiblesse et à la paresse qui nous habitent le reste de l’année. C’est aussi ce constat, que l’on fait d’ailleurs trop peu souvent, qui nous sert de point de départ à la méditation et au questionnement intérieur. C’est par les interrogations « pourquoi » « comment faire » qui résonnent dans la tête de chacun d’entre nous, que nous apparaît le début du chemin, le début du changement.
Cependant, l’élévation spirituelle et l’accomplissement de bonnes œuvres, inhérentes à ce mois, même si elles contribuent à l’épanouissement de notre âme et confortent notre cœur, ne suffisent point à effectuer une réforme profonde. Une réforme qui s’inscrit dans la durée et qui ne s’estompe pas une fois la prière de l’Aïd effectuée.
Pour réussir sa réforme, il faut réussir son autocritique. Pour réussir son autocritique,2626 il faut se pourvoir de sincérité et se poser les questions qui fâchent.
Ai-je suffisamment œuvré ? Puis-je faire plus ? Qu’est ce qui m’en empêche ? Comment ai-je utilisé mon temps ? Mes actions sont-elles réellement vouées uniquement à ALLAH ? Si tel est le cas suis-je conscient qu’elles ne me seront d’aucune utilité au jour dernier comme nous le prouve le verset suivant : « Nous Nous pencherons sur leurs œuvres et Nous les réduirons en poussière dispersée de tous côtés » (Sourate 25, Verset 23)
Corriger notre intention est la deuxième étape de ce travail d’introspection, une étape qui ne peut se faire sans l’acte de sincérité. Ceci peut paraître facile au premier abord, mais cette tâche est la plus difficile en réalité. Elle demande un travail constant, une persévérance de chaque instant, qui est sans aucun doute plus difficile que l’action en elle-même, tel que nous l’enseigne le pieux prédécesseur Yusuf Ibn Asbat : « Débarrasser l’intention de ce qu’y entre de mauvais est plus dur pour qui entreprend l’action, que l’effort assidu ».
Le chemin de la réforme est sujet à des questions communes à tous, mais dont les réponses ne peuvent être qu’individuelles. Des réponses qui ne se trouvent pas dans les livres ou dans les articles, mais dans son for intérieur et nulle part ailleurs. La volonté, l’amour et la foi en Dieu restent des éléments clés qu’il ne faut pas négliger.
Se réformer c’est se contraindre mais se réformer c’est avant tout se libérer. Libérer son cœur en l’apaisant. L’apaiser en étant proche de Lui. La contrainte est dans nos esprits synonymes d’affaiblissement. Elle est ici : force. Force de notre volonté. Une volonté qui jamais ne doit s’éteindre au risque de faire disparaître notre envie de réforme. Une force qui nous élève spirituellement, de cette élévation en ressortira inéluctablement un sentiment d’épanouissement, d’être conforme au but de notre création, d’être là où l’on doit être tel que l’on doit être.
« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent » (Sourate 51 Verset 56)
Puisse cette réforme nous faire entrer dans un cercle vertueux, le cercle… une courbe parfaite, sans fin… à l’image de ce que doit être notre reforme spirituelle … une reforme continue, perpétuelle afin de renouveler sa vie et redonner sans cesse une nouvelle naissance à notre être.
‘Othman
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