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Se libérer de l’idolâtrie sous toutes ses formes

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 Se libérer de l’idolâtrie sous toutes ses formes

C’est avec plaisir que nous continuons de vivre en compagnie des serviteurs du Tout miséricordieux ; cette élite de croyants que Dieu a décrit à la fin de la sourate « le discernement » (al-forqan).

Dans le dernier sermon, nous avons dit que le monothéisme pur faisait partie de ces qualités. C’est d’ailleurs la plus importante de toutes ces qualités. Dieu les a décrits comme étant des êtres qui n’invoquent pas d’autre dieu avec Dieu, signifiant par là qu’ils n’adorent aucun dieu en dehors de Dieu.

Il s’agit donc d’êtres monothéistes qui vouent  à Dieu un culte sincère, reconnaissant l’unicité de Dieu dans Sa seigneurie et dans Son adoration.

Ils sont conscients que Dieu est Le seul Créateur, Le seul détenteur de toute chose, le Seul dispensateur de tout bien, le Seul qui détient le pouvoir de la mort et de la vie, le Seul qui détient le pouvoir d’accorder un profit ou de faire subir un dommage, le Seul qui détient l’ordre de l’univers.

Le principe de l’unicité de Dieu est le cœur de la religion musulmane. L’islam n’a permis aucune forme d’idolâtrie et a interdit tout moyen qui mènerait au polythéisme.

L’islam est venu libérer l’être humain de l’adoration d’autre que Dieu. Il est venu libérer l’être humain de tout forme d’idolâtrie qu’elle soit religieuse, économique ou socio-politique.

L’idolâtrie religieuse :

Il s’agit de prendre une divinité en dehors de Dieu. Cette idolâtrie peut être majeure ou mineure.

L’idolâtrie majeure est à son tour divisée en deux catégories : apparente comme le fait de prendre pour dieu un homme, une planète, une pierre, une statue, un animal … ; subtile ou cachée comme le fait d’invoquer les morts et leur demander de satisfaire les besoins.

Concernant cette dernière, certains diront qu’ils n’adorent pas ces gens-là (les morts), car pour eux l’adoration est limitée à l’adoration physique : la prière (salat), la prosternation … mais ce qu’ils ignorent c’est que de la même manière que l’imploration de Dieu est l’esprit de  l’unicité de Dieu, l’imploration d’autre que Dieu est l’esprit même du polythéisme et de l’idolâtrie. C’est dans ce sens que le Prophète (saws) : « L’imploration « dou’a », c’est l’adoration » (rapporté par Ahmed et at-Tirmidhi).

Ainsi, lorsque tu t’adresses à celui qui occupe le mausolée, tu lui reconnais le pouvoir de dispenser un bien ; le pouvoir de détenir l’ordre des choses ; l’associant donc à Dieu.

En te rendant à un mausolée pour demander au mort soutien et secours, tu fais preuve de polythéisme.

Lorsque tu craints ce mort plus que tu ne craints Dieu, alors tu es un idolâtre. Certains peuvent tout à fait jurer par Dieu en mentant ! Par contre, ils ne jureraient jamais par le saint untel ou par le cheikh untel en mentant de peur de représailles !!! Ceci est une forme d’idolâtrie.

Il n’est pas permis au musulman d’implorer le soutien d’un mort ou d’un soi-disant saint. Au contraire, lorsque le musulman se rend au cimetière pour visiter une tombe, il doit dire : « Que la Paix soit sur les croyants et musulmans qui habitent dans ces demeures. Puisse Dieu faire miséricorde à ceux qui sont déjà morts et à ceux qui les suivront. Si Dieu le veut, nous vous rejoindrons » (rapporté par Mouslim). Ainsi, il implore Dieu pour les morts, mais n’implore pas les morts.

Puis, qui te dit si le mort qui occupe cette tombe est du nombre des gens du Paradis ou du nombre des gens de l’Enfer ? Tu ne peux pas savoir comment il a fini sa vie ? Personne ne peut garantir à un mort l’agrément de Dieu et le Paradis ! Si ce n’est les promus au Paradis cités dans les hadiths du Prophète (saws).

En effet, ‘Othman ibn Madh’oun (rad) fut l’un des grands compagnons, parmi les premiers convertis à l’islam et parmi ceux qui ont été persécutés dans la voie de Dieu et émigré pour Lui. Lorsqu’il décéda, Oum al-‘Ala al-Ansariyya dit : « Que la Miséricorde de Dieu soit sur toi, ô Abou as-Sa-ib ! J’atteste que Dieu t’a honoré ». L’entendant, le Prophète (saws) dit : « Et comment sais-tu que Dieu l’a honoré ? Par Dieu, bien que je sois le Messager de Dieu, je ne sais pas ce qu’on fera de moi ni de vous » (rapporté par al-Boukhari).

Ainsi, s’il est interdit de dire « J’atteste que Dieu t’a honoré » à propos d’une personne telle que ‘Othman ibn Madh’oun, qui fait partie des compagnons, la meilleure génération de l’Islam, comment pourrait-on alors affirmer que l’occupant d’une tombe en particulier est un vertueux du nombre des gens du Paradis ?!

Et quand bien même, il serait du nombre des vertueux, il ne détient pour lui-même rien qui puisse lui profiter ni lui nuire, de son vivant comme après la mort. A plus forte raison, il ne pourrait accorder rien de tout cela aux autres. Dieu dit au Prophète (saws) dans le Coran : « Dis : « Je ne détiens pour moi rien qui peut me nuire ou me profiter, excepté ce que Dieu veut » » (10 :49), « Dis : « Je ne possède aucun moyen pour vous faire du mal ni pour vous mettre sur le droit chemin » » (72 :21). Si le Prophète (saws), la meilleure des créatures par excellence, déclare ne détenir pour lui-même comme pour les autres ni profit ni dommage, comment quelqu’un pourrait prétendre détenir ce pouvoir ou le reconnaître à autre homme aussi pieux qu’il soit !

Et pourquoi t’adresse-tu à un homme alors que tout comme toi, il s’agit d’un serviteur créé ?! Est-ce que le mendiant demande la charité à un autre mendiant ?! Demande à celui qui détient la création et l’ordre de toute chose « Lorsque tu demandes quelque chose, demande-la à Dieu, et lorsque tu implores le soutien implore-le de Dieu » (rapporté par at-Tirmidhi).

Puis, il y a l’idolâtrie mineure, qui constitue tout de même un péché capital. Cette idolâtrie se manifeste sous plusieurs formes : tirer une quelconque bénédiction d’un objet, d’un arbre ou d’une pierre, prêter serment par autre que Dieu, prêter serment par le Prophète (rad), par la ka’ba, par les enfants, par les parents ou par l’une des créatures de Dieu. Le Prophète (saws) dit : « Quiconque prête serment par autre que Dieu est coupable d’idolâtrie » (at-Tirmidhi), « Ne jurez pas par vos pères. Celui qui veut jurer qu’il jure par Dieu ou se taise » (al-Boukhari et Mouslim)

Immoler une bête pour autre que Dieu fait partie de l’idolâtrie : « Allah maudit celui qui ne lui destine pas son sacrifice » (Mouslim), de même que le port d’amulettes ou de fétiches, l’ensorcellement, la prédiction :

« Les incantations polythéistes, les talismans, l’ensorcellement (at-tiwala) sont des formes de polythéisme » (Ahmed), «  Celui qui accroche un talisman est un polythéiste » (Ahmed)

Se rendre auprès des voyants et des devins est une forme d’idolâtrie : «  Celui qui vient interroger un devin sur quelque chose, sa Prière ne sera pas agréée durant 40 jours » (Mouslim)

« Celui qui consulte un devin ou un mage et croit à leurs prédictions, a commis un acte de non croyance à l’encontre de ce qui a  été révélé sur Mohammad » (Ahmed et al-Hakim)

La prédiction est un acte d’incroyance à l’encontre de ce qui a été révélé à Mohammad (saws) car ce qui lui a été révélé, c’est que Seul Dieu connaît l’avenir et tout ce qui relève du domaine de l’inconnaissable « al-ghayb ». En effet, Dieu dit : « Dis : Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l’inconnaissable à part Dieu » (27 :65)

L’idolâtrie économique :

Il s’agit de l’adoration de l’argent. Le Prophète (saws) dit : « Malheureux est l’esclave du dinar et l’esclave du dirham » (rapporté par al-Boukhari).

Certains ont associé l’argent à Dieu, faisant de l’argent l’objet de leur convoitise, le seul objectif de leur vie, s’autorisant l’illicite pour y parvenir, commettant toute immoralité pour y accéder, la fin justifiant les moyens. Ceux-là sont les adorateurs de l’argent.

L’idolâtrie sociopolitique :

Si certains adorent les mausolées, d’autres adorent les palais. Certains se sont attribués ou on leur a attribué les caractéristiques d’une divinité. Ils ont fait d’eux-mêmes des dieux. Peut-être ne le disent-ils pas expressément, mais leurs agissement laissent entendre ceci. Ils humilient les gens ; les réduisent à l’esclavage. Ils veulent faire des gens des esclaves obéissant à leurs ordres avec soumission, écoutant ce qu’ils disent avec résignation, exécutant sans réserve les lois qu’ils leur dictent, rendant licite l’illicite, et illicite le licite.

‘Adi ibn Hatim (rad), qui était converti au christianisme en période préislamique a entendu le Prophète (saws) réciter le verset suivant : « Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme seigneurs en dehors de Dieu, alors qu’on ne leur a demandé que d’adorer un Dieu unique » (9 :31). Il lui dit alors : « Mais ils n’ont pas adoré ces prêtres ! » Le Prophète (saws) répondit alors : « Oh que si ! Ils leur ont permis l’illicite et interdit le licite, et les autres leur ont obéi et c’est ainsi qu’ils les ont adorés » (Ahmed et at-Tirmidhi).

L’islam est venu libérer l’être humain de toute forme d’idolâtrie, de toute forme de servitude en dehors de la servitude à Dieu. L’islam est venu libérer l’être humain par le principe de l’unicité de Dieu : Il n’est de dieu que Dieu ; une parole qui annonça la liberté de l’homme et proclama les droits de l’homme.

L’être humain est forcément le serviteur de quelque chose. Ibn ‘Ata dit : « Tu es l’esclave de ce que tu convoites » Etre libre, c’est se libérer de l’idolâtrie religieuse, économique et sociopolitique. L’être humain ne peut se libérer réellement qu’en étant le serviteur exclusif de son Créateur. Reconnaître qu’il n’est de dieu que Dieu ; Se soumettre avec volonté à la volonté de Dieu, telle est la véritable liberté.

Seigneur Dieu ! Nous Te demandons de nous accorder Ta protection contre le fait  de T’associer une chose que nous connaissons, et nous Te demandons pardon pour ce que nous ne connaissons pas.

Moncef  Zenati – Sermon du vendredi

Série : Les qualités des serviteurs du Tout Miséricordieux (8)

1 Comment

  1. Salam Alikoum
    Je suis tombé dans l’idolatrie qui fait sortir de l’islam,je me suis repenti apres avoir lu qu’il n’y a qu’Allah qui connait l’invisible, j’ai corriger cette croyance. Peut-on s’en repentir?

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