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Le mérite des dix premiers jours de Dhoul Hijja
  • Al-Boukhari rapporte d’après Ibn ‘Abbas, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où les actions de bien sont plus aimés de Dieu que ces jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de Dhoul Hijja) ».
  • Al-imam Ahmed rapporte d’après Ibn ‘Omar, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où l’action est plus méritoire et plus aimée de Dieu que ces dix jours. Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».
  • Ibn Hibban rapporte d’après Jabir ibn ‘Abdillah, que le Prophète (BDSL) dit : « Le meilleur jour de l’année est le jour de ‘Arafat ».
Les actions recommandées durant ces dix jours

1- Accomplir le Pèlerinage et la ‘Omra. Il s’agit là de la meilleure des actions conformément à plusieurs hadiths dont : « La ‘Omra efface les péchés jusqu’à la ‘Omra suivante, et le Pèlerinage pur de tout péché « al-hajj al-mabrour » n’a autre récompense que le Paradis ».

2- Jeûner ces dix jours, ou quelques uns, dans la mesure du possible, particulièrement le jour de ‘Arafat. D’une manière générale, le jeûne constitue, sans doute, l’une des actions les plus méritoires, que Dieu s’attribue comme l’indique le hadith divin « qoudousi » : « Le jeûne m’appartient, et c’est Moi qui en donne la rétribution. Il (le jeûneur) délaisse, en effet, pour Moi, sa passion, sa nourriture et sa boisson».

D’après Sa’id al-Khoudri, que Dieu l’agrée, le Prophète (BDSL) dit : « Chaque fois que quelqu’un jeûne un jour par amour de Dieu, Dieu éloigne grâce à ce jour son visage du feu de l’Enfer d’une distance égale à ce qu’on parcourt en soixante-dix ans ».

Mouslim rapporte d’après Qatada, que le Prophète (BDSL) dit à propos du jour de ‘Arafat: « Il fait absoudre les péchés de l’an passé et de l’année en cours ».

3- Faire le « takbir » et invoquer Dieu abondamment durant ces jours. Dieu dit : « … et pour invoquer le nom d’Allah aux jours bien déterminés … » (Sourate 22, Verset 28). Les « jours bien déterminés » évoqués par le verset furent interprétés comme étant les dix premiers jours de Dhoul Hijja. C’est pour cette raison que les savants jugent recommandé le fait d’invoquer Dieu en abondance durant ces jours, et conformément au hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Ibn ‘Omar : « Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».

4- Se repentir et abandonner toute sorte de péché afin que les actions provoquent le Pardon et la Miséricorde de Dieu. Les péchés sont, en effet, la cause de l’éloignement et du rejet, de même que les actes d’obéissance sont causes de rapprochement et d’amour. Dans le hadith relaté par Abou Hourayra, que Dieu agrée, le Prophète (BDSL) dit : « Dieu se montre jaloux, et Sa jalousie se manifeste lorsque quelqu’un commet ce que Dieu interdit » (al-Boukhari et Mouslim).

5- Multiplier les bonnes actions parmi les actes surérogatoires tels que la prière « salat », l’aumône, l’effort intime sur soi, la lecture, le commandement du bien et l’interdiction du mal et autres actions, car la rétribution de ces actes se multiplie durant ces jours.

6- Durant ces jours, il est recommandé de faire le « takbir » d’une manière absolue (at-takbir al-moutlaq), à n’importe quel moment, de jour comme de nuit, et ce, jusqu’à la Prière de l’Aïd. Il est également recommandé d’accomplir le « takbir » dit « mouqayyad » (limité) qui a lieu au terme de chaque Prière obligatoire. En dehors du pèlerin, ce dernier takbir commence à la Prière du « fajr » le jour de ‘Arafat, à partir du « dhohr » pour les pèlerins. Il s’étend ensuite jusqu’à la Prière du ‘Asr du troisième jour de « tashriq » (le 13ème jour de dhoul-hijja).

7- Il est recommandé de sacrifier une bête (ovins, caprins, bovins ou chameaux) le jour du sacrifice (le 10ème jour de Dhoul Hijja) ou pendant les trois jours de « tashriq » (11, 12 et 13 Dhoul Hijja). Ceci constitue une « sunna » (voie) établie par notre père Ibrahim, que la Paix de Dieu soit sur lui, lorsque Dieu racheta la vie d’Ismaïl par une offrande. Il est également établi que « le Prophète (BSDL) sacrifia deux béliers, gros, blancs, cornus. Il évoqua le nom d’Allah (en disant bismillah), prononça le takbir (Allahou akbar), posa son pied sur leur flancs et les immola de sa main » (al-Boukhari et Mouslim).

8- Mouslim et d’autres rapportent d’après Oummou Salama (que Dieu l’agrée), le Prophète (BSDL) dit : « Lorsque vous voyez la nouvelle lune du mois de dhoul-hajja, et si l’un de vous envisage de  sacrifier une bête, qu’il s’abstienne de se couper les cheveux et les ongles ». Dans une autre version : « qu’il ne coupe ni ses cheveux, ni ses ongles jusqu’à ce qu’il accomplisse le sacrifice ». C’est probablement pour ressembler aux pèlerins qui acheminent leurs offrandes au lieu du sacrifice. Dieu : « Et ne rasez pas vos têtes avant que l’offrande n’ait atteint son lieu d’immolation » (Sourate 2, Verset 196).

9- Le musulman doit se déployer à accomplir la prière de l’Aïd, et à assister au prêche pour en tirer profit. Il doit s’efforcer à connaître la finalité de l’instauration de l’Aïd, car il s’agit, en effet, d’un jour de reconnaissance et de bienfaisance. Il ne doit pas en faire un jour d’insolence et d’arrogance, ni une occasion de désobéissance et de s’adonner aux interdits qui pourraient être la cause de l’anéantissement des bonnes actions réalisées en ces jours.

10- En conclusion, il est du devoir du musulman et de la musulmane de tirer profit de ces jours en obéissant à Dieu, en l’invoquant, en le remerciant, en s’acquittant des devoirs et en s’écartant des interdits ; profiter de cette occasion offerte par Dieu afin d’obtenir la satisfaction de son Seigneur, et c’est certainement Dieu qui fait parvenir à la réussite, et c’est Lui qui guide dans le chemin droit. Que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur le Prophète, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

 Texte arabe de Abdoullah ibn Abderrahman al-Jebrin traduit par Havre De Savoir

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Le nom « hijra », du verbe « hajara » signifie émigration, exode. A chaque fois qu’un prophète exalta son peuple à adorer un Dieu unique sans rien lui associer, une partie adoptait une attitude belliqueuse envers ce dernier et l’excluait de sa ville.

C’est le 15 juillet 622 de notre ère que le verset de l’hégire fut révélé. Il incita les musulmans à quitter la Mecque pour s’installer à Médine. Cette date correspond aussi au début du calendrier musulman, l’an 1 de l’ère islamique.

La Hijra, entre confiance et planification

Les musulmans quittèrent la Mecque en secret, seuls ou en groupes. Lorsque tous les croyants eurent quitté la Terre Sainte de la Mecque et s’installèrent en sécurité à Yathrib (Médine à l’arrivée du prophète), le prophète Mohammad reçut la révélation d’émigrer à son tour. Après avoir été traité de menteur et avoir été victime de calomnies pendant plus de 13 ans, la prescription divine d’émigrer fut une miséricorde d’Allah.

Les Qourayches furent hostiles au message de l’Islam. Ils persistèrent dans leur combat et leurs persécutions, ce qui provoqua une inertie du côté de la da’wa (invitation à l’Islam).

Pourtant les gens de la Mecque vivaient sur la Terre de la Révélation, ne fut-ce pas sur leur terre qu’Ibrahim proclama l’unicité d’Allah ? Bien que l’arrivée des prophètes chez eux ne leur soit pas étrangère, ils n’acceptèrent pas le message du prophète Mohammad.

L’épreuve fut de taille lorsque les habitants de Taïf et les tribus arabes environnantes ont refusé et rejeté l’aide sollicitée par le prophète (psl). Mais SoubhanAllah, la vague de conversion à Médine apporta un soutien non négligeable au prophète. D’ailleurs, de nombreuses délégations de Yathrib lui rendirent visite.

Cet exil marque l’étape la plus significative de l’histoire de l’islam. On assistera à l’essor d’un système de valeurs et d’idéaux qui parcourront les terres et traverseront les siècles.

L’islam est arrivé comme un souffle de vie à l’humanité entière.

I. La Hijra du prophète (psl) : un exode planifié

Tous les compagnons du prophète se trouvaient à Yathrib et l’attendaient avec impatience.

Pour quitter la Mecque, le Prophète dû préparer son départ avec prudence, discrétion et stratégie. Il entreprit donc un départ nocturne de la Mecque à Thawr (ville située au sud de la Mecque).

Accompagné d’Abu Bakr As-siddiq, ils séjournèrent dans une grotte de Thawr durant quatre jours entiers afin de n’éveiller aucun soupçon.  Asmae et Abdallah, les enfants d’Abou Bakr, étaient chargés de rapporter des vivres et des informations à propos des intentions des Qoraychites qui tentaient de nuire au prophète.

L’envoyé d’Allah a donc été prévoyant en se protégeant de l’ennemi et en tentant de percevoir leurs stratégies pour pouvoir les contourner.

II. La notion du Tawaqqoul

L’exemple de la planification stratégique met en évidence le devoir d’analyse et de vision permettant à l’Homme de se projeter sur le court comme sur le long terme, en évaluant les risques et les dangers à éviter avant d’entamer toute entreprise.

Or, à l’idée de planification et d’organisation vient s’imbriquer la notion de Tawaqqoul.

Qu’est-ce que Attawaqqoul ?

Attawaqqoul traduit le fait de placer sa confiance en Allah tout en étant dans l’action et d’être sûr de son soutien à toute épreuve.

Les concepts de planification et tawaqqoul ne peuvent être isolés. Par exemple, dans la grotte, le sens du Tawaqqoul prit sa pleine signification lorsque le prophète (psl) dit à son compagnon « Ne t’attristes pas, Allah est avec nous ». Mohammad (psl) fit l’effort de se protéger et Allah le protégea.

Enfin, le croyant doit faire l’effort lorsqu’il se retrouve face à une épreuve et surtout placer sa confiance en Allah. En effet l’action de l’homme doit fusionner avec la confiance en Allah.

III. La notion de Sacrifice

Les Mecquois donnèrent toutes leurs richesses et des familles furent déchirées. Pour quelles raisons ? Pour l’amour d’Allah et l’envoyé d’Allah. Pour l’amour d’Allah et son messager ils préférèrent soutenir financièrement l’islam et abandonnèrent leur titre de noblesse. Abou Bakr Assidique, Omar Ibn AlKhattab et bien d’autres compagnons donnèrent tous leurs biens pour la cause d’Allah et de son messager. Ils étaient les nobles et les riches de Qourayches, face à leur amour pour Mohammad plus rien ne paraissait avoir de l’importance. Ils sont devenus les principaux soutiens financiers de cette cause.

Certains ont sacrifié leur famille pour la hijra. L’un des premiers émigrés fut Abou Salama qui dut malheureusement quitter la Mecque sans sa femme et ses enfants et dont la femme Oum salama fut complètement affligée par cet événement.

Voilà un exemple de famille qui fut marquée par le sacrifice.

Un autre exemple de sacrifice : Ali Ibn Abi Talib, qui n’hésita pas à dormir dans le lit du prophète alors que les Qourayches avaient planifié de tuer le prophète dans son sommeil cette nuit là. N’y -a-t-il pas un plus grand sacrifice que de donner sa propre vie ?

Hommes, femmes et jeunes se dévouèrent pour la cause d’Allah et de son messager.

VI. Médine : un espace d’épanouissement

L’envoyé d’Allah se tourna vers une nouvelle ère géographique, l’asphyxie à la Mecque cantonna les musulmans à une immobilisation du message de l’Islam.

C’est alors que le prophète (psl) décida de chercher un nouvel espace où les musulmans trouveraient la paix et pourraient vivre leur foi en toute liberté.

C’est alors que le prophète Muhammad trouva un nouvel espace où les musulmans étaient en paix et pouvaient vivre leur foi sans contrainte puisqu’ils étaient sous la protection des Ansars (population de Yathrib). Le prophète (psl) participa à la stabilité de Yathrib en réconciliant les Ansars entre eux et en intégrant les Mouhajirins.

Cette stabilité contribua à la construction et l’épanouissement d’une nation. Cette nouvelle nation islamique basée sur l’amour, la fraternité, la solidarité, le partage… constitua un nouvel ordre équilibré qui répandra des valeurs universelles.

Il est à noter que le nouveau système économique de cette nation basé sur la justice interdira l’usure qui favorisait de trop grandes inégalités entre les riches et les pauvres.

D’autre part naîtra à Médine (l’ancienne Yathrib) la première constitution que l’humanité ait connue dans laquelle on verra apparaitre les statuts personnels, les bases de citoyenneté, les droits et les devoirs de tous. Elle précisa aussi le devoir du musulman de ne pas persécuter ceux qui sont différents, de les consulter et les concerter pour le vivre ensemble. Cette constitution établit de règles sociales justes et équitables pour que l’Homme puisse vivre en harmonie dans son environnement. Ainsi, le prophète (psl) construisit une nation où le respect et les valeurs de citoyenneté se propagèrent dans l’espace et dans le temps.

IV. Que signifie pour nous l’Hégire, musulmans d’aujourd’hui ?

Le prophète s’est battu pour que les choses changent. Il est un puissant modèle de leadership. Il avait dans l’esprit d’accomplir la mission qu’Allah lui confia.

Malgré le rejet et l’arrogance de certains, il fit preuve de patience et d’endurance en toutes circonstances.

De Yathrib, qui deviendra Medinat Rassoulilah puis Almedina, Il présentera son message à l’humanité entière. Il sollicitera les tribus arabes, interpellera les peuples et s’adressera aux rois.

Le prophète (psl) trouva en Médine un lieu de paix, d’amour, de solidarité et d’union.  Cette paix à Médine traduira et assurera un retour victorieux vers la Mecque.

La hijra nous concerne- t- elle ? Notre hijra est symbolique. Il n’y a pas de hijra après celle du prophète et de ses compagnons ; par contre notre hijra à nous consistera à s’éloigner et déserter tout ce qui déplait à Allah, biidniLah.

Asmae B.

L’Unicité de Dieu

Dieu est Un. Il n’a point d’associé ni de semblable dans Son Essence, dans Ses Attributs ou dans Ses Œuvres : « Dis : Dieu est Un. Dieu est Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n’a jamais engendré, et n’a pas été engendré non plus. Et Il n’a point d’égal. » [1]… « Votre Dieu est un Dieu unique, point de divinité sinon Lui, le Clément, le Miséricordieux » [2].

Toute la beauté et l’ordonnancement renfermés de l’univers indiquent que le Créateur et le Régulateur est Un. S’il y avait à l’origine de cet univers plusieurs esprits qui le régissent, ou plusieurs mains qui l’organisent, son ordre serait déréglé et ses lois perturbées. Vraie est la Parole de Dieu : « S’il y avait d’autres divinités en dehors de Dieu, ils (le ciel et la terre) seraient corrompus ; Gloire à Dieu le Seigneur du Trône, au-dessus de ce qu’ils décrivent » [3]… « Dieu ne prit point d’enfant et il n’y a point de divinité avec Lui, sinon chacun emporterait sa création et les uns surpasseraient les autres, Gloire à Dieu, au-dessus de ce qu’ils décrivent » [4].

Il est – Exalté soit-Il – Un dans Sa Seigneurerie [6] car il est le Seigneur des cieux et de la terre et de tous ceux qu’ils renferment. Il créa toute chose et lui donna sa mesure, Il donna à toute chose sa forme puis la guida. Personne parmi Ses créatures ne peut prétendre être le Créateur, ni le Pourvoyeur, ni le Régulateur d’un atome dans le ciel ou dans la terre : « Il n’est point de leur ressort et ils n’en ont point la capacité » [5].

Il est – Exalté soit-Il – Un dans Sa Divinité [6] ; personne sauf Lui ne mérite d’être adoré. Il n’est permis de s’adresser à quiconque avec crainte et espérance sinon à Lui. Aucune humilité n’est due sauf à Lui, aucun espoir sauf en Sa Miséricorde, aucune confiance sauf en Lui et aucune obéissance sauf à Son Jugement.

Tous les hommes, fussent-ils des Prophètes et des Véridiques ou des Rois et des Sultans, sont des Serviteurs de Dieu. Ils ne peuvent infliger le mal à eux-mêmes, ni apporter le bien. Ils ne peuvent donner la mort, ni la vie, ni la résurrection. Quiconque divinise l’un de ceux-là, ou baisse la tête devant lui, lui aura conféré un rang supérieur à ce qu’il mérite et se sera rabaissé lui-même. D’où le message de l’islam à l’humanité dans son ensemble et aux gens du Livre en particulier : « Accordons-nous sur une Parole médiane entre nous, que nous n’adorions que Dieu sans rien Lui associer, et que nous ne nous prenions point mutuellement pour des seigneurs en dehors de Dieu. » [7]

Muhammad, le Prophète de l’islam, ne fut décrit par le Coran que comme étant « un Messager ayant fait suite à d’autres Messagers » [8]. Il ne se décrivit lui-même qu’en tant que « Serviteur et Messager de Dieu ». Tous les Prophètes ne sont, du point de vue du Coran, que des êtres humains comme nous, élus par Dieu pour porter Son Message à Ses créatures et les appeler à L’adorer et à proclamer Son Unicité. En découle naturellement la devise du credo musulman, cette parole magnifique, désignée tour à tour chez les musulmans par « la parole du monothéisme » (kalimat at-tawhîd), « la parole de la sincérité » (kalimat al-ikhlâs) ou « la parole de la piété » (kalimat at-taqwâ), cette parole qui n’est autre que lâ ilâha illâ Allâh : « Il n’y a de divinité que Dieu ». Lâ ilâha illâ Allâh annonça une révolution contre les despotes de la terre et les tyrans de l’obscurantisme (jâhiliyyah), une révolte contre toute idole et toute prétendue divinité en-dehors de Dieu, fût-ce un arbre, un rocher ou un être humain.

Lâ ilâha illâ Allâh fut un appel universel pour libérer l’homme de toute servitude envers les hommes, envers la nature et envers toute créature de Dieu. Lâ ilâha illâ Allâh fut l’emblême d’une voie nouvelle, qui n’est pas le fait d’un gouvernant ni d’un philosophe. C’est la voie de Dieu pour Qui les visages sont exclusivement soumis et dont le Jugement et le Pouvoir recueillent l’adhésion et l’obédience des cœurs. Lâ ilâha illâ Allâh annonça la naissance d’une société nouvelle, différente des sociétés de l’ère de l’obscurantisme. Cette société se distinguait par sa croyance, par son organisation, par son exemption de toute forme de racisme, de régionalisme, de castes, et ayant pour unique appartenance son appartenance à Dieu et n’ayant de loyauté que pour Lui – Glorifié soit-Il. Les chefs et les despotes de l’obscurantisme comprirent que l’appel de lâ ilâha illâ Allâh portait en son sein la destruction de leurs trônes, l’annihilation de leur puissance et de leurs injustices et le soutien des faibles à leur détriment. Ainsi lui livrèrent-ils une guerre sans merci et s’attachèrent, avec force menaces, à détourner les croyants, à obstruer leur chemin et à le rendre tortueux. La calamité majeure qui frappa l’humanité fut que certaines personnes firent d’elles-mêmes, ou des tiers firent d’elles, des divinités sur terre ou des semi-divinités, envers qui les gens se soumettent et se recueillent, pour qui l’on s’incline et on se prosterne et à qui l’on se soumet et on obéit.

Mais le Credo du monothéisme éleva les esprits des croyants qui ne reconnurent plus de divinité à un être humain, ni de semi-divinité, ni même un tiers de divinité, ni un fils de Dieu, ni la moindre forme où Dieu viendrait s’incarner. L’être humain ne devait plus se prosterner ni s’incliner devant un autre être humain, ni baiser la terre foulée par cet être humain. Telle est l’origine de la vraie fraternité humaine, de la vraie liberté, de la vraie dignité. Il ne saurait exister en effet de fraternité entre un adorant et un adoré. Il ne saurait exister de liberté pour un homme devant un dieu ou un soi-disant dieu. Il ne saurait exister de dignité pour celui qui s’incline ou se prosterne devant son semblable ou qui prend ce dernier pour un juge en dehors de Dieu.

Extrait du livre Madkhal Li-Ma`rifat Al-Islâm de Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî,

 

Notes

[1] Sourate 112, intitulée le Monothéisme pur, Al-Ikhlâs.

[2] Sourate 2, intitulée la Génisse, Al-Baqarah, verset 163.

[3] Sourate 21, intitulée les Prophètes, Al-Ambiyâ’, verset 22.

[4] Sourate 23, intitulée les Croyants, Al-Mu’minûn, verset 91.

[5] Sourate 26, intitulée les Poètes, Ash-Shua`arâ’, verset 211.

[6] La distinction de la Seigneurie (rubûbiyyah) et de la Divinité (ulûhiyyah) de Dieu remonte à Sheikh Ibn Taymiyah, qu’Allâh lui fasse miséricorde. Cependant, une telle distinction ou formalisation ne fait pas l’unanimité des savants, comme le rappellent un texte critique de Sheikh Yûsuf Ad-Dijwî, grand savant d’Al-Azhar, et une fatwâ de Sheikh Al-Bûtî. En effet, d’autres savants musulmans contestent cette distinction, sur la base de versets du Coran qui établissent pour la Seigneurie des qualités attribuées à la Divinité par les tenants de la première opinion et, inversement, qui établissent des qualités pour la Divinité alors qu’elles sont attribuées à la Seigneurie toujours par la première opinion. Ainsi cette distinction relativement récente serait artificielle et non avenue selon les tenants de la seconde opinion.

[7] Sourate 3, intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 64.

[8] Sourate 3, intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 144.

Peut-on jeûner le samedi le jour de Arafat sans le faire précéder d’un (autre jour de) jeûne ?

Le jeûne du jour de Arafat correspond cette année à un samedi. Jeûner ce jour-là pour les non pèlerins a deux mérites :

Il fait partie des dix premiers jours du mois de dhul hijja. Dans un hadith, le Prophète (paix et bénédiction sur lui) dit : « il n’y a pas de jours plus importants auprès d’Allah et au cours desquels les œuvres sont les plus aimées de Lui que durant ces dix jours. Ils demandèrent (les compagnonnons) : « même pas le jihad ? », il répondit : « même pas le jihad, sauf une personne qui est sorti avec sa richesse et ses biens et il n’est pas revenu » (c’est-à-dire qu’elle y perdrait sa vie et sa fortune) rapporté par Mouslim.

Le jeûne de ce jour a un mérite spécifique car il expie les pêchés de deux années, comme il a été rapporte par le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) selon Abou Qatada : « j’espère la récompense d’Allah telle que ce jeûne (du jour de Arafat) efface tes péchés de l’année écoulée et ceux de l’année à venir » rapporté par Mouslim.

Les bonnes actions en ces jours bénis n’ont pas d’équivalence le reste de l’année, à savoir la lecture du Coran, le Dhikr, les invocations (pour soi, ses parents et sa communauté…), la demande de pardon, la glorification de Dieu, les prières (surtout les veilles nocturnes), l’aumône, la réconciliation entre les gens etc

Les musulmans sont invités à s’empresser d’accomplir toutes ces bonnes actions et à se concurrencer, car il n’y a rien de plus méritoire que la compétition dans le bien.

Jeûner le jour de Arafat un samedi ?

Pour certains savants, jeûner un samedi seul n’est pas autorisé, le Prophète (paix et bénédiction sur lui) a dit : « Ne jeûnez pas le samedi seul, sauf s’il s’agit d’un jeûne prescrit (obligatoire) » (rapporté par Ahmad et les auteurs des six recueils de la tradition prophétique (sunnan)).

Mais cette position n’est valable que si l’on jeûne un samedi sans raison juridique. Dans ce cas, il est seulement déconseillé par d’autres illustres savants. Par contre, si le jeûne est justifié par une occasion comme le jour de Arafat ou le jour de Achoura, ou par une habitude d’observer le jeûne un jour sur deux (le jeûne de Dawoud), dans ce cas-là, il est tout à fait permis de jeûner le samedi et cela ne pose pas de problème. Cependant il est préférable de faire précéder le jour de Arafat par un jour de jeûne.

Aux musulmans de redoubler d’efforts afin de profiter des bienfaits de ces jours bénis notamment le jour de Arafat, et de multiplier les bonnes œuvres et les invocations ce jour-là. Prions Allah de nous faciliter l’accomplissement de ces bonnes œuvres et de les accepter.

Cheikh Ounis Guergah

Professeur de Droit musulman à l’IESH de Paris

Lien : http://www.uoif-online.com/v3/spip.php?article1091

Sa lignée et sa naissance

Al-Hasan Ibn Abî Al-Hasan Yasâr Abû Sa`îd Al-Basrî, l’Imâm de Bassora, l’emblème de la piété, le modèle des soufis, naquit en 21 A.H. à Médine, sous le califat de `Umar Ibn Al-Khattâb. Son père était un esclave affranchi de Zayd Ibn Thâbit, et sa mère une esclave affranchie de la Mère des Croyants, Umm Salamah. Lorsque sa mère s’absentait pour accomplir une tâche qu’Umm Salamah lui avait demandée, Al-Hasan pleurait ; Umm Salamah le portait et l’allaitait. On dit que cet allaitement fut une bénédiction pour Al-Hasan. Dans son enfance, il allait s’asseoir avec les Compagnons du Prophète – paix et bénédiction de Dieu sur lui. Notre maître `Umar Al-Fârûq invoqua Dieu d’accorder à Al-Hasan une profonde compréhension de la religion et l’amour des gens. Il apprit le Coran sous le califat de `Uthmân Ibn `Affân.

Ses qualités

Il fut connu pour son strict respect et son application de la Sunnah du Prophète – paix et bénédiction sur lui -, pour son savoir immense, son austérité, son ascétisme et son caractère charismatique qui force l’admiration et le respect.

Il fut le scribe du gouverneur de Khorasân, Ar-Rabî` Ibn Ziyâd, à l’époque de Mu`âwiyah. Il s’illustra par son courage dans les conquêtes. Il participa avec des Compagnons du Prophète à une bataille à Khorasân.

Il se distingua par sa piété, son éloquence et sa sagesse. Il ne craignait que Dieu et n’hésitait pas à rappeler les gouverneurs et les princes au droit chemin en critiquant leurs travers. Plusieurs fois, il s’opposa fermement à la déviance d’Al-Hajjâj.

Il fut considéré par le Salaf comme l’un des quarante « Saints-Substituts » (Al-Abdâl). AtTabarâni narre dans Al-Awsat que Anas rapporta que le Prophète dit : « La terre portera toujours quarante hommes similaires à l’Ami de Dieu [Abraham], grâce auxquels les hommes reçoivent la pluie et sont secourus. Chaque fois que l’un d’eux meurt, Allah le remplace par un autre. » Qatâdah, un disciple d’Ibn `Abbâs, dit : « Il est certain qu’Al-Hasan est l’un d’eux. »

Il est l’un des grands maîtres du Hadîth. Il rapporta des hadiths de `Imrân Ibn Al-Husayn, d’Al-Mughîrah Ibn Shu`bah et d’An-Nu`mân Ibn Bashîr. Mâlik Ibn Dînâr, Humayd AtTawîl et Abû Al-Ashhab ont narré ses hadiths. Ses hadîths sont rapportés dans les Six Recueils : Al-Bukhârî, Muslim, An-Nasâ’î, At-Tirmidhî, Abû Dawûd et Ibn Mâjah.

Abû Nu`aym Al-Asfahâni mentionne dans son ouvrage encyclopédique Hilyat Al-Awliyâ’ que `Abd Al-Wâhid Ibn Zayd, l’un des disciples d’Al-Hasan, fut le premier à bâtir une maison des hôtes et une école soufie à Abadân (actuellement à la frontière entre l’Iran et l’Irak). La réputation et la piété d’Al-Hasan Al-Basrî et de ses disciples amenèrent Sheikh Ibn Taymiyah à écrire : « Le soufisme a pour origine Bassora. » (At-Tasawwuf dans Al-Fatâwâ Al-Kubrâ). Plus précisément, Bassora est l’un des premiers centres où apparurent des écoles d’auto-discipline, de purification des cœurs et d’ascétisme, fondées sur le Coran et la Sunnah, connues plus tard sous le nom de soufisme sunnite (at-tasawwuf as-sunnî).

Ibn Al-Jawzî écrivit un livre d’une centaine de pages intitulé Adab Ash-Shaykh Al-Hasan Ibn Abî Al-Hasan Al-Bas, dans lequel il décrit les vertus d’Al-Hasan Al-Basrî. Aussi, dans son livre Sifat AsSafwah, il cite certaines narrations selon lesquelles Al-Hasan aurait laissé à sa mort une cape en laine qu’il a portée pendant vingt ans, en hiver comme en été, et qui était restée propre, belle impeccable.

L’Imâm donne le bon exemple

Dans son livre Discours du cœur, Sheikh `Abd Al-Hamîd Kishk, qu’Allâh lui fasse miséricorde, consacre le chapitre sur « la foi et le bon exemple » à un extrait de la vie de l’Imâm Al-Hasan Al-Basrî.

« Il me vient à l’esprit un spectacle grandiose, à savoir cette noble attitude du pieux Al-Hasan Al-Basrî, l’Imâm des prédicateurs, qu’Allâh l’agrée, vis-à-vis des esclaves de Bassora.

Un jour, ils se dirigèrent vers lui et dirent : Ô pieux de la religion ! Nos maîtres nous maltraitent, leurs cœurs ont durci envers nous et nous sommes venus à toi pour que tu incites à l’affranchissement des esclaves dans ton prochain sermon du vendredi. Il accepta leur demande et promit de donner suite à leur souhait. Des vendredis se succédèrent sans qu’Al-Hasan évoque le souhait des esclaves. Un vendredi, il monta sur la chaire et donna un sermon sur l’affranchissement des esclaves. Chaque fidèle ayant entendu le sermon dans la mosquée libéra son esclave après la prière.

Une fois affranchis, ils se réunirent chez Al-Hasan et lui parlèrent en ses termes : « Ô pieux de la religion, nous avons un reproche à te faire ». « A quel sujet ? », répondit-il. Ils dirent : « Pourquoi as-tu attendu toutes ces semaines pour parler de notre affranchissement alors que tu savais à quel point nous en avions besoin ? » Il leur répondit en des termes qui méritent d’être écrits sur des feuilles de lumière avec des lettres d’or. Il répondit avec la certitude de la foi et de la vérité manifeste : « Ce qui m’a retardé, c’est que je n’avais pas d’esclaves ni de quoi en acheter un. Lorsque Allah m’a accordé un peu d’argent, j’ai acheté un esclave et je l’ai affranchi. Ainsi, lorsque j’ai appelé les gens à affranchir leurs esclaves dans mon sermon, leur cœur étaient ouverts à ma parole, car j’avais appliqué en premier lieu ce que je demandais à autrui. »

Quelques-unes de ses paroles
  • Il disait : « Quiconque vénère le dirham, Dieu le rabaisse. » ; « Le paradis n’a jamais été aussi embelli pour une communauté comme il l’a été pour cette communauté, et pourtant tu ne lui trouves pas d’amoureux. »
  • Il éprouvait une très grande crainte révérencielle envers Dieu et craignait de mériter le châtiment divin après la mort. C’est pourquoi il disait : « La mort a fait éclater au grand jour la vérité de la vie ici-bas si bien qu’elle n’a laissé de place à la joie que pour ceux qui sont doués d’intelligence. » Un jour, on le vit pleurer, on lui en demanda la raison. Il répondit : « Je crains que demain, Dieu me jette en enfer sans s’y attarder. »
  • L’Imâm Al-Ghazâlî dit dans son épître Mon Fils : « On rapporte qu’on donna de l’eau fraîche à Al-Hasan Al-Basrî, qu’Allâh lui fasse miséricorde. Quand il prit le verre ou le récipient, il s’évanouit et le verre tomba de sa main. Quand il se réveilla, on lui dit : « Qu’as-tu ô Abû Sa`îd ? », il répondit : « Je me suis souvenu des vœux des gens du Feu quand ils diront aux gens du Paradis : « ‹Déversez sur nous de l’eau, ou de ce qu’Allah vous a attribué.› » [1] »
  • On relate que lorsque `Umar Ibn `Abd Al-Azîz devint calife, il écrivit à l’Imâm Al-Hasan : « Je suis éprouvé par cette responsabilité, conseille-moi des gens qui m’aideront à l’honorer ». Al-Hasan lui répondit : « Quant aux gens attachés à la vie présente, tu n’en veux pas, et quant ceux attachés à l’au-delà, ils ne veulent pas de toi. Cherche donc secours auprès de Dieu. »
  • Il dit également : « Nous badinons, mais qui sait ? Peut-être que Dieu a regardé une partie de nos œuvres et a dit : « Je n’en agrée aucune ». Malheur à toi fils d’Adam ! Combats-tu Dieu ? Quiconque désobéit à Dieu, il Le combat ! Par Dieu ! J’ai vu des vétérans de Badr. Leurs vêtements étaient pour la plupart de laine. Si vous les aviez vu, vous auriez dit qu’ils avaient perdu la raison, et s’ils voyaient les meilleurs parmi vous ils diraient : « Ces gens ne cherchent pas de part dans l’au-delà. » et s’ils voyaient les pires ils diraient : « Ces gens ne croient pas au Jour du Jugement. » J’ai vu des hommes pour qui le monde avait moins de valeur que la poussière sous leurs pieds. J’ai connu des hommes qui, revenant le soir chez eux et ne possédant que leur propre repas, auraient dit : « Je ne dois pas manger tout cela. Je dois en donner une partie pour l’amour Dieu. » (conférer Hilyat Al-Awliyâ’ de Abû Nu`aym).
  • Al-Hasan Al-Basrî dit aussi : « Quel mauvais Serviteur de Dieu ! Je parle d’un Serviteur qui correspond à la description suivante : Il demande le pardon alors qu’il se complait dans le péché et les actes de désobéissance. Il se comporte d’une façon humble et soumise afin de paraître loyal aux yeux des autres, alors qu’en réalité il feint pour dissimuler sa perfidie. Il interdit le blâmable, mais il ne s’abstient pas de le faire lui-même. – Il recommande ce qui est bien, mais ne se conforme pas à ses propres recommandations. – S’il donne, il le fait avec avarice, et s’il refuse de donner, il le fait sans s’excuser. – S’il est en excellente santé, il se sent tranquille, mais s’il tombe malade, il est plein de remords. – S’il est pauvre, il se sent triste, et s’il devient riche, il est sujet à la tentation. – Il espère le salut, mais n’agit pas en conséquence. – Il craint le châtiment, mais ne cherche pas à s’en prémunir. – Il souhaite recevoir plus de bienfaits, mais il ne remercie pas pour ce qu’il a déjà reçu. – Il aime l’idée de la récompense spirituelle, mais il ne s’astreint pas à la patience. – Il s’empresse de dormir et remet son jeûne à plus tard. »
Témoignages à son sujet

L’Imâm An-Nawawî dit : « Al-Hasan fut une sommité, un érudit raffiné, un jurisconsulte, un homme de confiance, un dévot, un ascète au savoir abondant, au discours éloquent et au visage gracieux. »

L’Imâm Al-Ghazâli dit : « Al-Hasan est celui dont les paroles étaient les plus proches de celles des Prophètes et celui dont l’exemple se rapprochait le plus des Compagnons du Prophète – paix et bénédictions sur lui. »

Yazîd Ibn Hawshab décrit la piété d’Al-Hasan, disant : « Je n’ai vu plus craintif envers Dieu qu’Al-Hasan Al-Basri et `Umar Ibn `Abd Al-`Azîz, à croire que l’enfer n’a été créé que pour eux. »

Maslamah Ibn `Abd Al-Malik disait : « Comment peuvent s’égarer des gens qui comptent parmi eux un homme comme Al-Hasan… »

Quand on évoque « Al-Hasan » sans autre précision, dans les livres traitant de jurisprudence, de hadiths, de personnages éminents, d’ascétisme, de soufisme et de bonnes manières, c’est de lui qu’il s’agit.

Il composa une exégèse du Coran intitulée Tafsîr Al-Qur’ân et un ouvrage traitant des vertus de La Mecque, Fadâ’il Makkah.

Ce géant de l’islam retourna à Dieu en 110 A.H. à l’âge de 89 ans.

 Source : http://www.islamophile.org/spip/L-Imam-Al-Hasan-Al-Basri.html

 

[1] Sourate 7 intitulée les Limbes, Al-A`râf, verset 50.

La parole de l’unicité pure (al kalimat ul ikhlâs) comporte des bienfaits immenses qu’il serait impossible d’énumérer dans leur totalité, nous n’en citerons que quelques-uns :

1 – C’est la parole de piété, comme l’ont dit ‘Umar [Ibn Al Khattâb] (qu’Allah soit satisfait de Lui) et bien d’autres.

2 – C’est la parole de sincérité, de l’attestation et de l’appel à La Vérité, du désaveu de l’association et de sa délivrance. Et c’est la raison première de la création. Allah dit : « Je n’ai créé les génies et les hommes que pour qu’ils M’adorent » [Sourate51 – Verset 56].

3 – C’est pour cette parole également que les Messagers ont été envoyés et que les Livres ont été révélés. Allah dit : « Et nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n’ayons révélé : « Point de divinité en dehors de Moi. Adorez-Moi donc. ». » [Sourate 21 – Verset 25].

Il dit également :  « Il fait descendre, par Son ordre, les Anges, avec la Révélation, sur qui Il veut parmi Ses serviteurs : « Avertissez qu’il n’est d’autre divinité que Moi. Craignez-Moi donc. ». » [Sourate 16 – Verset 2].

Ce verset est le premier qu’Allah a compté comme bienfait dans la Sourate Les abeilles également nommée la Sourate des bienfaits.

C’est ce qui a fait dire à Ibn ‘Uyaynah : « Il n’y a pas meilleur bienfait qu’Allâh a octroyé à  Son serviteur que de lui enseigner la parole « Lâ ilâha illa Llâh ». Certes cette parole est pour les gens du paradis ce que l’eau fraîche est pour les gens d’ici-bas. » C’est pour cette parole qu’ont été préparées la demeure de la récompense et celle du châtiment.

4 – C’est également au nom de cette parole que les Messagers ont reçu l’ordre de combattre l’oppression. Celui qui prononce cette parole sera préservé, par contre celui qui s’y refuse, court à sa perte.

5 – Elle est la clef du Paradis, l’élément principal de la prédication des Messagers, et c’est par elle que Mûsâ a parlé à Son Seigneur face-à-face. Al Bazzâr rapporte dans son Musnad selon ‘Iyâd Al Ansârî que le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit : « « Lâ ilâha illa Llâh » est une parole honorable pour Allâh, elle a sa place auprès de Lui, et Allâh fait entrer au Paradis celui qui la prononce avec sincérité. Quant à celui qui la dit avec hypocrisie, cette parole obstrue son sang et entrepose son argent, et il rencontrera Son Seigneur qui lui demandera des comptes. »

6 – Elle est le prix du Paradis. Al Hasan Al Basrî l’a dit mais on l’attribue également au Prophète avec des degrés d’authenticité faibles.

7 – Si c’est sa dernière parole, l’être humain entrera au Paradis.

8 – Cette parole est une protection contre l’Enfer. Le Prophète a entendu un jour un muezzin dire : « Lâ ilâha illa Llâh – J’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allâh », le Prophète dit alors : « Tu es sorti de l’Enfer. » [Muslim].

9 – Elle implique le pardon : dans le Musnad (de l’Imâm Ahmad) selon Shaddâd Ibn Aws et ‘Ubâdah Ibn As Sâmit (qu’Allâh soit satisfait d’eux), le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit à ses Compagnons : « « Levez vos mains et dites : « Lâ ilâha illa Llâh. » Nous levâmes donc nos mains un moment, puis Le Prophète abaissa Sa main et dit : « Louange à Allâh, ô Seigneur ! Tu M’as envoyé avec cette parole et Tu M’as ordonné [de la propager], Tu M’as promis par celle-ci le paradis, et certes Tu ne manques pas à Ta promesse. » Puis Il dit : « Rependez la bonne nouvelle car Allâh vous a d’ores et déjà pardonnés. ». »

10 – C’est la meilleure des actions : Abû Dharr a dit : « J’ai dit : « Ô Envoyé d’Allâh ! Enseigne-Moi une action qui Me rapproche du paradis et M’éloigne de l’enfer. » Il dit : « Si Tu commets une mauvaise action, fais-là suivre d’une bonne action, car elle vaut 10 fois sa valeur. » Je dis alors : « Ô Envoyé d’Allâh ! [La parole] « Lâ ilâha illa Llâh » fait-elle partie des bonnes actions ? » Il répondit : « C’est la meilleure des bonnes actions. ». »

11 – Elle efface les péchés : Selon Umm Hânî, le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « [La parole] « Lâ ilâha illa Llâh » ne laisse pas un péché [sans qu’il ne soit pardonné] et pas une action ne la devance. » [Sunan Ibn Mâjah].

Quelqu’un vit un pieux prédécesseur en rêve après sa mort et l’interrogea sur son état, il répondit : « La parole « Lâ ilâha illa Llâh » n’a rien laissé [comme péché]. »

12 – Elle renouvelle dans le cœur ce qui a disparu de la foi : Le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit à ses Compagnons : « Renouvelez votre foi. » Ils dirent :« Et comment renouveler notre foi ? » Il répondit : « Dites : « Lâ ilâha illa Llâh ». » [Musnad].

13 – Rien n’égale cette parole sur la balance. Et si on la comparait aux cieux et à la terre, elle l’emporterait. Selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin (qu’Allâh soit satisfait d’eux) que le Prophète Nûh, à Sa mort, dit à Son fils : « Je t’ordonne [de transmettre] « Lâ ilâha illa Llâh » car certes, si l’on mettait dans le plateau d’une balance les sept cieux et les sept terres, et que l’on mette « Lâ ilâha illa Llâh » dans l’autre plateau, ce dernier l’emporterait. Et si les sept cieux et les sept terres formaient un chaînon hermétique, « Lâ ilâha illa Llâh » l’aurait brisé. » [Musnad].

On rapporte également selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin (qu’Allâh soit satisfait d’eux) que le Prophète a dit : « Mûsâ a dit : « Ô Seigneur ! Enseigne-Moi ce qui Me permettrait de Te mentionner et de T’invoquer. » Allâh dit : « Ô Mûsâ ! Dis : « Lâ ilâha illa Llâh ! ». » Mûsâ dit : « Ô Seigneur ! Tous tes serviteurs disent cela. » Il dit : « Dis : « Lâ ilâha illa Llâh ! ». » Mûsâ dit alors : « Il n’y a de dieu que Toi, ô Seigneur ! Je voudrais cependant quelque chose qui me soit particulier. » Allâh reprit : « Ô Mûsâ ! Si les sept cieux et ce qu’ils contiennent et les sept terres étaient sur le plateau d’une balance, et que « Lâ ilâha illa Llâh » était sur l’autre, la balance pencherait du côté de « Lâ ilâha illa Llâh ». ». »

Cette parole prévaudra également dans les feuillets des péchés comme il a été cité dans le hadîth rapporté par Ahmad, An Nasâ’î et At Tirmidhî, selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin.

14 – C’est elle qui brise les voiles jusqu’à parvenir à Allâh, Puissant et Majestueux : At Tirmidhî rapporte selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Il n’y a aucun voile entre Allâh et [la parole] « Lâ ilâha illa Llâh », jusqu’à ce que cette dernière parvienne à Allâh. »

Il rapporte également selon Abû Hurayrah (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas un serviteur qui évite les grands péchés, et dit « Lâ ilâha illa Llâh » sincèrement, sans que les portes du Paradis ne s’ouvrent à elle [cette parole], jusqu’à parvenir au trône d’Allâh. »

On rapporte selon Ibn ‘Abbâs (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète a dit : « Il n’y a pas une chose sans qu’il n’y ait entre elle et Allâh un voile excepté la parole « Lâ ilâha illa Llâh ». De même que tes lèvres ne l’empêchent de sortir, rien ne l’empêche de parvenir à Allâh Puissant et Majestueux. »

Abû Umâmah a dit : « Il n’y a pas un serviteur qui dit : « Lâ ilâha illa Llâh » sans qu’elle ne parvienne jusqu’au Trône. »

15 – Allâh regarde celui qui la prononce et exauce son invocation : An Nasâ’î rapporte, dans Kitâb Ul Yawm wa Al Layla, le hadîth des deux Compagnons et dans lequel le Prophète dit :

« Il n’y a pas un serviteur qui dise « Lâ ilâha illa Llâhu, wahdahu lâ sharîkalahu, lahul Mulku wa lahul hamdu, wa Huwa ‘alâ kulli shay°in qâdîr – Il n’y a de divinité qu’Allâh, L’Unique et sans associé, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange, et Il est Omnipotent » sincèrement, de toute son âme, son cœur authentifiant sa parole, sans qu’on ne fende mes portes du ciel afin qu’Allâh voit celui qui la prononce. Et il est du droit du serviteur qu’Allâh a vu, que sa demande soit exaucée. »

16 – Allah approuve celui qui prononce cette parole : An Nasâ’î, At Tirmidhî et Ibn Hibbân rapportent selon Abû Hurayrah et Abû Sa’îd que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Lorsque le serviteur dit : « Lâ ilâha illa Llâh wa Allâhu Akbar – Il n’y a de divinité qu’Allah et Allah est Grand », son Seigneur l’approuve et dit : « Il n’y a de dieu que Moi et Je suis Le Plus Grand ». Et lorsqu’il dit : « Lâ ilâha illa Llâh, wahdahu lâ

Sharîkalah – Il n’y a de divinité qu’Allâh, unique et sans associé », Allâh dit : « Il n’y a de dieu que Moi, Je Suis L’Unique, sans associé ». Et lorsqu’il dit : « Lâ ilâha illa Llâh wahdahu lâ sharîkalahu, lahul mulku wa lahul hamdu – Il n’y a de divinité qu’Allâh, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange », Allâh dit :

« Il n’y a de dieu que Moi, à Moi La Royauté et à Moi Les Louanges ». Et lorsque le serviteur dit : « Lâ Ilâha Illa Llâh wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi Llâh – Il n’y a de divinité qu’Allâh et il n’y a de force et de puissance qu’en Allâh », Allâh dit : « Il n’y a de dieu que Moi, et il n y a de force et de puissance si ce n’est Moi. ». »

17 – C’est la meilleure parole que les Prophètes avaient prononcée, comme cela est mentionné dans l’invocation du jour de ‘Arafah.

18 – C’est le meilleur dhikr, comme cela est rapporté dans le hadith de Jâbir qui l’attribue au  Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) : « Le meilleur des dhikr est « Lâ ilâha illa Llâh ». »

Selon Ibn ‘Abbâs, le Prophète a dit : « La parole la plus aimée d’Allâh est « Lâ ilâha illa Llâh ». Sans celle-ci, Allâh n’accepte aucune action. »

19 – C’est la meilleure des actions, et celle qui les multiplie à leur maximum. Elle égale l’affranchissement d’esclaves et c’est une protection contre Satan.

Selon Abû Hurayrah, le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Celui qui dit : « Lâ ilâha illa Llâhu, wahdahu lâ sharîkalahu, lahul Mulku wa lahul hamdu, wa Huwa ‘alâ kulli shay°in qâdîr – Il n’y a de divinité qu’Allâh, L’Unique et sans associé, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange, et Il est Omnipotent » 100 fois, cela lui est compté comme l’affranchissement de 10 esclaves ; on lui inscrit en outre cent bonnes actions et on lui efface 100 péchés. Cela lui est aussi une protection contre le diable durant toute cette journée jusqu’au soir. Et personne n’a fait meilleur que lui sauf celui qui en fait plus. » [Al Bukhari – Muslim].

Selon Ayyûb Al Ansârî, Le Prophète a dit : « Celui qui prononce 10 fois (cette parole) a la même récompense que celui qui affranchit quatre esclaves des Fils d’Ismâ’îl. » [Al Bukhari – Muslim].

At Tirmidhî rapporte selon Ibn ‘Umar que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Celui qui la prononce (Lâ ilâha illa Llâh) en entrant au marché et ajoute : « Il fait vivre et fait mourir, Il est Vivant et ne meurt jamais, les biens sont dans Sa main et Il est omnipotent », Allâh lui inscrit un million de bonnes actions, Il lui efface un million de péchés, et l’élève d’un million de degrés. » Et dans une autre version : « Et on lui construit une maison au Paradis. »

20 – Parmi ses mérites, elle est une protection contre la solitude de la tombe et contre la frayeur de la Résurrection :

On rapporte dans le Musnad et dans d’autres [recueils] que le Prophète a dit : « Les Partisans du Tawhîd (muwahhidûn) ne seront pas pris dans la solitude dans leurs tombes, ni lorsqu’ils ressusciteront. Ils se lèveront et tapoteront [de leurs mains] pour enlever la terre de leurs têtes tout en s’exclamant : « Louange à Allâh qui a supprimé en nous la tristesse ! ». »

Dans un hadîth considéré comme mursal (dont la chaîne de transmission est altérée), il est dit : « Celui qui dit : « Il n’y a de dieu qu’Allâh, Le Roi, La Vérité Claire », 100 fois par jours, cette parole sera pour lui une protection contre la pauvreté, une agréable compagnie contre la solitude de la tombe, comme elle entraînera la suffisance et lui permettra de frapper à la porte du Paradis. »

21 – Elle sera le dogme des croyants lorsqu’ils se dresseront de leurs tombes : An Nadr Ibn Al ‘Arabî a dit : « Il m’est parvenu que les gens, lorsqu’ils se dresseront de leurs tombes auront pour dogme « Lâ ilâha illa Llâh ». »

At Tabarânî rapporte selon le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) : « Sur le Sirât , le dogme de cette communauté sera : « Lâ ilâha illa Llâh ». »

22 – Parmi ses bienfaits, elle ouvrira à celui qui la prononce les huit portes du Paradis, il y entrera par celle qu’il veut : Certes cela est rapporté par Muslim (selon un hadîth transmis par ‘Umar) concernant celui qui prononce la profession de foi lorsqu’il achève ses ablutions.

Selon ‘Ubâdah Ibn As Sâmit, le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit : « Celui qui atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allâh et que Muhammad est Son serviteur et Envoyé, que ‘Îsâ (Jésus) est le serviteur d’Allâh et Son envoyé – Il envoya Sa Parole à Maryam (Marie), et un souffle émanant de Lui – que le Paradis et l’Enfer sont une vérité, Allâh le fait entrer au Paradis avec ce qu’il possède comme actions, par l’une des huit portes de son choix. »

‘Abd Ur Rahmân Ibn Samra (qu’Allâh soit satisfait de lui) rapporte le hadîth d’une histoire longue et dans laquelle le Prophète a dit : « J’ai vu un homme de ma Communauté, qui, parvenu aux portes du Paradis, vit celles-ci se refermer devant lui. C’est alors que l’attestation « Lâ ilâha illa Llâh – Il n’y a de dieu qu’Allâh » lui est venue et lui a ouvert les portes pour le faire entrer au Paradis. »

23 – Parmi ses bienfaits : si les adeptes de cette parole entrent en Enfer par négligence envers ses droits, ils en sortiront indubitablement :

Le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit selon Anas (qu’Allâh soit satisfait de lui) : « Allâh dit : « Par Ma Puissance et Ma Majesté ! Par Ma Fierté et Ma Grandeur ! Je ferai sortir de l’Enfer quiconque dit « Lâ ilâha illa Llâh. ». ». » [Al Bukhârî – Muslim].

At Tabarânî rapporte selon Anas (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète a dit : « Des adeptes de la parole « Lâ ilâha illa Llâh » entreront en Enfer par leurs péchés. C’est alors que les adeptes d’Al Lât et d’Al Uzza diront : « A quoi vous a servi la parole « Lâ ilâha illa Llâh » ? », ce qui entraînera la colère d’Allâh qui fera sortir ces premiers de l’Enfer et les fera entrer au Paradis. »

Si Celui Qui est en colère se montre bon, qu’en est-il lorsqu’Il est satisfait ? Celui qui considère Allâh Unique – même s’il se montre négligent envers les droits de cette unicité – n’est pas semblable à l’associateur.

Un pieux prédécesseur disait : « Ibrâhîm (que La Paix soit sur lui) disait : « Ô Seigneur ! Ne considère pas équivalent celui qui T’associe à celui qui ne T’associe pas. ». »

Un autre disait quand il invoquait : « Ô Seigneur ! Tu as dit des gens de l’Enfer qu’ils jurent par Allâh de toute la force de leurs serments qu’Allâh ne fera pas ressusciter celui qui meurt. Et nous, nous jurons par Allâh de toute la force de nos serments qu’Allâh fera effectivement ressusciter celui qui meurt. Ô Seigneur ! Ne rassemble pas tous ceux qui jurent dans la même demeure ! »

Abû Sulaymân disait : « S’Il me reproche mon avarice, je Lui réclame Sa largesse, s’Il me reproche mes péchés, je Lui réclame Son pardon, et s’Il me fait entrer en Enfer, j’informe les gens de l’Enfer que je L’aime. »

Un pieux connaisseur d’Allâh (‘Arîf) pleurait toute la nuit et disait : « Si Tu me châties, je demeure à T’aimer et si Tu me fais miséricorde, je demeure à T’aimer. » Les  Connaisseurs (‘Ârifûn) craignent plus le voile  que le châtiment.

Dhu Nnûn a dit : « La peur de l’Enfer devant la peur de la séparation est telle une goutte devant une mer immense. »

L’un d’eux disait : « Ô mon Dieu, Seigneur et Souverain ! Si Tu me châtiais de tout Ton châtiment, me priver de T’avoisiner me serait plus désagréable que Ton châtiment. »

Ô Mes frères ! Concentrez à présent vos efforts dans la réalisation du tawhîd (l’Unicité Pure), car on ne saurait être sauvé du châtiment Divin sans celle-ci. Il n’y a pas meilleure parole que les gens aient prononcée : « LÂ ILÂHA ILLA LLÂH »

Source : Tahqîq Kalimat al Ihlâs Par l’imâm ‘Abd ar-Rahmân Ibn Ahmed Ibn Rajab Al-Hanbal

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Il est de la Sunna de jeûner le jour de ‘Ashoura (le dixième jour de du mois de mouharram) puisque le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, dit : « le jeûne de ‘Ashoura fait absoudre les péchés de l’an passé » (rapporté par Mouslim).

D’après Ibn ‘Abbas, que Dieu l’agrée, lorsque le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, arriva à Médine, il vit les juifs jeûner le jour de ‘Ashoura. Il leur demanda : « Pourquoi ce jeûne ? Ils dirent : C’est un jour béni. C’est le jour au cours duquel Dieu sauva les enfants d’Israël de leur ennemi, raison pour laquelle Moïse le jeûna. Le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, dit alors : Je suis plus digne de me réclamer de Moïse que vous. Il le jeûna alors et ordonna de le jeûner « (rapporté par al-Boukhari et Mouslim).

Ibn ‘Abbas rapporte également que lorsque le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, arriva à Médine, il jeûna le jour de ‘Ashoura et ordonna de le jeûner, les compagnons dirent : C’est un jour vénéré par les juifs et les chrétiens ! Il dit alors : « L’année prochaine, si Dieu le veut, nous jeûnerons également le neuvième jour. Ibn ‘Abbas dit : Le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, décéda avant l’arrivée de l’année suivante » (rapporté par Mouslim).

Les deux derniers hadiths, isolés de l’ensemble des hadiths évoquant le jeûne du jour de ‘Ashoura, laisseraient entendre deux choses historiquement fausses.

La première, c’est que le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, n’observait pas le jeûne de ‘Ashoura avant l’arrivée à Médine. C’est en voyant les juifs jeûner ce jour que le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, ordonna de le jeûner.

La deuxième consiste à croire que dès son arrivée à Médine, et voyant les juifs jeûner le jour de ‘Ashoura, le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, décida de se démarquer d’eux en jeûnant en  plus le neuvième jour l’année suivante. Ce qui laisserait entendre que le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, a vécu moins de deux ans à Médine puisqu’il est décédé avant l’arrivée de l’année suivante ! Or, il est notoirement établi que le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, a vécu dix ans à Médine.

Nous répondons à ces deux déductions erronées par ce qui suit :

Premièrement, le jeûne du jour de ‘Ashoura était anciennement connu chez « quraysh » et ceci bien avant l’avènement de l’islam. ‘Ikrima rapporte que pendant la période obscurantiste « jahiliyya », les qurayshites commirent une grossière erreur qui leur affligea le cœur. On leur suggéra alors de jeûner le jour de ‘Ashoura car ce jeûne est expiatoire.

‘Aïsha, que Dieu l’agrée dit : Le jour de ‘Ashoura est un jour que « qouraysh » jeûnait. Le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, le jeûnait également. Lorsqu’il arriva à Médine il continua de le jeûner et ordonna aux gens de le jeûner. Lorsque le jeûne du mois de ramadan fut instauré, il dit : « Qui donc veut le jeûner, le jeûne, et qui ne le veut pas, ne le  jeûne pas » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim).

Deuxièmement, lorsque le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, arriva à Médine, il ne tenait pas à se démarquer des juifs, au contraire, il aimait s’accommoder aux gens du Livre dans ce qu’il n’avait pas reçu de révélation comme le rapporte al-Boukhari d’après Ibn ‘Abbas. Son but est de montrer aux juifs que l’islam s’inscrit dans la continuité du message divin, que la source divine est une, que la religion de Dieu demeure la même de tout temps et que les prophètes sont tous des frères, chacun d’entre eux apportant une pierre à l’édifice de la vérité. C’est dans ce sens que le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, confirma le jeûne du jour de ‘Ashoura. D’autant plus que la victoire de Moïse n’est autre que la victoire de la vérité et d’ailleurs, ce jour connut dans l’histoire d’autres moments victorieux pour la vérité puisque c’est en ce jour que l’arche de Noé accosta la montagne du Judi, raison pour la quelle le prophète Noé le jeûna comme le relate l’imam Ahmed d’après Ibn ‘Abbas.

Puis, lorsque les tribus juives ne cessèrent de faire preuve de trahison et de tromperie à l’encontre des musulmans, les compagnons se sentirent gênés de  partager le même rite que les juifs en dépit de leurs nombreuses trahisons. C’est alors que le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, ordonna de se démarquer des juifs en disant : « Jeûnez le jour de ‘Ashoura et distinguez-vous des juifs. Aussi, jeûnez un jour avant et un jour après » (rapporté par Ahmed). Le Prophète, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soit sur lui, maintint ainsi le principe de ce jeûne mais en modifia la forme.

Ibn al-Qayyim dit que le jeûne de ‘Ashoura comporte trois niveaux : le niveau le plus complet consiste à jeûner un jour avant et un jour après. Le niveau suivant consiste à jeûner le neuvième et le dixième jour conformément à la plupart des hadiths. Vient après le jeûne du dixième jour seul.

Moncef Zenati

Les musulmans célèbrent deux fêtes principales dans l’année : « ‘Aïd à al-fitr » (la fête de la rupture du jeûne annonçant la fin du mois de Ramadan) et « ‘Aïd al-adha » (la fête du sacrifice en commémoration du sacrifice du prophète Ibrahim, que la Paix de Dieu soit sur lui).

Mais les fêtes en islam ne sont pas de simples occasions pour organiser des cérémonies festives ou pour se réunir autour d’un festin bien que cela en fasse partie.

En effet, au-delà de leur dimension festive, l’islam vise à réaliser à travers ces deux fêtes des objectifs d’ordre spirituel et humanitaire.

Dimension spirituelle de l’Aïd

La dimension spirituelle se manifeste à travers l’Aïd dans la mesure où cette fête commence par la célébration de la Prière, par le « takbir » (dire allahou akbar », le « tahlil » (dire la ilaha illallah), le « tahmid » (dire al-hamou lillah). La fête de l’Aïd en islam est ornée d’invocations.

Les deux fêtes sont également liées aux actes d’adoration instaurées par l’islam. En effet, l’Aïd al-fitr arrive juste après le jeûne, pendant que l’Aïd al-adha se situe en période du Pèlerinage.

Ainsi la fête en islam n’est pas une occasion de se libérer des limites fixées par la religion pour satisfaire ses passions et ses désirs. Les fêtes en islam sont avant tout des fêtes spirituelles, fortement liées à Dieu ; des occasions pour se rappeler de Dieu. ‘Omar ibn ‘Abdel-‘Aziz disait : « Ce n’est pas un jour de fête pour celui qui met des vêtements neufs, mais un jour de fête pour celui qui redoute la menace divine ».

Cela ne signifie nullement que la joie et l’amusement n’ont de place dans les fêtes musulmanes. Au contraire, lorsque le Prophète (BSDL) vit Abou Bakr réprimander les deux femmes qui chantaient chez lui, il dit à Abou Bakr : « Laisses-les ! Chaque peuple à une fête, et ce jour est notre jour de fête » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim). Cela signifie simplement que les différentes festivités doivent être dans la limite des prescriptions de l’islam.

Dimension humaniste de l’Aïd

La dimension humaniste et sociale se manifeste clairement à travers les fêtes musulmanes. Dans ces moments de fêtes, le musulman ne pourrait oublier son frère. Il ne pourrait faire la fête seul en oubliant les plus démunis. Les fêtes musulmanes bannissent l’égoïsme.

Ainsi, l’islam a-t-il instauré zakat al-fitr à l’occasion de l’Aïd al-Fitr. Le Prophète (BSDL) l’a prescrit, comme l’évoque Ibn ‘Abbas, pour qu’elle soit une purification pour le jeûneur de toute parole futile et de tout propos obscène ainsi qu’une nourriture pour les nécessiteux (rapporé par AbouDaoud). Le Prophète (BSDL) dit également à propos de la finalité de zakat al-Fitr : « Epargnez-leur la mendicité ce jour-là » (rapporté par ad-Daraqoutni et al-Bayhaqi).

De même, l’islam a instauré le rite du sacrifice pour que le musulman en dépense pour sa famille, ses proches, et les nécessiteux. C’est ainsi qu’est distribué le sacrifice : un tiers pour la consommation personnelle, un tiers pour se le partager entre voisins et proches et un tiers pour les pauvres. Plus la part des pauvres est grande, plus cela est mritoire. Dieu dit : « Mangez-en vous-même et faites-en manger le pauvre » (Sourate 22 : verset 27).

Cette largesse n’est pas limitée aux pauvres musulmans mais englobe les nécessiteux parmi les non-musulmans. En effet, Abou Daoud et at-Tirmidhi rapportent qu’on sacrifia une bête pour ‘Abdoulah ibn ‘Amr ibn al-‘As. Lorsqu’il rentra chez-lui, il dit : « En avez-vous offert à notre voisin juif ?! J’ai entendu le Prophète (BSDL) dire : « L’Ange Gabriel ne cessa de me recommander la bonté à l’égard du voisin au point ou je pensai qu’il allait lui attribuer une part de l’héritage ».

Et d’une manière générale, l’islam saisi l’occasion des différentes fêtes (mariage, ‘aqiqa) pour réaliser cette dimension social. Le Prophète (BSDL) dit au sujet du repas du mariage : « Le pire des repas, est le repas du mariage auquel on appelle le rassasié et où on en prive l’affamé » (rapporté par Mouslim), et dans une autre version : « On en prive celui qui en a besoin, et on y appelle celui qui n’en a pas besoin » (rapporté par at-Tabarani).

Tel est l’esprit de la fête en islam. Manger seul, réunir sur la table toutes sortes de nourritures et toutes sortes de boissons, porter les plus beaux vêtements alors que pas loin de toi se trouve un frère, une sœur, un proche, un voisin, un pauvre qui ne trouve pas de quoi manger. Ne fait pas partie des valeurs de l’islam. Il ne peut y avoir de fraternité entre une personne qui met la main sur le ventre à cause de la douleur provoqué par l’indigestion et une autre qui met la main sur le ventre se plaignant de la douleur provoquée par la faim.

L’islam ne pourrait accepter une telle indifférence. Le Prophète (BSDL) : « Ne croit pas en moi, quiconque passe la nuit rassasié alors que son voisin, à côté de lui, a faim , tout en étant au courant » (rapporté par ad-Daraqoutni et al-Bazzar).

Ainsi l’islam fait de ces fêtes des moments de solidarité, de partage et de compassion pour que les musulmans fassent de ces qualités des traits de caractères. Le Prophète (BSDL) dit : « La personne la plus aimée de Dieu est la plus utile aux gens. Et l’action la plus aimée de Dieu est une joie que tu apportes à un musulman, le soulager d’une affliction, lui payer sa dette ou repousser de lui la faim. Accompagner un frère pour un besoin m’est préférable au fait d’effectuer une retraite spirituelle dans cette mosquée pendant un mois. Et quiconque retient sa colère, Dieu lui protège sa dignité, et quiconque contient sa rage, en étant capable de l’exprimer, Dieu lui remplira son cœur d’espoir le Jour de la Résurrection. Et quiconque accompagne son frère pour un besoin jusqu’à le lui réaliser, Dieu lui raffermira ses pieds (sur le pont), le jour où les pieds glisseront » (rapporté par ad-Daraqoutni).

La dimension humaniste des fêtes musulmanes se manifestent également à travers les vœux que les musulmans s’adressent mutuellement, mettant ainsi fin aux disputes et aux rancunes, réformant, à l’occasion, les liens de fraternité car « l’altération des relations, comme dit le Prophète (BSDL) est celle qui coupe, je ne dis pas  quelle coupe les cheveux mais la religion » (rapporté par Abou Daoud, Ibn Hibban, et at-Tirmidhi). La fête de l’Aïd doit être un moment de pardon et de réconciliation. Le musulman se doit, ce jour-là, de rechercher ses proches, ses parents, ses frères et sœurs, ses voisins afin de rétablir les liens avec ceux qui les ont rompus, de faire acte de charité envers ceux qui ont refusé de la lui accorder, de faire preuve de pardon à l’égard de ceux qui ont fait preuve d’injustice à son encontre. Telles sont les nobles caractères que le Prophète (BSDL) est venu accomplir : « Je n’ai été envoyé qu’afin d’accomplir les nobles caractères » (Rapporté par Malik).

Moncef Zenati

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