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Le mérite des dix premiers jours de Dhoul Hijja
  • Al-Boukhari rapporte d’après Ibn ‘Abbas, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où les actions de bien sont plus aimés de Dieu que ces jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de Dhoul Hijja) ».
  • Al-imam Ahmed rapporte d’après Ibn ‘Omar, que Dieu l’agrée, que le Prophète (BDSL) dit : « Il n’y a pas de jours où l’action est plus méritoire et plus aimée de Dieu que ces dix jours. Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».
  • Ibn Hibban rapporte d’après Jabir ibn ‘Abdillah, que le Prophète (BDSL) dit : « Le meilleur jour de l’année est le jour de ‘Arafat ».
Les actions recommandées durant ces dix jours

1- Accomplir le Pèlerinage et la ‘Omra. Il s’agit là de la meilleure des actions conformément à plusieurs hadiths dont : « La ‘Omra efface les péchés jusqu’à la ‘Omra suivante, et le Pèlerinage pur de tout péché « al-hajj al-mabrour » n’a autre récompense que le Paradis ».

2- Jeûner ces dix jours, ou quelques uns, dans la mesure du possible, particulièrement le jour de ‘Arafat. D’une manière générale, le jeûne constitue, sans doute, l’une des actions les plus méritoires, que Dieu s’attribue comme l’indique le hadith divin « qoudousi » : « Le jeûne m’appartient, et c’est Moi qui en donne la rétribution. Il (le jeûneur) délaisse, en effet, pour Moi, sa passion, sa nourriture et sa boisson».

D’après Sa’id al-Khoudri, que Dieu l’agrée, le Prophète (BDSL) dit : « Chaque fois que quelqu’un jeûne un jour par amour de Dieu, Dieu éloigne grâce à ce jour son visage du feu de l’Enfer d’une distance égale à ce qu’on parcourt en soixante-dix ans ».

Mouslim rapporte d’après Qatada, que le Prophète (BDSL) dit à propos du jour de ‘Arafat: « Il fait absoudre les péchés de l’an passé et de l’année en cours ».

3- Faire le « takbir » et invoquer Dieu abondamment durant ces jours. Dieu dit : « … et pour invoquer le nom d’Allah aux jours bien déterminés … » (Sourate 22, Verset 28). Les « jours bien déterminés » évoqués par le verset furent interprétés comme étant les dix premiers jours de Dhoul Hijja. C’est pour cette raison que les savants jugent recommandé le fait d’invoquer Dieu en abondance durant ces jours, et conformément au hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Ibn ‘Omar : « Pendant ces jours, faites le « tahlil » (dire « la ilaha illal-lah »), le « takbir » (dire « allahou akbar ») et le « tahmid » (dire « al-hamdou lil-lah ») en abondance ».

4- Se repentir et abandonner toute sorte de péché afin que les actions provoquent le Pardon et la Miséricorde de Dieu. Les péchés sont, en effet, la cause de l’éloignement et du rejet, de même que les actes d’obéissance sont causes de rapprochement et d’amour. Dans le hadith relaté par Abou Hourayra, que Dieu agrée, le Prophète (BDSL) dit : « Dieu se montre jaloux, et Sa jalousie se manifeste lorsque quelqu’un commet ce que Dieu interdit » (al-Boukhari et Mouslim).

5- Multiplier les bonnes actions parmi les actes surérogatoires tels que la prière « salat », l’aumône, l’effort intime sur soi, la lecture, le commandement du bien et l’interdiction du mal et autres actions, car la rétribution de ces actes se multiplie durant ces jours.

6- Durant ces jours, il est recommandé de faire le « takbir » d’une manière absolue (at-takbir al-moutlaq), à n’importe quel moment, de jour comme de nuit, et ce, jusqu’à la Prière de l’Aïd. Il est également recommandé d’accomplir le « takbir » dit « mouqayyad » (limité) qui a lieu au terme de chaque Prière obligatoire. En dehors du pèlerin, ce dernier takbir commence à la Prière du « fajr » le jour de ‘Arafat, à partir du « dhohr » pour les pèlerins. Il s’étend ensuite jusqu’à la Prière du ‘Asr du troisième jour de « tashriq » (le 13ème jour de dhoul-hijja).

7- Il est recommandé de sacrifier une bête (ovins, caprins, bovins ou chameaux) le jour du sacrifice (le 10ème jour de Dhoul Hijja) ou pendant les trois jours de « tashriq » (11, 12 et 13 Dhoul Hijja). Ceci constitue une « sunna » (voie) établie par notre père Ibrahim, que la Paix de Dieu soit sur lui, lorsque Dieu racheta la vie d’Ismaïl par une offrande. Il est également établi que « le Prophète (BSDL) sacrifia deux béliers, gros, blancs, cornus. Il évoqua le nom d’Allah (en disant bismillah), prononça le takbir (Allahou akbar), posa son pied sur leur flancs et les immola de sa main » (al-Boukhari et Mouslim).

8- Mouslim et d’autres rapportent d’après Oummou Salama (que Dieu l’agrée), le Prophète (BSDL) dit : « Lorsque vous voyez la nouvelle lune du mois de dhoul-hajja, et si l’un de vous envisage de  sacrifier une bête, qu’il s’abstienne de se couper les cheveux et les ongles ». Dans une autre version : « qu’il ne coupe ni ses cheveux, ni ses ongles jusqu’à ce qu’il accomplisse le sacrifice ». C’est probablement pour ressembler aux pèlerins qui acheminent leurs offrandes au lieu du sacrifice. Dieu : « Et ne rasez pas vos têtes avant que l’offrande n’ait atteint son lieu d’immolation » (Sourate 2, Verset 196).

9- Le musulman doit se déployer à accomplir la prière de l’Aïd, et à assister au prêche pour en tirer profit. Il doit s’efforcer à connaître la finalité de l’instauration de l’Aïd, car il s’agit, en effet, d’un jour de reconnaissance et de bienfaisance. Il ne doit pas en faire un jour d’insolence et d’arrogance, ni une occasion de désobéissance et de s’adonner aux interdits qui pourraient être la cause de l’anéantissement des bonnes actions réalisées en ces jours.

10- En conclusion, il est du devoir du musulman et de la musulmane de tirer profit de ces jours en obéissant à Dieu, en l’invoquant, en le remerciant, en s’acquittant des devoirs et en s’écartant des interdits ; profiter de cette occasion offerte par Dieu afin d’obtenir la satisfaction de son Seigneur, et c’est certainement Dieu qui fait parvenir à la réussite, et c’est Lui qui guide dans le chemin droit. Que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur le Prophète, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

 Texte arabe de Abdoullah ibn Abderrahman al-Jebrin traduit par Havre De Savoir

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Sa lignée et sa naissance

Al-Hasan Ibn Abî Al-Hasan Yasâr Abû Sa`îd Al-Basrî, l’Imâm de Bassora, l’emblème de la piété, le modèle des soufis, naquit en 21 A.H. à Médine, sous le califat de `Umar Ibn Al-Khattâb. Son père était un esclave affranchi de Zayd Ibn Thâbit, et sa mère une esclave affranchie de la Mère des Croyants, Umm Salamah. Lorsque sa mère s’absentait pour accomplir une tâche qu’Umm Salamah lui avait demandée, Al-Hasan pleurait ; Umm Salamah le portait et l’allaitait. On dit que cet allaitement fut une bénédiction pour Al-Hasan. Dans son enfance, il allait s’asseoir avec les Compagnons du Prophète – paix et bénédiction de Dieu sur lui. Notre maître `Umar Al-Fârûq invoqua Dieu d’accorder à Al-Hasan une profonde compréhension de la religion et l’amour des gens. Il apprit le Coran sous le califat de `Uthmân Ibn `Affân.

Ses qualités

Il fut connu pour son strict respect et son application de la Sunnah du Prophète – paix et bénédiction sur lui -, pour son savoir immense, son austérité, son ascétisme et son caractère charismatique qui force l’admiration et le respect.

Il fut le scribe du gouverneur de Khorasân, Ar-Rabî` Ibn Ziyâd, à l’époque de Mu`âwiyah. Il s’illustra par son courage dans les conquêtes. Il participa avec des Compagnons du Prophète à une bataille à Khorasân.

Il se distingua par sa piété, son éloquence et sa sagesse. Il ne craignait que Dieu et n’hésitait pas à rappeler les gouverneurs et les princes au droit chemin en critiquant leurs travers. Plusieurs fois, il s’opposa fermement à la déviance d’Al-Hajjâj.

Il fut considéré par le Salaf comme l’un des quarante « Saints-Substituts » (Al-Abdâl). AtTabarâni narre dans Al-Awsat que Anas rapporta que le Prophète dit : « La terre portera toujours quarante hommes similaires à l’Ami de Dieu [Abraham], grâce auxquels les hommes reçoivent la pluie et sont secourus. Chaque fois que l’un d’eux meurt, Allah le remplace par un autre. » Qatâdah, un disciple d’Ibn `Abbâs, dit : « Il est certain qu’Al-Hasan est l’un d’eux. »

Il est l’un des grands maîtres du Hadîth. Il rapporta des hadiths de `Imrân Ibn Al-Husayn, d’Al-Mughîrah Ibn Shu`bah et d’An-Nu`mân Ibn Bashîr. Mâlik Ibn Dînâr, Humayd AtTawîl et Abû Al-Ashhab ont narré ses hadiths. Ses hadîths sont rapportés dans les Six Recueils : Al-Bukhârî, Muslim, An-Nasâ’î, At-Tirmidhî, Abû Dawûd et Ibn Mâjah.

Abû Nu`aym Al-Asfahâni mentionne dans son ouvrage encyclopédique Hilyat Al-Awliyâ’ que `Abd Al-Wâhid Ibn Zayd, l’un des disciples d’Al-Hasan, fut le premier à bâtir une maison des hôtes et une école soufie à Abadân (actuellement à la frontière entre l’Iran et l’Irak). La réputation et la piété d’Al-Hasan Al-Basrî et de ses disciples amenèrent Sheikh Ibn Taymiyah à écrire : « Le soufisme a pour origine Bassora. » (At-Tasawwuf dans Al-Fatâwâ Al-Kubrâ). Plus précisément, Bassora est l’un des premiers centres où apparurent des écoles d’auto-discipline, de purification des cœurs et d’ascétisme, fondées sur le Coran et la Sunnah, connues plus tard sous le nom de soufisme sunnite (at-tasawwuf as-sunnî).

Ibn Al-Jawzî écrivit un livre d’une centaine de pages intitulé Adab Ash-Shaykh Al-Hasan Ibn Abî Al-Hasan Al-Bas, dans lequel il décrit les vertus d’Al-Hasan Al-Basrî. Aussi, dans son livre Sifat AsSafwah, il cite certaines narrations selon lesquelles Al-Hasan aurait laissé à sa mort une cape en laine qu’il a portée pendant vingt ans, en hiver comme en été, et qui était restée propre, belle impeccable.

L’Imâm donne le bon exemple

Dans son livre Discours du cœur, Sheikh `Abd Al-Hamîd Kishk, qu’Allâh lui fasse miséricorde, consacre le chapitre sur « la foi et le bon exemple » à un extrait de la vie de l’Imâm Al-Hasan Al-Basrî.

« Il me vient à l’esprit un spectacle grandiose, à savoir cette noble attitude du pieux Al-Hasan Al-Basrî, l’Imâm des prédicateurs, qu’Allâh l’agrée, vis-à-vis des esclaves de Bassora.

Un jour, ils se dirigèrent vers lui et dirent : Ô pieux de la religion ! Nos maîtres nous maltraitent, leurs cœurs ont durci envers nous et nous sommes venus à toi pour que tu incites à l’affranchissement des esclaves dans ton prochain sermon du vendredi. Il accepta leur demande et promit de donner suite à leur souhait. Des vendredis se succédèrent sans qu’Al-Hasan évoque le souhait des esclaves. Un vendredi, il monta sur la chaire et donna un sermon sur l’affranchissement des esclaves. Chaque fidèle ayant entendu le sermon dans la mosquée libéra son esclave après la prière.

Une fois affranchis, ils se réunirent chez Al-Hasan et lui parlèrent en ses termes : « Ô pieux de la religion, nous avons un reproche à te faire ». « A quel sujet ? », répondit-il. Ils dirent : « Pourquoi as-tu attendu toutes ces semaines pour parler de notre affranchissement alors que tu savais à quel point nous en avions besoin ? » Il leur répondit en des termes qui méritent d’être écrits sur des feuilles de lumière avec des lettres d’or. Il répondit avec la certitude de la foi et de la vérité manifeste : « Ce qui m’a retardé, c’est que je n’avais pas d’esclaves ni de quoi en acheter un. Lorsque Allah m’a accordé un peu d’argent, j’ai acheté un esclave et je l’ai affranchi. Ainsi, lorsque j’ai appelé les gens à affranchir leurs esclaves dans mon sermon, leur cœur étaient ouverts à ma parole, car j’avais appliqué en premier lieu ce que je demandais à autrui. »

Quelques-unes de ses paroles
  • Il disait : « Quiconque vénère le dirham, Dieu le rabaisse. » ; « Le paradis n’a jamais été aussi embelli pour une communauté comme il l’a été pour cette communauté, et pourtant tu ne lui trouves pas d’amoureux. »
  • Il éprouvait une très grande crainte révérencielle envers Dieu et craignait de mériter le châtiment divin après la mort. C’est pourquoi il disait : « La mort a fait éclater au grand jour la vérité de la vie ici-bas si bien qu’elle n’a laissé de place à la joie que pour ceux qui sont doués d’intelligence. » Un jour, on le vit pleurer, on lui en demanda la raison. Il répondit : « Je crains que demain, Dieu me jette en enfer sans s’y attarder. »
  • L’Imâm Al-Ghazâlî dit dans son épître Mon Fils : « On rapporte qu’on donna de l’eau fraîche à Al-Hasan Al-Basrî, qu’Allâh lui fasse miséricorde. Quand il prit le verre ou le récipient, il s’évanouit et le verre tomba de sa main. Quand il se réveilla, on lui dit : « Qu’as-tu ô Abû Sa`îd ? », il répondit : « Je me suis souvenu des vœux des gens du Feu quand ils diront aux gens du Paradis : « ‹Déversez sur nous de l’eau, ou de ce qu’Allah vous a attribué.› » [1] »
  • On relate que lorsque `Umar Ibn `Abd Al-Azîz devint calife, il écrivit à l’Imâm Al-Hasan : « Je suis éprouvé par cette responsabilité, conseille-moi des gens qui m’aideront à l’honorer ». Al-Hasan lui répondit : « Quant aux gens attachés à la vie présente, tu n’en veux pas, et quant ceux attachés à l’au-delà, ils ne veulent pas de toi. Cherche donc secours auprès de Dieu. »
  • Il dit également : « Nous badinons, mais qui sait ? Peut-être que Dieu a regardé une partie de nos œuvres et a dit : « Je n’en agrée aucune ». Malheur à toi fils d’Adam ! Combats-tu Dieu ? Quiconque désobéit à Dieu, il Le combat ! Par Dieu ! J’ai vu des vétérans de Badr. Leurs vêtements étaient pour la plupart de laine. Si vous les aviez vu, vous auriez dit qu’ils avaient perdu la raison, et s’ils voyaient les meilleurs parmi vous ils diraient : « Ces gens ne cherchent pas de part dans l’au-delà. » et s’ils voyaient les pires ils diraient : « Ces gens ne croient pas au Jour du Jugement. » J’ai vu des hommes pour qui le monde avait moins de valeur que la poussière sous leurs pieds. J’ai connu des hommes qui, revenant le soir chez eux et ne possédant que leur propre repas, auraient dit : « Je ne dois pas manger tout cela. Je dois en donner une partie pour l’amour Dieu. » (conférer Hilyat Al-Awliyâ’ de Abû Nu`aym).
  • Al-Hasan Al-Basrî dit aussi : « Quel mauvais Serviteur de Dieu ! Je parle d’un Serviteur qui correspond à la description suivante : Il demande le pardon alors qu’il se complait dans le péché et les actes de désobéissance. Il se comporte d’une façon humble et soumise afin de paraître loyal aux yeux des autres, alors qu’en réalité il feint pour dissimuler sa perfidie. Il interdit le blâmable, mais il ne s’abstient pas de le faire lui-même. – Il recommande ce qui est bien, mais ne se conforme pas à ses propres recommandations. – S’il donne, il le fait avec avarice, et s’il refuse de donner, il le fait sans s’excuser. – S’il est en excellente santé, il se sent tranquille, mais s’il tombe malade, il est plein de remords. – S’il est pauvre, il se sent triste, et s’il devient riche, il est sujet à la tentation. – Il espère le salut, mais n’agit pas en conséquence. – Il craint le châtiment, mais ne cherche pas à s’en prémunir. – Il souhaite recevoir plus de bienfaits, mais il ne remercie pas pour ce qu’il a déjà reçu. – Il aime l’idée de la récompense spirituelle, mais il ne s’astreint pas à la patience. – Il s’empresse de dormir et remet son jeûne à plus tard. »
Témoignages à son sujet

L’Imâm An-Nawawî dit : « Al-Hasan fut une sommité, un érudit raffiné, un jurisconsulte, un homme de confiance, un dévot, un ascète au savoir abondant, au discours éloquent et au visage gracieux. »

L’Imâm Al-Ghazâli dit : « Al-Hasan est celui dont les paroles étaient les plus proches de celles des Prophètes et celui dont l’exemple se rapprochait le plus des Compagnons du Prophète – paix et bénédictions sur lui. »

Yazîd Ibn Hawshab décrit la piété d’Al-Hasan, disant : « Je n’ai vu plus craintif envers Dieu qu’Al-Hasan Al-Basri et `Umar Ibn `Abd Al-`Azîz, à croire que l’enfer n’a été créé que pour eux. »

Maslamah Ibn `Abd Al-Malik disait : « Comment peuvent s’égarer des gens qui comptent parmi eux un homme comme Al-Hasan… »

Quand on évoque « Al-Hasan » sans autre précision, dans les livres traitant de jurisprudence, de hadiths, de personnages éminents, d’ascétisme, de soufisme et de bonnes manières, c’est de lui qu’il s’agit.

Il composa une exégèse du Coran intitulée Tafsîr Al-Qur’ân et un ouvrage traitant des vertus de La Mecque, Fadâ’il Makkah.

Ce géant de l’islam retourna à Dieu en 110 A.H. à l’âge de 89 ans.

 Source : http://www.islamophile.org/spip/L-Imam-Al-Hasan-Al-Basri.html

 

[1] Sourate 7 intitulée les Limbes, Al-A`râf, verset 50.

La parole de l’unicité pure (al kalimat ul ikhlâs) comporte des bienfaits immenses qu’il serait impossible d’énumérer dans leur totalité, nous n’en citerons que quelques-uns :

1 – C’est la parole de piété, comme l’ont dit ‘Umar [Ibn Al Khattâb] (qu’Allah soit satisfait de Lui) et bien d’autres.

2 – C’est la parole de sincérité, de l’attestation et de l’appel à La Vérité, du désaveu de l’association et de sa délivrance. Et c’est la raison première de la création. Allah dit : « Je n’ai créé les génies et les hommes que pour qu’ils M’adorent » [Sourate51 – Verset 56].

3 – C’est pour cette parole également que les Messagers ont été envoyés et que les Livres ont été révélés. Allah dit : « Et nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n’ayons révélé : « Point de divinité en dehors de Moi. Adorez-Moi donc. ». » [Sourate 21 – Verset 25].

Il dit également :  « Il fait descendre, par Son ordre, les Anges, avec la Révélation, sur qui Il veut parmi Ses serviteurs : « Avertissez qu’il n’est d’autre divinité que Moi. Craignez-Moi donc. ». » [Sourate 16 – Verset 2].

Ce verset est le premier qu’Allah a compté comme bienfait dans la Sourate Les abeilles également nommée la Sourate des bienfaits.

C’est ce qui a fait dire à Ibn ‘Uyaynah : « Il n’y a pas meilleur bienfait qu’Allâh a octroyé à  Son serviteur que de lui enseigner la parole « Lâ ilâha illa Llâh ». Certes cette parole est pour les gens du paradis ce que l’eau fraîche est pour les gens d’ici-bas. » C’est pour cette parole qu’ont été préparées la demeure de la récompense et celle du châtiment.

4 – C’est également au nom de cette parole que les Messagers ont reçu l’ordre de combattre l’oppression. Celui qui prononce cette parole sera préservé, par contre celui qui s’y refuse, court à sa perte.

5 – Elle est la clef du Paradis, l’élément principal de la prédication des Messagers, et c’est par elle que Mûsâ a parlé à Son Seigneur face-à-face. Al Bazzâr rapporte dans son Musnad selon ‘Iyâd Al Ansârî que le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit : « « Lâ ilâha illa Llâh » est une parole honorable pour Allâh, elle a sa place auprès de Lui, et Allâh fait entrer au Paradis celui qui la prononce avec sincérité. Quant à celui qui la dit avec hypocrisie, cette parole obstrue son sang et entrepose son argent, et il rencontrera Son Seigneur qui lui demandera des comptes. »

6 – Elle est le prix du Paradis. Al Hasan Al Basrî l’a dit mais on l’attribue également au Prophète avec des degrés d’authenticité faibles.

7 – Si c’est sa dernière parole, l’être humain entrera au Paradis.

8 – Cette parole est une protection contre l’Enfer. Le Prophète a entendu un jour un muezzin dire : « Lâ ilâha illa Llâh – J’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allâh », le Prophète dit alors : « Tu es sorti de l’Enfer. » [Muslim].

9 – Elle implique le pardon : dans le Musnad (de l’Imâm Ahmad) selon Shaddâd Ibn Aws et ‘Ubâdah Ibn As Sâmit (qu’Allâh soit satisfait d’eux), le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit à ses Compagnons : « « Levez vos mains et dites : « Lâ ilâha illa Llâh. » Nous levâmes donc nos mains un moment, puis Le Prophète abaissa Sa main et dit : « Louange à Allâh, ô Seigneur ! Tu M’as envoyé avec cette parole et Tu M’as ordonné [de la propager], Tu M’as promis par celle-ci le paradis, et certes Tu ne manques pas à Ta promesse. » Puis Il dit : « Rependez la bonne nouvelle car Allâh vous a d’ores et déjà pardonnés. ». »

10 – C’est la meilleure des actions : Abû Dharr a dit : « J’ai dit : « Ô Envoyé d’Allâh ! Enseigne-Moi une action qui Me rapproche du paradis et M’éloigne de l’enfer. » Il dit : « Si Tu commets une mauvaise action, fais-là suivre d’une bonne action, car elle vaut 10 fois sa valeur. » Je dis alors : « Ô Envoyé d’Allâh ! [La parole] « Lâ ilâha illa Llâh » fait-elle partie des bonnes actions ? » Il répondit : « C’est la meilleure des bonnes actions. ». »

11 – Elle efface les péchés : Selon Umm Hânî, le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « [La parole] « Lâ ilâha illa Llâh » ne laisse pas un péché [sans qu’il ne soit pardonné] et pas une action ne la devance. » [Sunan Ibn Mâjah].

Quelqu’un vit un pieux prédécesseur en rêve après sa mort et l’interrogea sur son état, il répondit : « La parole « Lâ ilâha illa Llâh » n’a rien laissé [comme péché]. »

12 – Elle renouvelle dans le cœur ce qui a disparu de la foi : Le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit à ses Compagnons : « Renouvelez votre foi. » Ils dirent :« Et comment renouveler notre foi ? » Il répondit : « Dites : « Lâ ilâha illa Llâh ». » [Musnad].

13 – Rien n’égale cette parole sur la balance. Et si on la comparait aux cieux et à la terre, elle l’emporterait. Selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin (qu’Allâh soit satisfait d’eux) que le Prophète Nûh, à Sa mort, dit à Son fils : « Je t’ordonne [de transmettre] « Lâ ilâha illa Llâh » car certes, si l’on mettait dans le plateau d’une balance les sept cieux et les sept terres, et que l’on mette « Lâ ilâha illa Llâh » dans l’autre plateau, ce dernier l’emporterait. Et si les sept cieux et les sept terres formaient un chaînon hermétique, « Lâ ilâha illa Llâh » l’aurait brisé. » [Musnad].

On rapporte également selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin (qu’Allâh soit satisfait d’eux) que le Prophète a dit : « Mûsâ a dit : « Ô Seigneur ! Enseigne-Moi ce qui Me permettrait de Te mentionner et de T’invoquer. » Allâh dit : « Ô Mûsâ ! Dis : « Lâ ilâha illa Llâh ! ». » Mûsâ dit : « Ô Seigneur ! Tous tes serviteurs disent cela. » Il dit : « Dis : « Lâ ilâha illa Llâh ! ». » Mûsâ dit alors : « Il n’y a de dieu que Toi, ô Seigneur ! Je voudrais cependant quelque chose qui me soit particulier. » Allâh reprit : « Ô Mûsâ ! Si les sept cieux et ce qu’ils contiennent et les sept terres étaient sur le plateau d’une balance, et que « Lâ ilâha illa Llâh » était sur l’autre, la balance pencherait du côté de « Lâ ilâha illa Llâh ». ». »

Cette parole prévaudra également dans les feuillets des péchés comme il a été cité dans le hadîth rapporté par Ahmad, An Nasâ’î et At Tirmidhî, selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin.

14 – C’est elle qui brise les voiles jusqu’à parvenir à Allâh, Puissant et Majestueux : At Tirmidhî rapporte selon ‘Abdu Llâh Ibn ‘Amrin que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Il n’y a aucun voile entre Allâh et [la parole] « Lâ ilâha illa Llâh », jusqu’à ce que cette dernière parvienne à Allâh. »

Il rapporte également selon Abû Hurayrah (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas un serviteur qui évite les grands péchés, et dit « Lâ ilâha illa Llâh » sincèrement, sans que les portes du Paradis ne s’ouvrent à elle [cette parole], jusqu’à parvenir au trône d’Allâh. »

On rapporte selon Ibn ‘Abbâs (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète a dit : « Il n’y a pas une chose sans qu’il n’y ait entre elle et Allâh un voile excepté la parole « Lâ ilâha illa Llâh ». De même que tes lèvres ne l’empêchent de sortir, rien ne l’empêche de parvenir à Allâh Puissant et Majestueux. »

Abû Umâmah a dit : « Il n’y a pas un serviteur qui dit : « Lâ ilâha illa Llâh » sans qu’elle ne parvienne jusqu’au Trône. »

15 – Allâh regarde celui qui la prononce et exauce son invocation : An Nasâ’î rapporte, dans Kitâb Ul Yawm wa Al Layla, le hadîth des deux Compagnons et dans lequel le Prophète dit :

« Il n’y a pas un serviteur qui dise « Lâ ilâha illa Llâhu, wahdahu lâ sharîkalahu, lahul Mulku wa lahul hamdu, wa Huwa ‘alâ kulli shay°in qâdîr – Il n’y a de divinité qu’Allâh, L’Unique et sans associé, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange, et Il est Omnipotent » sincèrement, de toute son âme, son cœur authentifiant sa parole, sans qu’on ne fende mes portes du ciel afin qu’Allâh voit celui qui la prononce. Et il est du droit du serviteur qu’Allâh a vu, que sa demande soit exaucée. »

16 – Allah approuve celui qui prononce cette parole : An Nasâ’î, At Tirmidhî et Ibn Hibbân rapportent selon Abû Hurayrah et Abû Sa’îd que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Lorsque le serviteur dit : « Lâ ilâha illa Llâh wa Allâhu Akbar – Il n’y a de divinité qu’Allah et Allah est Grand », son Seigneur l’approuve et dit : « Il n’y a de dieu que Moi et Je suis Le Plus Grand ». Et lorsqu’il dit : « Lâ ilâha illa Llâh, wahdahu lâ

Sharîkalah – Il n’y a de divinité qu’Allâh, unique et sans associé », Allâh dit : « Il n’y a de dieu que Moi, Je Suis L’Unique, sans associé ». Et lorsqu’il dit : « Lâ ilâha illa Llâh wahdahu lâ sharîkalahu, lahul mulku wa lahul hamdu – Il n’y a de divinité qu’Allâh, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange », Allâh dit :

« Il n’y a de dieu que Moi, à Moi La Royauté et à Moi Les Louanges ». Et lorsque le serviteur dit : « Lâ Ilâha Illa Llâh wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi Llâh – Il n’y a de divinité qu’Allâh et il n’y a de force et de puissance qu’en Allâh », Allâh dit : « Il n’y a de dieu que Moi, et il n y a de force et de puissance si ce n’est Moi. ». »

17 – C’est la meilleure parole que les Prophètes avaient prononcée, comme cela est mentionné dans l’invocation du jour de ‘Arafah.

18 – C’est le meilleur dhikr, comme cela est rapporté dans le hadith de Jâbir qui l’attribue au  Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) : « Le meilleur des dhikr est « Lâ ilâha illa Llâh ». »

Selon Ibn ‘Abbâs, le Prophète a dit : « La parole la plus aimée d’Allâh est « Lâ ilâha illa Llâh ». Sans celle-ci, Allâh n’accepte aucune action. »

19 – C’est la meilleure des actions, et celle qui les multiplie à leur maximum. Elle égale l’affranchissement d’esclaves et c’est une protection contre Satan.

Selon Abû Hurayrah, le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Celui qui dit : « Lâ ilâha illa Llâhu, wahdahu lâ sharîkalahu, lahul Mulku wa lahul hamdu, wa Huwa ‘alâ kulli shay°in qâdîr – Il n’y a de divinité qu’Allâh, L’Unique et sans associé, c’est à Lui qu’appartient la royauté et c’est à Lui qu’appartient la louange, et Il est Omnipotent » 100 fois, cela lui est compté comme l’affranchissement de 10 esclaves ; on lui inscrit en outre cent bonnes actions et on lui efface 100 péchés. Cela lui est aussi une protection contre le diable durant toute cette journée jusqu’au soir. Et personne n’a fait meilleur que lui sauf celui qui en fait plus. » [Al Bukhari – Muslim].

Selon Ayyûb Al Ansârî, Le Prophète a dit : « Celui qui prononce 10 fois (cette parole) a la même récompense que celui qui affranchit quatre esclaves des Fils d’Ismâ’îl. » [Al Bukhari – Muslim].

At Tirmidhî rapporte selon Ibn ‘Umar que le Prophète (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) a dit : « Celui qui la prononce (Lâ ilâha illa Llâh) en entrant au marché et ajoute : « Il fait vivre et fait mourir, Il est Vivant et ne meurt jamais, les biens sont dans Sa main et Il est omnipotent », Allâh lui inscrit un million de bonnes actions, Il lui efface un million de péchés, et l’élève d’un million de degrés. » Et dans une autre version : « Et on lui construit une maison au Paradis. »

20 – Parmi ses mérites, elle est une protection contre la solitude de la tombe et contre la frayeur de la Résurrection :

On rapporte dans le Musnad et dans d’autres [recueils] que le Prophète a dit : « Les Partisans du Tawhîd (muwahhidûn) ne seront pas pris dans la solitude dans leurs tombes, ni lorsqu’ils ressusciteront. Ils se lèveront et tapoteront [de leurs mains] pour enlever la terre de leurs têtes tout en s’exclamant : « Louange à Allâh qui a supprimé en nous la tristesse ! ». »

Dans un hadîth considéré comme mursal (dont la chaîne de transmission est altérée), il est dit : « Celui qui dit : « Il n’y a de dieu qu’Allâh, Le Roi, La Vérité Claire », 100 fois par jours, cette parole sera pour lui une protection contre la pauvreté, une agréable compagnie contre la solitude de la tombe, comme elle entraînera la suffisance et lui permettra de frapper à la porte du Paradis. »

21 – Elle sera le dogme des croyants lorsqu’ils se dresseront de leurs tombes : An Nadr Ibn Al ‘Arabî a dit : « Il m’est parvenu que les gens, lorsqu’ils se dresseront de leurs tombes auront pour dogme « Lâ ilâha illa Llâh ». »

At Tabarânî rapporte selon le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) : « Sur le Sirât , le dogme de cette communauté sera : « Lâ ilâha illa Llâh ». »

22 – Parmi ses bienfaits, elle ouvrira à celui qui la prononce les huit portes du Paradis, il y entrera par celle qu’il veut : Certes cela est rapporté par Muslim (selon un hadîth transmis par ‘Umar) concernant celui qui prononce la profession de foi lorsqu’il achève ses ablutions.

Selon ‘Ubâdah Ibn As Sâmit, le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit : « Celui qui atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allâh et que Muhammad est Son serviteur et Envoyé, que ‘Îsâ (Jésus) est le serviteur d’Allâh et Son envoyé – Il envoya Sa Parole à Maryam (Marie), et un souffle émanant de Lui – que le Paradis et l’Enfer sont une vérité, Allâh le fait entrer au Paradis avec ce qu’il possède comme actions, par l’une des huit portes de son choix. »

‘Abd Ur Rahmân Ibn Samra (qu’Allâh soit satisfait de lui) rapporte le hadîth d’une histoire longue et dans laquelle le Prophète a dit : « J’ai vu un homme de ma Communauté, qui, parvenu aux portes du Paradis, vit celles-ci se refermer devant lui. C’est alors que l’attestation « Lâ ilâha illa Llâh – Il n’y a de dieu qu’Allâh » lui est venue et lui a ouvert les portes pour le faire entrer au Paradis. »

23 – Parmi ses bienfaits : si les adeptes de cette parole entrent en Enfer par négligence envers ses droits, ils en sortiront indubitablement :

Le Prophète (que Le Salut et La Paix soient sur lui) a dit selon Anas (qu’Allâh soit satisfait de lui) : « Allâh dit : « Par Ma Puissance et Ma Majesté ! Par Ma Fierté et Ma Grandeur ! Je ferai sortir de l’Enfer quiconque dit « Lâ ilâha illa Llâh. ». ». » [Al Bukhârî – Muslim].

At Tabarânî rapporte selon Anas (qu’Allâh soit satisfait de lui) que le Prophète a dit : « Des adeptes de la parole « Lâ ilâha illa Llâh » entreront en Enfer par leurs péchés. C’est alors que les adeptes d’Al Lât et d’Al Uzza diront : « A quoi vous a servi la parole « Lâ ilâha illa Llâh » ? », ce qui entraînera la colère d’Allâh qui fera sortir ces premiers de l’Enfer et les fera entrer au Paradis. »

Si Celui Qui est en colère se montre bon, qu’en est-il lorsqu’Il est satisfait ? Celui qui considère Allâh Unique – même s’il se montre négligent envers les droits de cette unicité – n’est pas semblable à l’associateur.

Un pieux prédécesseur disait : « Ibrâhîm (que La Paix soit sur lui) disait : « Ô Seigneur ! Ne considère pas équivalent celui qui T’associe à celui qui ne T’associe pas. ». »

Un autre disait quand il invoquait : « Ô Seigneur ! Tu as dit des gens de l’Enfer qu’ils jurent par Allâh de toute la force de leurs serments qu’Allâh ne fera pas ressusciter celui qui meurt. Et nous, nous jurons par Allâh de toute la force de nos serments qu’Allâh fera effectivement ressusciter celui qui meurt. Ô Seigneur ! Ne rassemble pas tous ceux qui jurent dans la même demeure ! »

Abû Sulaymân disait : « S’Il me reproche mon avarice, je Lui réclame Sa largesse, s’Il me reproche mes péchés, je Lui réclame Son pardon, et s’Il me fait entrer en Enfer, j’informe les gens de l’Enfer que je L’aime. »

Un pieux connaisseur d’Allâh (‘Arîf) pleurait toute la nuit et disait : « Si Tu me châties, je demeure à T’aimer et si Tu me fais miséricorde, je demeure à T’aimer. » Les  Connaisseurs (‘Ârifûn) craignent plus le voile  que le châtiment.

Dhu Nnûn a dit : « La peur de l’Enfer devant la peur de la séparation est telle une goutte devant une mer immense. »

L’un d’eux disait : « Ô mon Dieu, Seigneur et Souverain ! Si Tu me châtiais de tout Ton châtiment, me priver de T’avoisiner me serait plus désagréable que Ton châtiment. »

Ô Mes frères ! Concentrez à présent vos efforts dans la réalisation du tawhîd (l’Unicité Pure), car on ne saurait être sauvé du châtiment Divin sans celle-ci. Il n’y a pas meilleure parole que les gens aient prononcée : « LÂ ILÂHA ILLA LLÂH »

Source : Tahqîq Kalimat al Ihlâs Par l’imâm ‘Abd ar-Rahmân Ibn Ahmed Ibn Rajab Al-Hanbal

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Les rêves d’hier sont les réalités d’aujourd’hui

C’est une phrase que les musulmans ont l’habitude d’entendre mais peut être est-elle obscure et ne l’ont-ils jamais vraiment comprise. Peut-être dira –t-on : « Qu’est-ce qu’ils ont à mettre  par écrit des idées  qui ne peuvent se réaliser ? Qu’ont-ils à se bercer de rêves et d’illusions ? »

Ne nous affolons pas, frères en islam et dans la tradition. Ce que vous tenez d’aujourd’hui pour difficile et lointain était pour vos devanciers quelque  chose de simple et de proche. Vos efforts seront sans fruit tant qu’il n’en sera pas de même pour vous. Croyez-moi : les premiers musulmans ont exactement compris du noble Coran la première fois où ils l’ont récité et qu’il leur a été révélé, ce que nous vous présentons aujourd’hui  et ce que nous vous disons.

Je vous dis ouvertement que les Frères musulmans vivent en fonction de leur credo, ils espèrent le bonheur par son intermédiaire et ils mourront pour sa cause. Ils y voient  tout le bien-être, la beauté et la vérité à laquelle ils aspirent ardemment :

« Alors, le moment n’est – il pas venu pour ceux qui croient  de laisser leurs cœurs se remplir d’humilité à l’évocation de Dieu et devant la Vérité qu’Il a révélé ? Ne doivent-ils pas  éviter de suivre l’exemple de ceux qui avaient reçu l’écriture avant eux et dont les cœurs se sont desséchés avec le temps, au point que beaucoup d’entre eux devinrent pervers » [57.16]

Frères, si vous êtes d’accord avec nous sur ce principe, sachez que la relation avec Dieu vous impose de prendre en considération la mission dont Dieu vous a chargé. Empressez-vous dès  lors d’agir et de vous dévouer pour cette cause. Etes-vous prêts à le faire ?

Il est temps pour nous de comprendre

Autrefois les musulmans comprenaient cela et agissaient en conséquence ; leur foi les poussaient à se sacrifier. Mais, de nos jours, les musulmans divergent sur le sens de leur mission. Ils se servent d’interprétation et de subterfuges pour justifier leur inactivité et leur paresse. On te dira : « Le temps de lutter et d’agir est révolu. » Quelqu’un d’autre calmera net ton enthousiasme en disant que les moyens d’agir n’existent pas et que les nations islamiques sont enchaînées. Un troisième se contentera de pratiquer sa religion avec des mots qu’il aura inlassablement à la bouche matin et soir, en limitant son culte à des prosternations sans ferveur.

Non et non, frère ! Le Coran que vous avez là vous appelle clairement : «  Les vrais croyants sont ceux qui ont foi en Dieu et en Son Prophète, sans plus jamais connaître de doute, et qui mettent leurs biens et leurs personnes au service de Dieu. Tels sont les croyants sincères. » [49,15]

Vous pouvez d’ailleurs lire dans les ouvrages de fiqh ce qui a été consigné jadis et actuellement pour savoir quand se battre est une responsabilité collective et individuelle. Vous savez bien ce qu’il en est et ce que cela implique. Alors quelle est cette léthargie qui s’est installée ? Quel est ce désespoir qui s’est emparé des cœurs au point de ne pas prendre conscience et de ne pas se réveiller ? Nous sommes ici dans une phase de formation. Formez-vous et votre nation le sera. Toutefois une telle responsabilité nécessite de votre part des âmes croyantes et des cœurs sains : faites en sorte de vous renforcer spirituellement et intérieurement. Elle nécessite aussi de consentir de l’argent et des efforts ; soyez-y disposés : «  Ce que vous possédez est périssable, mais ce que Dieu possède est durable… » [16,96] ; « En vérité, Dieu a acheté aux croyant leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis… » [9,111] ; « …aussi vaste que les Cieux et la Terre. » [3,133]

 

Extrait du livre « Textes originaux » de Hassan AL-BANNÂ, traduit par Naïm AFIF, édition TAWHID

Nous voici devant le cimetière des martyrs à Uhud. Reposent ici 70 martyrs, même si les chiffres divergent selon certains historiens.

Ce cimetière n’existait pas au temps du Prophète (saws), c’est le compagnon Mu’awiya qu’Allah l’agrée, qui en l’an 46 de l’Hégire (soit 43 ans après la bataille) a fait construire ce lieu suite à des fortes pluies.

Les compagnons qui ont déterré les corps 43 ans après leur mort nous apportent un témoignage miraculeux qu’on vous laisse découvrir…

Cette vidéo a été tournée lors de la ‘omra organisée par Havre De Savoir en décembre 2014.

Nous avons plus que jamais besoin d’une compréhension précise du sens de la bonne action qui nous rapproche d’Allah en tenant compte du sens des priorités « fiqh al awlawiyât ». 

Ibn ‘Omar rapporte qu’un homme est venu trouver le Messager d’Allah et lui dit : « O Messager d’Allah ! Quels sont les personnes ainsi que les actions qu’Allah aime le plus ? ». Le Messager d’Allah dit : « les gens les plus aimés par Allah sont ceux qui sont les plus utiles aux autres et les actions les plus aimées par Allah sont celles qui participent à donner de la joie à un musulman, soit en le soulageant d’une détresse, en remboursant une dette à sa place ou en soulageant sa faim. En fait, si je marche avec un frère pour quelque affaire qu’il a, cela m’est plus souhaitable que de faire une retraite spirituelle dans cette mosquée (celle de Médine). » Rapporté par At Tabarâni, et Al-Albâni dit qu’il est bon.

La rétribution correspond à l’action, Allah se comportera avec son serviteur de la même façon que ce dernier se comportera avec ses propres serviteurs. Donc, comporte-toi avec autrui comme tu voudrais qu’Allah se comporte envers toi.

Le Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui), a dit : « Le Miséricordieux fait miséricorde à celui qui fait preuve de miséricorde. Donc, faites miséricorde à toutes créatures sur terre pour que Celui qui est au ciel vous fasse miséricorde » (rapporté par boukhâry).

Ne prive pas les musulmans de ta miséricorde car le Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Celui qui ne fait pas miséricorde envers les gens, Allah Tout-Puissant ne lui fera pas miséricorde » (rapporté par Moslim). Il dit encore (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) : « Nul n’est privé de miséricorde sauf le misérable » (rapporté par Tirmidhî).

Apporte ton aide pour apaiser les difficultés des gens pour qu’Allah apaise les tiennes. Le Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) a dit : « Celui qui apaise la peine d’un musulman, Allah lui apaisera une peine parmi les peines du Jour de la résurrection » (rapporté par Boukhâry). Il dit encore (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) : « Celui qui vient au secours d’un homme en détresse, Allah lui retirera une peine parmi les peines du Jour de la résurrection » (rapporté par Ahmad).

Il dit encore : « avant vous, vivait un marchand qui accordait des prêts aux gens et lorsqu’il voyait parmi eux un nécessiteux, il disait à ses employés : pardonnez-lui, peut-être qu’Allah nous pardonnera, et Allah lui pardonna » (rapporté par Boukhâry). Ibn Abbass (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « Quiconque se déplace pour aider son frère (en Islam), aura à chaque pas qu’il fera la récompense d’une aumône (une bonne action) ».

Sois doux avec les serviteurs d’Allah, alors tu seras inclus dans l’invocation du Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) qui dit : « Ô Allah ! Celui qui est doux avec ma communauté, sois doux avec lui, et celui qui blesse ma communauté blesse-le » (rapporté par Ahmad). Il dit encore (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) : « Allah est doux, et Il aime la douceur, et Il donne par la douceur ce qu’Il ne donne par la rudesse » (rapporté par Moslim) et il dit aussi (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) : « Celui qui est privé de douceur est privé de tout bien » (rapporté par Moslim).

Dissimule les défauts des gens, Allah dissimulera les tiens. Le Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) a dit : « celui qui dissimule les défauts d’un musulman, Allah dissimulera les siens dans la vie d’ici-bas et dans l’au-delà » (rapporté par Moslim), et il dit encore (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) : « celui qui dissimule les secrets de son frère musulman, Allah dissimulera les siens le Jour de la résurrection » (rapporté par Ibnû Mâjah)

Ne tiens pas compte des erreurs de ton frère, Allah ne tiendra pas compte des tiennes. Le Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) a dit : « celui qui ne tient pas compte (des erreurs) d’un musulman, Allah ne tiendra pas compte de ses erreurs » (rapporté par Abû dawûd).

Prends garde d’être dur avec les serviteurs d’Allah sous peine d’être concerné par l’invocation du Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) : « Ô Allah ! Celui qui reçoit autorité sur ma communauté puis est dur avec elle, sois dur avec lui, et celui qui reçoit autorité sur ma communauté puis est doux avec elle, sois doux avec lui » (rapporté par Moslim).

Sur terre les croyants sont des témoins d’Allah. Chacun de nous doit se poser la question suivante : si je meurs maintenant, est-ce que je serai fier de rencontrer Allah Taâla ? Et quel témoignage feront les gens a mon égard ? Si Anas b. Mâlik (qu’Allah l’agrée) rapporte : « Un convoi funèbre étant passé près du Prophète, ont fit l’éloge du défunt ». Ils dirent : « Il aimait Allah et son Prophète », « Il lui est assuré », s’écria (par trois fois) le Prophète. Un autre convoi venant ensuite à passer, les fidèles dirent du mal du défunt. Ils dirent : « Quelle mauvaise personne était-il dans la religion d’Allah. » « Il lui est assuré », répéta (par trois fois) le Prophète. « A celui que vous avez loué », répondit le Prophète, « le Paradis est assuré ; et pour celui dont vous avez dit du mal, « l’Enfer lui est assuré ». Dans les cieux, les anges sont des témoins d’Allah et sur terre, vous êtes des témoins d’Allah. » Et selon une autre variante : « Sur terre les croyants sont des témoins d’Allah. Allah à des anges qui à travers la langue des enfants d’Adam disent du bien ou du mal d’une personne ». Rapporté par Al-Bukhârî….. dans un autre hadîth : « Tout musulman qui meurt et sur lequel quatre personnes vertueuses de son entourage porte un témoignage favorable en sa faveur, Allah dit : « J’accepte vos paroles ou votre témoignage et je lui pardonne même ce que vous ne savez pas. » Rapporté par Ahmad, Ibn Hibbân, Al-Hâkim

Et voici une belle parole de Ibnû Qayim : « Allah est généreux, et Il aime celui qui est généreux parmi ses créatures .Il est (qu’Il soit exalté et glorifié) miséricordieux et Il aime ceux qui le sont, et Il fait miséricorde à ceux qui sont miséricordieux parmi ses créatures. Il est celui qui cache (les défauts), et Il aime celui qui ne dévoile pas les défauts de ses serviteurs. Il est clément, et Il aime celui qui l’est avec ses serviteurs. Il est celui qui pardonne, et Il aime celui qui pardonne à ses serviteurs. Il est infiniment bon, et Il aime celui qui l’est envers ses serviteurs. Par contre, Il déteste le rude et le brutal au cœur dur et au très mauvais comportement. Il est doux, et Il aime la douceur. Il est bienfaisant, et il aime la bienfaisance et les bienfaisants. Il est juste, et Il aime la justice, et Il accepte les excuses, et Il aime ceux qui acceptent les excuses de ses serviteurs ».

Donc, Allah se comportera envers toi comme tu te comporteras avec autrui. Choisis, donc, pour toi-même la manière avec laquelle tu aimerais qu’Allah se comporte avec toi.

Par Abdelmajid Nouar Tlemceni
Imam et conférencier
Responsable éducatif – UOIF Paris

 

J’avais l’impression de les voir pour la première fois. Jamais avant ce soir, je n’avais vraiment pris le temps de les observer, de les comprendre. C’était étrange. Nous mangions comme à notre habitude, et comme à notre habitude, en ne nous écoutons qu’à moitié. Rien d’extraordinaire, la vie quotidienne.

Soudain, il fut question d’une connaissance de la famille, assez éloignée, dont je me souviens mal d’ailleurs… Ma sœur, entre deux réflexions, nous annonçait que cet ami avait perdu son frère. Un accident de voiture. Je n’ai d’abord pas prêté une attention particulière à ces propos puis, tout à coup, tout s’est embrouille dans ma tête : je ne sais pas très bien ce qui m’est arrivé mais j’ai senti une forte émotion envahir mon être. Je n’entendais plus ce qui se disait autour de moi, j’étais comme dans une bulle, loin des êtres, du bruit et de mes habitudes.

Mon regard s’est fixé (pour la première fois avec cette intensité) sur elle, sur lui, assis devant moi. Ils mangeaient et discutaient. Il me semblait que c’était la première fois que je regardais vraiment…ma mère, mon père. J’avais toujours su qu’ils étaient là,que, bien sur, au fond, ils m’aimaient et que je pouvais compter sur eux. C’était l’évidence, même si, dans le secret de mon cœur, j’ai pu parfois les juger et les critiquer : je me disais « ils ne comprennent pas, ils n’écoutent qu’eux-mêmes, ils ne font pas ce qu’ils disent… » Combien de fois, me suis-je plaint silencieusement d’une colère de mon père, d’un entêtement de ma mère ? Combien de fois, de mon côté, ai-je trompé leurs attentes ou trahi leur confiance ? Combien de fois ai-je menti, combien de fois ai-je été arrogant et négligent ? Persuadé qu’avec les habitudes de leur temps, ils ne pouvaient comprendre mon époque, mes envies, mes désirs… Ma mère au fond était une mère, comme toutes les autres mères, qui protège, éduque et console. Mon père au fond était un père, comme tous les pères, qui protège, éduque et limite. Son affection était un cadeau commun, normal.

Mon regard changeait. Nous étions à table et soudain mes yeux dévisageaient ma mère, mon père. Ils étaient là avec moi, et pendant des années, je ne m’en étais plus aperçu. Leur présence était commune, normale. L’évocation d’un accident a soudain bouleversé mon cœur. C’était comme une révélation : je comprenais enfin que le fait de n’avoir jamais imaginé leur absence, m’avait depuis des années, fait négliger leur présence. Mille images et mille paroles me revenaient en mémoire : « Accompagne-les sur la terre de la meilleure des façons », « Abaisse sur eux l’aile de la tendresse », « Dis : ô Dieu sois miséricordieux à leur égard comme ils m’ont élevé alors que j’étais jeune enfant », « Le Paradis est au pied des mamans »… C’etait de ma mère et de mon père dont Dieu et Son Prophète (saws) me parlaient avec insistance. Après Dieu et Son Envoyé, c’était à eux que je devais offrir mon cœur et mon attention : « Dieu vous a prescrit que vous n’adoriez que Lui, et que vous soyez bienveillants envers vos deux parents. »

Étais-je donc inconscient ? Que de temps passé à leur côté sans les voir, sans les écouter vraiment, sans entendre leur cœur, leur besoin, leurs attentes…n’est-ce pas cela la bienveillance, la tendresse, l’amour ? J’avais toujours su que je pouvais, d’une façon ou d’une autre, compter sur eux… Mais pouvaient-ils savoir, eux, qu’ils pouvaient compter sur moi ? Le pouvaient-ils vraiment, au fond ? J’avais soudain envie de pleurer, de changer de vie, de comportement …de leur dire mon estime et mon affection. J’avais compris, enfin compris, que le souffle de mon amour pour eux était une dimension de mon amour pour Dieu. Je voulais le leur dire, je voulais qu’ils m’entendent. La vie est si fragile. Ma mère. Mon père. Avant qu’il ne soit trop tard…

Ma mère m’observait depuis quelques secondes. Nos yeux se croisèrent mais elle ne me posa pas de questions. Comprenait-elle ? Je me tournai vers mon père, il esquissa un sourire et ne dit mot. Comprenait-il ? J’avais envie de leur transmettre l’intensité et la chaleur de cet instant. Pour la première fois, mes yeux leur disaient « je vous aime » et mon cœur comprenait leur présence. Au cœur de ce silence, si proche d’eux, j’eus envie de me confier à Dieu comme pour réaliser l’une des trois bénédictions offertes à l’être humain : un enfant qui prie pour sa mère et pour son père ici-bas et dans l’au-delà.

Dans la proximité de Dieu, on apprend que tout s’apprend…et même à aimer ses parents. Être attentif, les accompagner, les servir. Prier pour eux quand ils sont là, prier pour eux quand le temps est passé et se souvenir que Dieu nous voit et nous entend, pour l’éternité. Son Amour protège les cœurs qui jamais n’oublient leurs parents : présents ou absents, morts ou vivants. Quotidiennement. Une pensée pour eux est une prière pour Lui et leur amour est proche de Son paradis.

Tariq Ramadan – Entre l’Homme et son cœur
Editions Tawhid

La troisième question, l’être humain doit se la poser, une fois qu’il sait qu’il a été créé par un Créateur et dépend d’un Seigneur. Cette question est, simplement : pourquoi ai-je été créé dans cette vie ? Pourquoi ai-je été doté de particularités qui me distinguent des autres êtres vivants ? Quelle est ma mission sur cette terre ?

Pour un croyant, la réponse est toute prête : tout artisan sait pourquoi il a exécuté son ouvrage, et pourquoi il lui a donné sa forme plutôt qu’une autre.

Dieu, le Sublime, a créé et façonné l’être humain et tracé son destin ; c’est donc à Lui qu’il convient de demander : Seigneur, pourquoi as-Tu créé l’être humain ? L’as-Tu créé uniquement pour qu’il passe sa vie à manger et boire ? L’as-Tu créé pour qu’il passe son temps à s’amuser ? L’as-Tu créé uniquement pour qu’il se déplace sur la terre, se nourrisse de ce qui y pousse, puis y retourne en poussière, un point c’est tout ? Est-ce juste pour qu’il vive les brefs instants tourmentés qui s’écoulent entre le cri de sa naissance et le soupir de son trépas ? Pourquoi alors l’avoir doté, comme Tu l’as fait, de raison, de volonté et de spiritualité ?

Dieu répond alors à nos interrogations comme Il l’a expliqué dans le Coran, le Livre éternel, qu’il a créé l’être humain pour être son lieutenant sur la terre. Cela apparaît clairement dans le récit concernant Adam et dans le souhait des anges d’occuper sa place : « Lorsque Dieu dit aux anges : Je vais établir sur la terre un lieutenant. Ils dirent : Vas-Tu y établir quelqu’un qui y sèmera le désordre et y versera le sang, alors que nous célébrons Tes louanges en Te glorifiant et que nous proclamons Ta sainteté ? Il répondit : Je sais ce que vous ne savez pas. »[1]

Ce rôle de lieutenant signifie avant tout que l’être humain doit connaître Dieu comme il se doit et l’Adorer comme Il le mérite. Dieu dit :  » Dieu est Celui qui a créé sept cieux et autant de terres, entre lesquels le commandement descend, afin que vous sachiez que Dieu est Puissant sur toute chose et que la Science de Dieu embrasse toute chose. »[2] Selon ce verset, la connaissance de Dieu est donc le but de la création des cieux et de la terre.

Dieu dit également : « Je n’ai créé les djinns et les êtres humains que pour qu’ils m’adorent. Je n’attends d’eux aucun don et je n’attends pas qu’ils me nourrissent. C’est Dieu qui est le Dispensateur, le défendeur de la force, l’Inébranlable. »[3]

Dans un hadith qoudousi[4], Dieu dit :  » Mes serviteurs, Je ne vous ai pas créés pour que vous me teniez compagnie ni que vous peupliez ma solitude, ni pour que vous m’assistiez à des tâches que je ne pouvais accomplir seul, ni pour que vous m’apportiez un avantage ou que vous eloigniez de moi un mal. Je ne vous ai créés que pour que vous M’adoriez longuement, pour que vous M’Invoquiez souvent et pour que vous Me glorifiiez du matin au soir. »

Quiconque médite sur cet univers où nous vivons s’appervevra que tout ce qui s’y trouve vit et agit au service d’autre chose : nous voyons que l’eau est vouée à la terre, que la terre est vouée aux plantes, que les plantes sont vouées aux animaux, que les animaux sont voués à l’homme. Et l’homme, à qui est-il voué ? Voilà la question.

La réponse que nous pressentons instinctivement, et que suggère la hiérarchie des êtres dans l’univers, c’est que l’homme est voué à Dieu, pour Le connaître et L’adorer, pour accomplir ses devoirs envers Lui. L’homme ne saurait être voué à autre chose sur terre ou dans le cosmos, puisque les divers règnes, du plus élevé au plus bas, se trouvent à son service comme nous pouvons le constater. Comment pourrait-il alors leur être voué, ou être lui-même à leur service ?

Par conséquent, c’est une abberation en totale opposition à l’ordre de la nature, que de voir l’être humain adorer les forces de la nature et leurs diverses manifestations, comme le soleil, la lune, les étoiles, les rivières, les vaches, les arbres etc.

Notre nature profonde et la logique de l’univers suggèrent donc que l’être humain est voué à Dieu Tout-Puissant et à nul autre ; qu’il ne doit adorer que Lui, et qu’il ne doit adorer ni homme ni pierre, ni vache ni arbre, ni soleil ni lune. Toute adoration d’un autre que Dieu n’est qu’une suggestion du Démon, l’ennemi de l’être humain.

Cheikh Yusuf al -Qaradawi

[1] Sourate La vache verset 30
[2] Sourate Le divorce dernier verset
[3] Sourate Les ouragans versets 56_58
[4] Hadith qoudousi ou hadith transcendant : parole de Dieu rapportée par le Prophète saws et ne faisant pas partie du Coran