Comprendre l'Islam

La Religion : un besoin pour l’Homme (3/5)

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Le besoin d’une santé psychique et d’une force spirituelle

La religion est également un besoin pour une autre raison : un besoin qu’exigent la vie de l’être humain, ses aspirations et ses douleurs ; un besoin d’un appui solide vers lequel il se réfugie, et d’un soutien fort sur lequel il peut se reposer, à chaque fois que les difficultés le touchent, et que les catastrophes s’abattent sur lui comme la perte de ce qu’il aime, la rencontre de ce qu’il déteste, la déception, la réalisation de ce qu’il redoutait. Ici se manifeste la croyance religieuse en lui donnant la force pendant les moments de faiblesse, l’espoir dans les moments de désespoir, l’espérance dans les moments de peur, et la patience dans l’adversité.

La foi en Dieu, en Sa justice, en Sa miséricorde et à la rétribution auprès de Lui dans la demeure éternelle, donne à l’homme une santé psychique et une force spirituelle. La joie jaillit alors dans son être, l’optimisme subjugue son âme, et le monde s’agrandit dans ses yeux. Il regardera la vie avec des jumelles rayonnantes, s’atténueront alors les difficultés qu’il rencontre et endure dans cette vie courte et éphémère, et trouvera dans cette foi une consolation, une espérance et une sérénité que ne saurait lui procurer aucune science, philosophie, richesse, progéniture ou royauté.

`Omar (rad) dit : « Aucune épreuve ne m’a touché sans que je remercie Dieu pour quatre choses : Elle ne fut pas dans ma religion. Elle ne fut pas pire. Je ne fus pas privé de la satisfaction[1] lorsque l’épreuve me toucha. Et l’espoir d’obtenir la récompense divine pour l’avoir subi ».

Quant à celui qui vit sans religion, sans croyance religieuse vers laquelle il se refuge dans toutes ses affaires, particulièrement, lorsque les calamités s’assombrissent, que les peines se suivent,  et que les issues deviennent confuses ; sans croyance qui pourra répondre à ses questionnements, lui procurer l’aide lorsqu’il le lui demandera, et lui apporter un renfort invincible et un soutien ininterrompu ; celui qui vit sans cette foi vit psychologiquement instable, intellectuellement perturbé, désorienté, déchiré intérieurement, comparé par certains philosophes moralistes au malheureux François Ravaillac [2] qui, après avoir assassiné un roi, subit l’écartèlement par quatre chevaux que l’on fouetta violemment jusqu’à lui déchirer le corps de la manière la plus atroce !

Cet atroce déchirement corporel est comparable au déchirement psychologique dont souffre celui qui vit sans religion. Le deuxième est probablement plus cruel que le premier, car il s’agit d’un déchirement dont la trace ne s’estompe pas en quelques secondes. C’est une souffrance perpétuelle qui ne cesse d’accompagner celui qui la subit durant toute sa vie.

C’est pourquoi nous voyons que ceux qui vivent sans une croyance religieuse fortement ancrée sont exposés, plus que d’autres, à l’anxiété, à la dépression et à la perturbation psychologique. Ils s’écroulent rapidement lorsque les calamités les heurtent ; soit ils se suicident d’un suicide rapide, soit ils vivent en étant fragiles psychologiquement, des morts ressemblant à des vivants ! Comme le disais jadis un poète : le mort n’est pas celui qui meurt et se repose. Le véritable mort, est le mort parmi les vivants. Le mort est celui qui vit malheureux, angoissé avec peu d’espoir.

Ceci est confirmé par les psychologues et les penseurs contemporains.

L’historien philosophe Arnold Toynbee dit : « La religion est l’une des facultés nécessaires, naturelles et humaines. Il nous suffit pour nous en rendre compte de constater que le manque de religion pousse l’individu à un état de désespoir spirituel qui l’oblige à rechercher la consolation religieuse à des tables qui n’en possèdent rien ».

Le docteur Carl Jung dit dans son ouvrage intitulé L’homme moderne à la recherche d’une âme : « Au cours des trente dernières années, j’ai été consulté par des individus de tous les peuples du monde civilisé et j’ai soigné des centaines de malades :  je n’ai pas rencontré un seul problème, chez les personnes qui avaient atteint  un âge moyen (trente-cinq ans environ), qui ne revienne fondamentalement au manque de foi et à l’éloignement des enseignements de la religion… On peut véritablement dire que chacun de ces malades était en proie à la maladie parce qu’il était privé de la sérénité apportée par la religion quelle qu’elle soit. Tous ces malades ne purent guérir qu’en revenant à la foi et en s’aidant des commandements et des interdits de la religion pour affronter la vie ».

William James, le philosophe pragmatique, disait : « Le plus puissant remède à l’angoisse est indubitablement la foi ».

Le Docteur Bréal dit : « Un homme véritablement religieux ne souffre jamais d’une maladie psychique ».

Deal Carnegie dit dans son livre Comment cesser de s’inquiéter et commencer à vivre : « Les psychanalystes saisissent que la foi forte et l’attachement à la religion sont à même de vaincre l’angoisse et l’anxiété, et de guérir ces maladies ».

Dans son livre Le retour à la foi,  le docteur Henry Link a longuement expliqué ceci en le justifiant par ce qu’il a observé et expérimenté dans nombreuses situations tout au long de ses travaux dans le domaine de la psychanalyse [3].

Madkhal lima’rifat al-islam (introduction à la connaissance de l’islam), de Dr. Cheikh Youssef al-Qaradawi

Traduit par Havre de Savoir

[1] – c’est-à-dire, être satisfait du destin

[2] – Il assassina le roi Henri IV de France le 14mai 1610. On lui organisa une mise à mort longue et atroce.

[3] – cf la foi et la vie de Dr. Youssouf al-Qaradawi

 

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