Ramadan

L’école du Ramadan ouvre ses portes

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Comme à son habitude, l’école du Ramadan ouvre ses portes à la même date annuelle, sans manquer une seule fois à ce rendez-vous et ce, depuis sa création en l’an 2 de l’Hégire ; l’année durant laquelle le jeûne fut instauré en islam. C’est donc une école qui se perpétue depuis plus de quatorze siècles.

Le mois de Ramadan, et le jeûne du mois de Ramadan constituent réellement une école d’éducation, d’approvisionnement, de formation et d’initiation pratique. Et si nous observons bien, nous allons trouver que tous les pratiquants sont redevables à l’école du Ramadan pour leur réforme personnelle et leur religiosité. En effet, soit c’est au cours de ce mois que leur transformation et conformité se sont produites, soit c’est grâce à cette école qu’ils ont pu réformer leur comportement, renouveler leur détermination et élever leur niveau spirituel.

L’école du ramadan, comme il est connu, n’est ouverte que pendant un seul mois. Cependant, elle propose des modules d’enseignement et des formations pratiques intensifs d’une qualité et d’une efficacité très hautes. Ce qui donne au diplôme obtenu par les admis une supériorité par rapport aux autres diplômes obtenus durant toute une année, voire durant plusieurs années, dans les études ordinaires. Quant à ses modules théoriques et pratiques, ils sont les suivants :

– Le module du jeûne.
– Le module du respect du temps.
– Le module de la Prière.
– Le module du noble Coran.
– Le module de la générosité et de la charité.
– Le module de l’entre-visite et du pardon.

Quant au premier module, il s’agit du module principal de l’école du Ramadan. Il occupe la majeure partie des heures de cours. Il consiste à s’abstenir de ce qui est ordinairement licite parmi les passions gustatives et charnels de l’aube jusqu’au coucher du soleil. A plus forte raison, s’abstenir de ce qui est initialement illicite.

L’objectif de cette matière consiste à permettre aux jeûneurs de parvenir à la piété et de la mettre en pratique. Cet objectif est évoqué par le verset : « Ô vous qui avez cru ! On vous a prescrit le jeûne come on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi attendrez-vous la piété » (Sourate 2, Verset 183).

Or, l’essence de la piété réside dans une ligne de conduite caractérisée par l’éveil, l’attention et la prudence. Cela exige de l’homme, lorsque celui-ci envisage d’entreprendre quelque chose, de l’analyser, d’observer tout ce qui l’entoure et de voir ce qu’il y a avant et après … Après quoi, il l’entreprend en connaissance de cause et avance en toute clairvoyance. En guise d’explication de ceci, il est rapporté que ‘Omar ibn al-Khattab (rad) interrogea Oubey ibn Ka’b (rad) au sujet de la piété « taqwa ». Il dit : « N’as-tu jamais emprunté un chemin couvert d’épines ? » Il dit : « Oui » Il dit : « Qu’as-tu fait ? » Il dit : « J’ai relevé mes vêtements et je me suis efforcé à faire attention »  Oubey dit alors : « Telle est la piété ».

Un homme dit à Abou Hourayra (rad) : « Qu’est-ce que la piété ? » Il dit : « As-tu emprunté un chemin couvert d’épines ? » Il dit : « Oui » Il dit : « Qu’as-tu fait ? » Il dit : « lorsque je voyais les épines je m’en écartais, les enjambais et les évitais » Abou Hourayra dit alors : « Telle est la piété ! »

La piété consiste donc à s’écarter des péchés, majeurs et mineurs, tel celui qui marche dans un chemin évitant les épines.

Ainsi, le jeûneur, dès son réveil, demeure prudent et attentif de crainte de commettre ce qui pourrait altérer ou invalider son jeûne comme une gorgée d’eau, une datte, une bouchée de nourriture … Si par distraction, il introduit quelque chose dans sa bouche, puis s’en rend compte, il la rejette immédiatement. Le soir, l’idée d’avoir prononcé une parole relevant de la médisance, du mensonge ou du faux témoignage l’inquiète et le perturbe. Lorsqu’il détourne son regard de telle ou telle chose, lorsque quelqu’un le met en colère et le provoque, il se rappelle et se maîtrise en disant : « Seigneur ! Je suis en état de jeûne », et lorsqu’il songe à acquérir quelque chose d’une manière illicite, il est pris de peur pour lui-même et pour son jeûne, à ce moment là, il sera véritablement comme celui qui marche dans un chemin couvert d’épines faisant preuve de prudence … C’est là le sens de la piété. Les maghrébins on l’habitude d’exprimer ce sens par « marcher sur des œufs ».

– La matière consacrée au respect du temps : Le fait de ressentir la valeur du temps, sa bonne gestion et son respect se manifeste pendant le Ramadan plus qu’à n’importe quel moment de l’année et ce, d’une manière incomparable. Les gens préparent le mois de Ramadan, jour par jour. Nul ne pourrait se tromper ou hésiter au sujet du nombre de jours passés et restants. Ils vont jusqu’à compter ses jours, ses nuits et ses heures, heure par heure. Ils déterminent certains de ses moments d’une manière très précise à l’instar du moment de l’abstention et du moment de la rupture, en plus du respect des heures précises des Prières obligatoires et des prières nocturnes « tarawih ».

– Quant au module de la Prière : Bien que la Prière ne soit pas limitée au Ramadan, elle connaît durant ce mois une amélioration au niveau de la quantité et de la qualité. Cela se manifeste par le respect des temps légaux de la Prière, le fait d’assister aux prières communes dans les mosquées et la multiplication des prières surérogatoires, en particulier les prières nocturnes « tarawih ». Mais ce que la Prière relève de plus important durant le Ramadan, c’est le grand nombre des nouveaux inscrits dans les rangs des prieurs.

– Le module du Coran est d’autant plus important étant donné que le Ramadan est le mois du Coran par excellence « Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement » (Sourate 2, Verset 185). Par ailleurs, l’Ange Gabriel, que la Paix soit sur lui, venait au Prophète (saws) à chaque Ramadan pour lui faire réviser le Coran.

– Le module de la générosité et de la charité : Ces deux qualités se multiplient considérablement au cours du mois de Ramadan. Elles sont l’une des conséquences du jeûne et de la recherche de l’agrément de Dieu durant ce mois appelé le « mois généreux ». En effet, les musulmans se félicitent mutuellement de l’arrivée du Ramadan en se disant « Ramadan karim » (Je te souhaite un Ramadan plein de générosité). Le Ramadan est le mois de la générosité et de la charité, les « repas du Tout Miséricordieux » y sont célèbres aujourd’hui comme jadis. Cette générosité fut instaurée par le Prophète (saws). En effet, Ibn ‘Abbas (rad) rapporte que le Messager de Dieu (saws) était l’homme le plus généreux. C’était au mois de Ramadan, quand il rencontrait Gabriel, qu’il était le plus généreux. Or Gabriel le rencontrait à chaque nuit de ramadan où ils étudiaient ensemble le Coran. Quand Gabriel rencontrait le Messager de Dieu (saws), ce dernier était certainement plus généreux à dispenser le bien que le vent qui souffle sans arrêt. (Rapporté par Boukhari et Mouslim)

C’est également le Prophète (saws) qui dit : « Celui qui offre de quoi rompre le jeûne à un jeûneur aura l’équivalent de sa récompense sans rien diminuer à la récompense du jeûneur ».

Cette générosité est couronnée pendant les derniers jours du Ramadan et la matinée du premier jour de « Shawwal » par la zakat d’al-fitr.

Ceci dit, la plus grande générosité que connaît le Ramadan est sans doute la générosité de Dieu décrite dans le hadith : « Quand arrive le mois de Ramadan, on ouvre les portes du Paradis, on ferme celle de l’Enfer et les démons sont mis aux fers. Un crieur crie alors: ô toi qui veux le bien, viens ! Et toi qui veux le mal, abstiens-toi ! » (Al-Boukhari et Mouslim).

– Le module de l’entre-visite et du pardon : Pendant le Ramadan, les visites entre proches, voisins et amis se multiplient, car le mois de Ramadan est le mois du pardon. Ainsi, quiconque aspire au pardon divin se doit de pardonner et de se réconcilier avec les serviteurs de Dieu « Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous pas que Dieu vous pardonne ? Et Dieu est Pardonneur et Miséricordieux » (Sourate 24, Verset 22).

Par ailleurs, il est connu qu’auprès Dieu, l’acceptation des bonnes œuvres et des réalisations à succès – qui sont nombreuses durant le Ramadan – demeure suspendue en ce qui concerne les personnes en discorde, dont le lien de fraternité est rompu, nourrissant les uns envers les autres des sentiments de haine et de rancune. C’est pour cette raison que les gens s’empressent de se rendre mutuellement visite, font preuve de pardon et accourent vers la réconciliation. Et pour ceux qui ne connaissent rien de tout cela, leurs visites permettent d’accroître leur bienfaisance, pendant le mois de la générosité.

Reste à rappeler à tous les inscrits dans l’école du Ramadan que les examens auront lieu durant les dix dernières nuits de ce noble mois. Ces examens atteindront leur apogée durant la nuit du destin. Aussi, tous se doivent de se rappeler les propos de ‘Aïsha, que Dieu l’agrée disant que « quand entraient les dix dernières nuits de Ramadan, le Prophète (saws) les veillait en prières, réveillait sa famille et redoublait de ferveur ».

A l’instar de toute école, la réussite au sein de l’école du Ramadan n’est pas garantie pour toute personne qui la rejoint et passant son temps entre ses murs. La réussite est en fonction de l’obtention des différents modules et des travaux pratiques qui s’y rattachent. Elle est en fonction de la concrétisation de leurs objectifs. D’ailleurs, le Prophète (saws) a mis en garde contre certains comportements dont les coupables sortiront de l’école du Ramadan bredouilles. Il dit : « Certains jeuneurs ne tireront de leur jeûne que le sensation d’avoir faim et soif. Ils ne tireront de leurs prières nocturnes que le fait d’avoir veillé », « Celui qui ne s’abstient pas de mentir et d’agir en pur mensonge, Dieu n’a que faire de son renoncement à son manger et à son boire » (Rapporté par Boukhari).

Un jour, en montant sur la chair, le Prophète (saws) dit à la première marche : « Amin ». Il monta la deuxième et dit : « Amin ». Puis, il monta la troisième et dit : « Amin ». Après quoi, il dit : « L’Ange Gabriel vint à moi et dit : « Ô Mohammad ! Quiconque assiste au mois de Ramadan et ne voit pas ses péchés pardonnés, que Dieu l’éloigne (de sa miséricorde) » Je dis : « Amin ». Il dit ensuite : « Quiconque est vivant durant la vie de ses deux parents ou l’un d’eux et n’entre pas au Paradis, que Dieu l’éloigne » Je dis : « Amin » Puis, il dit : « Quiconque auprès de qui on invoque ton nom et ne prie pas sur toi, alors, que Dieu l’éloigne »

Par cheikh Ahmed ar-Risouni

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