Abou Hourayra (rad) rapporte que le Messager de Dieu (saws) dit : « Dieu est bon et n’accepte que ce qui est bon. Par ailleurs, Dieu a prescrit aux croyants ce qu’Il a prescrit aux Messagers en disant : « Ô Messagers ! Mangez de ce qui fait partie des bonnes choses et faites le bien »[1] et en disant : « Ô vous qui avez cru ! Mangez de ce qui fait partie des bonnes choses que Nous vous avons attribuées »[2]. Puis, il mentionna le cas de l’homme qui, prolongeant son voyage tout échevelé et poussiéreux, tend les mains vers le ciel : « Ô Seigneur ! Ô Seigneur ! » alors que sa nourriture est illicite, sa boisson illicite, ses vêtements illicites et qu’il se nourrit de choses illicites, comment serait-il exaucé ? » (rapporté par Mouslim)
Le Prophète (saws) indique ici les bienséances à observer pendant l’imploration de Dieu « dou’a » ainsi que les causes entrainant ou empêchant son exaucement.
Dans l’article précédent (lire ici), nous avons cité les causes d’exaucement des implorations. Nous citons, maintenant les causes empêchant leur exaucement.
Selon Ibn Rajab al-Hanbali, deux causes principales empêchent l’exaucement des implorations :
Premièrement : La consommation de l’illicite
Le Prophète (saws) indique que le fait de s’adonner à l’illicite en matière de nourriture, de boisson et de vêtements empêche l’exaucement des implorations. Le hadith relaté par Ibn ‘Abbas (rad) va dans le même sens. En effet, le Prophète (saws) dit à Sa’d : « Fais en sorte que ta nourriture soit licite et pure, tu seras quelqu’un dont l’invocation est exaucée ». Ainsi, consommer ce qui est licite, boire ce qui est licite ou porter ce qui est licite est une cause entrainant l’exaucement de l’imploration.
On dit à Sa’d ibn Abi Waqqas (rad) : « Parmi les compagnons, tu es celui dont l’imploration est exaucée ! » Il dit : « Je n’ai jamais porté à ma bouche un morceau sans en connaître la provenance »[3]
Wahb ibn Mounabbih (m 114H) : « Quiconque veut avoir la joie de voir son imploration exaucée par Dieu, qu’il fasse en sorte que sa nourriture soit licite »[4]
Sahl ibn ‘Abdillah dit : « Quiconque consomme du licite pendant quarante jours verra son imploration exaucée »[5]
Youssef ibn Asbat (m 195H) dit : « Il nous est parvenu que l’imploration du serviteur est empêchée de monter au ciel à cause de la nourriture illicite »[6]
– « comment serait-il exaucé ? » : Cela indique l’éloignement de l’exaucement mais pas forcément l’impossibilité et l’exclusion catégorique de l’exaucement. Cela indique également, comme nous l’avons déjà mentionné, que le fait de s’adonner à l’illicite fait partie des causes empêchant l’exaucement de l’imploration.
Deuxièmement : Commettre les interdits et délaisser les obligations
Il est établi que l’accomplissement des actes d’obéissance est une cause qui favorise l’exaucement des implorations. C’est pour cette raison que lorsque les trois hommes furent coincés dans la grotte à cause du rocher qui obstruait la sortie, ils implorèrent Dieu en évoquant les bonnes œuvres qu’ils avaient accompli auparavant et Dieu les exauça.
Wahb ibn Mounabbih dit : « Celui qui implore Dieu sans accomplir de bonnes œuvres est comparable à celui qui tire à l’aide d’un arc sans corde »[7]. Il dit aussi : « La bonne œuvre fait parvenir l’imploration », puis, il récita : « Vers Lui monte la bonne parole, et la bonne action l’élève haut »[8] (le Créateur : 10)
Ibn ‘Omar (rad) dit : « C’est en faisant preuve de scrupule face à ce que Dieu a interdit, que Dieu accepte l’imploration et la glorification »[9]
Abou Dhar (rad) dit : « La bienfaisance est pour l’imploration ce qu’est le sel pour le repas »[10]
On dit à Sofiane at-Thawri : « Si tu implorais Dieu ? » Il dit : « Délaisser les péchés, c’est l’implorer »[11]
Al-Layth (m 175H) dit : « Moïse vit un homme levant les mains vers le ciel implorant Dieu avec ardeur. Moïse dit alors : « Ô Seigneur ! Ton serviteur T’a imploré pour que Tu lui accordes Ta miséricorde, et Tu es le plus miséricordieux des miséricordieux, qu’as-Tu donc fais concernant sa requête » Il dit : « Ô Moïse ! S’il levait les mains jusqu’à sa mort, je n’accorderai un intérêt à sa requête que s’il accorde un intérêt à Mon droit »[12]
L’un des pieux-prédécesseurs a dit : « Ne te demande pas pourquoi l’exaucement de ton imploration tarde alors que tu lui as barré la route par tes péchés »[13].
A chaque fois qu’une affliction nous touche, nous nous précipitons pour implorer Dieu, puis nous l’oublions lorsque celle-ci est levée. Comment donc espérer l’exaucement d’une imploration dont nous avons, nous-mêmes, barré le chemin par nos péchés ?
Moncef Zenati
[1] – Les croyants : 51
[2] – La vache : 172
[3] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/275
[4] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/275
[5] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/275
[6] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/275
[7] – rapporté par Ahmed dans « az-zouhd »
[8] – C’est-à-dire que la bonne action a permis à la bonne parole (l’imploration) de monter vers Dieu. Mais le verset peut également être compris selon ce sens : « Vers Lui monte la bonne parole, et Il (Dieu) élève haut la bonne action »
[9] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/276
[10] – rapporté par Ahmed dans az-zouhd »
[11] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/276
[12] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/276
[13] – « jami’ al-‘ouloum wal-hikam » d’Ibn Rajab 1/277
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Tres Interessant