L’occupation de la mosquée de Poitiers par une bande d’excités de l’extrême droite est un fait dangereux et ne présage rien de bon pour la paix civile dans notre pays.
Les déclarations de condamnation unanimes, et l’indignation qu’a suscitée cette « action de guerre » comme la qualifient les instigateurs eux-mêmes, doivent absolument être suivis de faits. Sinon, ce sera la porte ouverte à toutes les dérives, et la légitimation d’autres attaques.
On ne peut nier que ce qui s’est passé à Poitiers est un acte publicitaire inespéré pour un groupuscule qui, comme le font bon nombre d’acteurs politiques et de personnalités médiatiques, soufflent sur les braises des crispations identitaires et tentent de faire des musulmans la cinquième colonne qu’il faut combattre par tous les moyens. D’ailleurs, le lendemain de cette occupation, un pavillon (d’habitude, ce sont les mosquées et les commerces) a été tagué avec des inscriptions nazies.
Il n’est donc pas étonnant que ce groupuscule d’illuminés lance un appel « Vous avez adoré Poitiers ? Venez les rencontrer à Orange ! » et propose à ses sympathisants de se rencontrer le 3 et 4 novembre à Orange.
Aussi, le comité 15 mars et Libertés appelle à ce que ce rassemblement soit interdit purement et simplement.
La liberté d’expression ne légitime pas les manifestations de haine et de racisme. La liberté de manifester n’excuse pas non plus l’apologie de la violence.
Ce groupuscule a un agenda tout à fait clair, et un projet dont les contours ne souffrent pas d’équivoque.
Comité 15 mars et libertés
Paris, 24 octobre 2012