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L’abandon de la Prière et son statut juridique

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Le fait de ne pas prier est une caractéristique des incroyants, Dieu dit à leur sujet :

« Et quand on leur dit : « Inclinez-vous (faites la salât), ils ne s’inclinent pas » (77 :48)

En parlant des hypocrites, Dieu dit :

« Et lorsqu’ils se lèvent pour la salât, ils se lèvent avec paresse et par ostentation envers les gens » (4 :142)

« Ce qui empêche leurs dons d’être agréés, c’est le fait qu’ils n’ont pas cru en Allah et Son Messager, qu’ils ne se rendent à la salât que paresseusement et qu’ils ne dépensent qu’à contre cœur » (9 :54).

Que dire alors de ceux qui n’accomplissent pas du tout la Prière même pas paresseusement. Sachant que :

« Les hypocrites seront certes, au plus bas fond du Feu » (4 :145)

Ceux qui ne prient pas viendront le jour du jugement dernier couverts d’humiliation et d’avilissement. Dieu dit :

« Le jour où ils affronteront les horreurs (du jugement) et où ils seront appelés à la prosternation mais ils ne le pourront pas. Leurs regards seront abaissés, et l’avilissement les couvrira. Or, ils étaient appelés à la prosternation (salât) au temps où ils étaient sains et saufs ! » (68 :42-43).

Dieu nous parle d’une scène qui se produira dans l’au-delà, les gens du Paradis demanderont aux gens de l’Enfer :

« Qu’est-ce qui vous a acheminés à Saqar (l’Enfer) ? ». Ils diront : « Nous n’étions pas de ceux qui faisaient la Salât … »  (74 :38-44).

Ainsi, la première manifestation de leur incroyance fut leur abandon de la Prière.

Le Prophète (SBDL) dit en parlant de la Prière : « Celui qui la préserve, elle lui sera une lumière, une preuve et un soutien le jour de Résurrection. Et celui qui la néglige, elle ne lui sera ni lumière, ni preuve, ni soutien le jour de Résurrection, il sera en compagnie de Qaroun (Korah), Pharaon, Haman et Oubey ibn Khalaf» (Ahmed, At-Tabarani et ibn Hibben).

Ibn al-Qayyim dit : « Celui dont le pouvoir le détourne de la Prière sera ressuscité en compagnie de Pharaon. Celui qui en est détourné par sa fortune sera ressuscité en compagnie de Qaroun. Celui qui en est détourné par son prestige sera ressuscité en compagnie de Haman et celui qui s’en détoure à cause de son commerce sera ressuscité en compagnie de Oubey ibn Khalaf »

Dieu met en garde ceux qui ne font pas la Prière ou ceux qui l’a négligent en disant :

« Puis leurs succédèrent des générations qui délaissèrent la Prière (salât) et suivirent leurs passions. Ils se trouveront en perdition » (19 :59)

« Malheur, donc, à ceux qui prient, tout en négligeant leur salât » (107 :5)

Il s’agit dans ce dernier verset de ceux qui négligent leur Prière en la retardant au-delà de son temps. Que dire, alors, de ceux qui ne la fassent pas du tout.

L’accomplissement de la Prière est la première caractéristique qui différencie le musulman de l’incroyant. Le Prophète (SBDL) dit: « La ligne qui sépare la personne et la non croyance est l’abandon de la Prière » (Mouslim). Il dit aussi : « La différence qu’il y a entre nous et eux (les non musulmans) est la Prière. Celui qui la délaisse a commis un acte de non croyance » (Ahmed, At-Tirmidhi et An-Nasa-y).

D’ailleurs, les compagnons du Prophète (SBDL) ne considéraient aucune chose dont l’abandon est un acte de non croyance à l’exception de la Prière (At-Tirmidhi et Al-Hakim).

Il y a un consensus d’après tous les savants que celui qui délaisse la Prière en reniant son caractère obligatoire ou en la prenant à la légère ou en se moquant de ceux qui prient… est considéré comme un incroyant.

Par contre, si quelqu’un la délaisse volontairement par paresse tout en admettant son caractère obligatoire, il est tout de même considéré comme un non musulman chez l’imam Ahmed et quelques compagnons dont Omar ibn Al-Khattab, Abdoullah ibn Massaoud, Ibn Abbas et Mou’adh ibn Jabal.

Quant à la majorité des savants, dont les trois imams Abou Hanifa, Malik et ah-Shafi’i, ils ne le considèrent pas comme un non musulman mais comme un musulman désobéissant.

Le Prophète (BSDL) dit : « Quiconque prête serment par autre que Dieu a commis un acte d’incroyance ou d’idolâtrie » (rapporté par at-Tirmidhi). L’expression arabe « fa-qad kafara aw ashraka » ne peut être comprise au sens littéral, c’est-à-dire, « est devenu véritablement incroyant ou idolâtre » ; elle signifie que l’on commet un acte d’incroyance ou d’idolâtrie. D’ailleurs, les jurisconsultes (fuqahâ’) s’accordent à considérer cet acte comme faisant partie de l’idolâtrie mineure, qui constitue un péché majeur, mais qui n’excommunie pas son auteur.

C’est dans ce sens que la majorité des savants ont compris le hadîth évoquant l’abandon de la prière : « La différence qu’il y a entre nous (les musulmans) et eux (les non musulmans) c’est la prière. Celui qui la délaisse a commis un acte d’incroyance ». En effet, la même expression « fa-qad kafara », qui signifie littéralement « est devenu incroyant », a été comprise au sens de commettre un acte d’incroyance, c’est-à-dire un acte qui caractérise l’incroyance mais qui ne fait pas de son auteur un incroyant. Il s’agit donc d’un discours dissuasif qui vise à amener le musulman à ne pas abandonner la salât. En effet, un musulman habité par la foi, ne peut supporter l’idée de porter en lui une caractéristique qui l’apparenterait à l’incroyance.

D’après Houdhayfa ibn al-Yaman, le Prophète (BSDL) dit : « L’islam s’effacera comme s’effacent les motifs d’un vêtement, jusqu’à ce qu’on ne sache plus ce qu’est le jeûne, ni la Prière, ni le sacrifice, ni l’aumône. Le Livre de Dieu sera enlevé en une nuit et n’en restera plus un verset sur terre. Il restera des groupes de viellards et de vielles femmes qui diront : « Nous avons connu nos parents qui disaient cette parole, il n’y a de dieu que Dieu, et nous la disons aussi » Sila ibn Zafar dit alors à Houdhayfa, le narrateur du hadith : « A quoi leur servira-t-il de dire « Il n’est de dieu que Dieu, alors qu’ils ne pratiquent plus ni la Prière, ni le jeûne, ni le sacrifice ni l’aumône ? » Houdhayfa se détourna de lui, puis, à la troisième reprise, il se tourna vers lui et lui dit, le répétant trois fois : « Ô Sila, cela les sauvera de l’Enfer » (rapporté par al-Hakim). En dépit de leur abandon de la Prière et des autres rites de l’islam, Houdhayfa affirme qu’ils seront sauvé de l4enfer, c’est-à-dire que s’ils y rentrent, ils n’y demeureront pas éternellement, ce qui est strictement réservé aux croyants.

La Prière est une obligation pour tout musulman, responsable et pubère. Néanmoins, il faut la recommander à l’enfant à partir de sept ans et l’éduquer à la faire. A l’âge de dix ans, il doit être contraint à la faire. Le Prophète (BDSL) dit : « Demandez à vos enfants de faire la Prière lorsqu’ ils auront atteint leur septième année, et contraignez-les à la faire lorsqu’ ‘ils atteignent l’âge de dix ans. Donnez-leur, alors, des lits séparés » (Abou Daoud)

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