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Le savoir : source de purification

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Nous poursuivons nos discours sur la purification de l’âme ; l’âme de cet être humain que Dieu qualifie dans le Coran comme étant « injuste et ignorant », « injuste et ingrat » (Coran 14 :34), ingrat envers son Seigneur « kanoud » (Coran 100 :6), créé instable (inquiet) ; quand le malheur le touche, il est abattu ; et quand le bonheur le touche, il est grand refuseur (Coran 70 :19-21) ; cet homme à qui Dieu inspira son immoralité ainsi que sa piété ; cet homme que Dieu éprouva en lui proposant les deux chemins ; le chemin du bien ou le chemin du bien ; le chemin de la reconnaissance ou celui de l’ingratitude.

Cette homme ne peut se purifier spirituellement à moins qu’il ne fasse un effort sur soi-même ; un effort sur son âme afin de la libérer de ses passions et de ses penchants négatifs lui épargnant ainsi la soumission à es instincts les plus bestiaux, afin d’élever cet âme du niveau de l’animalité à celui de l’humanité, voire, à celui des Anges. Dieu dit : « Quant à ceux qui font des efforts dans Notre voie, Nous les guiderons certes sur Nos sentiers » (Coran 29 :69).

La purification de l’âme est une obligation pour tout musulman et toute musulmane. Il s’agit, certes, d’un chemin long et difficile. Pour le parcourir jusqu’au bout, il est nécessaire de s’arrêter à des stations d’épuration spirituelle, et de passer par des étapes. Ces stations et étapes sont nombreuses, mais nous pouvons évoquer les stations les plus importantes et les plus fondamentales tout au long de l’itinéraire vers Dieu, vers la satisfaction de Dieu, vers le Paradis.

La première station dans ce parcours spirituel est celle du savoir, celle de la connaissance, pour accomplir le trajet en tout connaissance de cause, avec clairvoyance ; pour savoir où tu vas, et comment y aller ?

Il n’y a pas en islam de dogme qui consiste à dire « Ferme les yeux et crois », «Croire sans savoir » ou « crois, ensuite, tu sauras ». Non ! Tu dois tout d’abord avoir connaissance de ton chemin. Dans son recueil authentique, l’imam al-Boukhari consacra un chapitre intitulé « Le savoir avant la parole et l’action », et le justifia par le verset suivant : « Sache donc qu’en vérité, il n’y a point de divinité à Part Allah, et implore le pardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes » (Coran 47 :19). Sache, puis, implore le pardon ; l’imploration étant une action, Dieu plaça le savoir avant l’action.

Dieu dit également dans les tous premiers versets révélés : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé » (Coran 96 :1), or, la lecture est la clé du savoir et de la connaissance, par conséquent, avant que Dieu ne révèle les prescriptions, il a ordonné la lecture, c’est-à-dire le savoir : « Lis ! Ton Seigneur est le plus Noble, qui a enseigné par la plume (le calame), a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas » (Coran 96 :3-5). C’est par la suite que Dieu révéla : « Ô toi (Muhammad) ! Le revêtu d’un manteau ! Lève-toi et avertis, et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements, purifie-les, et de tout péché, écarte-toi, et ne donne pas dans le but de recevoir davantage. Et pour ton Seigneur, endure » (Coran 74 : 1-7).

D’ailleurs, en revenant à la sourate « al-‘alaq », Dieu la commence par la lecture « Lis », c’est-à-dire par le savoir, et la finit par une injonction à la prosternation, c’est-à-dire par une action qui n’est autre ici qu’une adoration. On en déduit que l’action est le fruit du savoir, et l’adoration est la conséquence du savoir.

Ainsi, il est du devoir de tout personne voulant emprunter le chemin menant à Dieu, voulant purifier son âme, de s’instruire, de connaître ses devoirs vis-à-vis de son Seigneur, vis-à-vis de lui-même, vis-à-vis de sa famille, de ses voisins, de sa communauté, de sa société et vis-à-vis de toute l’humanité.

Lors du dernier sermon, nous avons rappelé que le musulman ne peut aspirer à la purification de son âme à moins qu’il ne connaisse sa mission dans cet univers. Cette mission consiste à adorer Dieu, mais, comment peut-il adorer son Seigneur sans savoir. Comment adorer Dieu tout en ignorant le sens de l’adoration et la façon de l’adorer. Cette mission consiste également à assurer la lieutenance de Dieu sur terre ; appliquer la volonté de Dieu sur terre. Mais comment accomplir cette mission sans savoir ce que Dieu attend de lui, sans connaître la volonté de Dieu.

Dans son cheminement à Dieu, l’itinérant doit s’armer de savoir afin de se purifier spirituellement, et c’est pour cette raison que la quête du savoir est une obligation pour tout musulman et toute musulmane.

Il y un type de savoir qui relève de l’obligation collective, c’est-à-dire qu’il suffit qu’un nombre de musulmans l’acquièrent pour que le reste en soient dispensé. Il n’est pas nécessaire que les musulmans soient tous des spécialistes du droit musulman « fiqh », des exégètes de Coran ou des spécialistes du hadith, de même qu’il n’est pas nécessaire qu’ils soient tous des chimistes, des physiciens, mathématiciens, ingénieurs ou médecins. Le savoir qu’il soit du domaine du religieux ou du profane contient une partie dont la connaissance est une obligation collective dans le sens où s’il existe un nombre de spécialistes, dans tous les domaines, qui répondent aux besoins de la communauté musulmane, le reste en est dispensée, sinon, c’est la communauté dans sa totalité qui est fautive.

Il y a également un savoir qui relève de l’obligation individuelle pour tout musulman et toute musulmane. Chacun doit acquérir de quoi réformer sa croyance en ce qui concerne les domaines de la divinité « oulou-hiyyat », de la prophétie « an-noubouwwat » et de ce qui relève du domaine de l’inconnaissable et l’imperceptible « al-ghaybiyyat ». Chacun doit connaître les noms et les attributs de Dieu, les réalités de la prophétie, tout particulièrement la dernière prophétie, celle de Mohammad (BDSL), et les choses relatives à l’au-delà qui lui permettront d’atteindre la certitude.

Chaque musulman doit les choses licites et illicites dans sa vie quotidienne. Il doit connaître ce qui lui permet de perfectionner son comportement. Ainsi, sera-t-il préservé de commettre l’illicite par ignorance. Ibn al-Moubarak dit : « Je m’étonne de celui qui n’est pas en quête de savoir, comment son âme pourrait l’orienter à une noble action ? ».

Chaque musulman doit maîtriser le savoir religieux qui concerne sa propre situation. S’il s’agit d’un commerçant, il doit maîtriser les règles des transactions financières. S’il est riche, il doit connaître les règles de la zakat qui le concernent. S’il envisage d’accomplir le Pèlerinage, il doit apprendre les règles du Pèlerinage. S’il projette de se marier, il doit connaître les règles concernant le mariage …

Il existe d’autres prescriptions dont la connaissance est une obligation pour chaque musulman et qu’aucun musulman n’est censé ignorer à l’instar des règles de la pureté rituelle « at-tahara », de la Prière, du jeûne …

Il convient de dire ici que le savoir dont il s’agit est celui qui t’amène à Dieu, qui t’amène à la satisfaction de Dieu. Il s’agit de la connaissance de chemin de l’au-delà. Un musulman peut très bien connaitre les ouvrages de droit musulman « fiqh », lire des milliers de hadiths, lire des exégèses de Coran, mais tout ignorer concernant la voie qui mène à l’au-delà. Ce savoir ne l’empêche pas de commettre l’illicite ou de manifester les défauts les plus néfastes du cœur que l’islam est venu pour éradiquer. L’objectif de ce savoir n’est autre que le désir de se vanter, de se donner aux polémiques stériles qui ne visent qu’à démontrer sa supériorité et l’ignorance de l’autre. Mak-houl rapporte que le Prophète BDSL) dit : « Quiconque recherche le savoir pour se vanter auprès des savants, polémiquer avec les  insolents ou dans le but d’attirer les gens autour de lui, Dieu le fera certainement entrer en Enfer » (Ad-Darami)

Le savoir dont il s’agit, est le savoir qui nourrit la raison, illumine le cœur, éveille la volonté et pousse à l’action ; un savoir qui a pour fruit la crainte de Dieu et la purification de l’âme.

Sermon de vendredi – Moncef ZENATI

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